Après 75 jours de grève de la faim, Meryem Mehdi se meurt dans l’indifférence

Après 75 jours de grève de la faim, Meryem Mehdi se meurt dans l’indifférence

Meryem Mehdi entame aujourd’hui son 76e jour de grève de la faim. Elle a, en effet, entamé cette action extrême le 10 décembre dernier pour protester contre son «licenciement abusif» par Britidh Gas (BG), une multinationale britannique spécialisée dans les hydrocarbures.

Licenciée le 8 novembre dernier alors qu’elle disposait d’un contrat à durée indéterminée (CDI), Mme Mehdi, âgée de 42 ans, travaillait à Hassi Messaoud depuis le mois de mai 2007. Son état de santé s’est considérablement dégradé. «Autant dire qu’elle est pratiquement mourante» ont indiqué, hier, des membres du Comité de femmes Snapap qui, dès le début, ont apporté leur franc soutien à la gréviste.

«Elle refuse de voir des membres de sa famille qui lui ont rendu visite à plusieurs reprises. Elle est résignée à mourir puisqu’elle refuse même d’être transportée à l’hôpital. La faute incombe à BG qui n’a donné aucun signe encourageant allant dans le sens de la satisfaction de la revendication de Mme Mehdi de réintégrer son poste de travail», ont-ils encore ajouté.

Selon nos interlocuteurs même l’avocat de Mme Mehdi, qui était en négociations avec les avocats de BG, «rajoute à la complexité de la situation en refusant de livrer la moindre information sur l’issue de ces discussions qui, apparemment, sont dans l’impasse alors que la vie de la gréviste de la faim est en danger».

Pour soutenir la cause de Myriem Mehdi un Comité national de soutien aux travailleurs algérien(CNSTA) a été créé et, en collaboration avec le Comité de femmes Snapap, a initié plusieurs rassemblements et sit-in , notamment devant le siège de BG, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale et le ministère de l’Energie, mais en vain… Tayeb Louh, qui a reçu une délégation du CNSTA, n’a rien pu faire, semble-t-il, puisque toutes ses promesses n’ont pas été tenues.

C’est dire que cette multinationale persiste à faire la sourde oreille. Mais les amis de Myriem Mehdi ne s’avouent pas vaincus et c’est ainsi qu’ils ont décidé d’organiser, demain mercredi, un autre rassemblement devant le siège de BG.

Comme ils ont porté le cas de Myriem au niveau du Haut Commissariat de l’Onu lequel, à en croire le communiqué numéro 74 du Comité de femmes Snapap, va se pencher sur cette affaire ce mercredi.

Amine Salama