Après 28 ans d’ouverture économique en algérie : Que de temps perdu!

Après 28 ans d’ouverture économique en algérie : Que de temps perdu!

Le gouvernement de Ahmed Ouyahia s’est engagé résolument dans la voie d’une économie privée.

Sa démarche, qui consiste à soutenir de manière effective et dans sa politique d’appui à travers, notamment la privatisation du secteur public économique se confirme probablement suivant la règle 66/34 introduite par la loi de finances 2016, mais ne doit se faire qu’au profit des entreprises nationales privées résidentes en Algérie et fait aujourd’hui l’objet d’une réalité certaine, après la signature de la Charte portant le partenariat public- privé (PPP) dans le cadre de la 22ème tripartite qui s’est déroulée au siège de la Centrale syndicale (Ugta), avant-hier sur fond de crise économique et budgétaire induite par la chute des prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux. Il faut dire que la charte en question qualifiée à notre avis d’un changement de «cap» avec un signal très fort dans la mesure où c’est une première du genre qu’un partenariat public-privé soit signé par le gouvernement, l’Ugta et les organisations patronales dans le siège d’une Centrale syndicale historique. Au niveau du gouvernement, le projet et le contexte de l’opération sont déterminants en modifiant la structure du capital de la propriété publique. Pour assurer un développement équilibré et harmonieux de l’organisation du pouvoir de propriété, il est souhaitable d’ ouvrir le capital social des entreprises publiques (EPE), aux seules entreprises- investisseurs potentiels à l’exemple de quelques groupes privés nationaux qui ont réussi en Algérie et à l’étranger, voire l’actionnariat populaire et la participation des salariés au capital social de façon à développer la culture de l’actionnariat dans les entreprises et en conséquence promouvoir la transition de l’économie de marché consacrée par la Constitution.

Aujourd’hui, l’économie de la production de la richesse et de l’emploi est aussi vitale que le pain. Oui, l’entreprise est le cadre de la vie quotidienne de millions d’Algériens qui y rencontrent collectivement le travail salarié. C’est du moins ce qu’on espère dans cette dynamique, à savoir favoriser l’émergence d’une classe d’entrepreneurs capables de prendre des risques et de relever les défis technologiques et managériaux induits par les exigences de l’économie de marché dans l’économie nationale et à l’international en général, à l’instar des pays émergents pour notre développement économique et social qui résulte d’un défi industriel et technologique pour la création et l’implantation de filiales à l’étranger.

Dans un tel contexte, l’enjeu est en effet considérable sur le devenir socio-économique du pays. Le secteur public économique, un acquis du peuple chèrement payé». Les PPP sauront-ils être près du peuple et de ses intérêts suprêmes comme ils l’ont été vis-à-vis de leurs sous?

A retenir d’emblée: ce n’est pas le manque de moyens qui met en danger un pays ou une population, mais une carence de ses idées. La tripartite a pour concept en principe de renforcer le dialogue économique avec tous les partenaires économiques et sociaux, quand on sait que le pays traverse une phase cruciale en raison de l’effondrement des prix du baril de pétrole.

L’économie est la science des solutions pérennes et de la rationalité des décisions.

Il est nécessaire et important donc d’intégrer les organisations syndicales autonomes, les organisations professionnelles et les spécialistes qui sous-entendent les vrais concepteurs du développement économique.

Le rôle de la communication

Un bon moyen de renforcer la cohésion et l’équilibre de la vie économique, sociale et politique dans le pays, notamment les problèmes socio-économiques et politiques, ce sont le dialogue et le débat. Il faut rappeler que les cadres syndicaux des syndicats autonomes représentatifs étaient militants ou dirigeants dans le mouvement syndical étudiant des années 1970 et 1980 et venus dans leur majorité du secteur public grâce à la Constitution de 1989 qui a consacré l’ouverture démocratique et le pluralisme syndical. Il y a bien un adage de chez nous qui dit que «une seule main ne peut applaudir». Comme le recommande aussi bien notre religion: «On a fait de vous une société rassembleuse, de concertation et de consultation sur tous les sujets qui touchent la nation.» Il y a aussi bien évidemment le rôle et la place de la presse qui véhicule l’information et contribue au développement de la société. Dès lors, peut-on, parler aujourd’hui d’une vision socio-économique stratégique qui fait cruellement défaut? D’où une question se pose: l’Etat peut-il fonctionner avec le privé? C’est à cette question fondamentale que bien évidemment, nous tentons d’apporter brièvement quelques éclairages pouvant contribuer à mieux nous comprendre sur une sortie de crise, celle qui peine à sortir de la dépendance des hydrocarbures et de l’esprit beylical persistant encore dans les rouages de l’organisation et la gestion des institutions et entreprises. On n’a que trop perdu de temps et accumulé les ratages et les échecs et l’économie du pays en souffre énormément, car actuellement, après plus de 28 années de libéralisme économique, notre économie demeure imparfaite et petite, les conséquences sont aujourd’hui, lourdes et socialement fort coûteuses pour le pays avec notamment un secteur industriel, dont l’impact économique et financier est douloureux avec moins de 5% du PIB et un taux d’intégration de 15% qui reste relativement très faible, et la structure de notre économie est fort dominée par les personnes physiques qui représentent près de 90%(commerces et services). Il faut bien savoir qu’il y a pas moins de 40 000 importateurs qui activent dans le commerce d’importation avec un peu plus de 70% de nos besoins, sans exercer avec les outils du management. À l’heure où c’est la fin du pétrole très profitable sur les marchés mondiaux, notre pays aura besoin de pas moins de 2 millions d’entreprises de taille PME/PMI et une croissance à deux chiffres, afin de compenser les effets de cette crise énergétique et répondre aux besoins en emploi estimés à près de 600 000 emplois nouveaux par an pour maintenir le taux de chômage actuel estimé à près de 11%. Tout cela est sérieusement posé aujourd’hui pour améliorer l’activité économique et le climat des affaires, qui ne sont pas encore en parfaite harmonie avec l’environnement et le contexte international. Considéré comme le défi majeur pour une réelle ouverture sur le marché, le FCE est appelé à oeuvrer dans ce sens de l’efficacité économique du partenariat public-privé qui constitue l’un des grands axes de la relance économique. En effet, nous sommes un pays aux portes de l’Occident et au coeur de l’Afrique et du Maghreb dans la perspective d’un véritable développement harmonieux dans le nouveau monde d’aujourd’hui, bâti sur la compétitivité et l’intelligentsia. C’est tout l’enjeu futur afin de garantir à chaque Algérien un emploi et un revenu stable et par conséquent offrir des perspectives ouvertes à l’économie nationale, afin d’améliorer le quotidien et les conditions de vie des citoyens.

A ce stade, l’optimisme est de rigueur dans l’objectif évident qui a pour référence la valeur de marché et de construire une économie plus performante aux valeurs internationales, capable de s’ouvrir et de s’intégrer dans les transformations mondiales, d’autant plus qu’en face «les PPP ne doivent pas être confondus avec les contrats de partenariats classiques, mais de la gouvernance moderne qui a ses règles, ses spécificités et son code de conduite académique».

Ce qui serait économiquement plus viable pour avancer dans les technologies, le progrès et la modernité puisque les PPP sont liés aux difficultés de la personne morale publique, aux financements des investissements lourds, la contrainte du lien organique avec le pouvoir familial(management). Des entreprises privées sont organisées pour la plupart en Sarl et sont gérées au style de management familial et les entreprises publiques restent encore dépendantes des tutelles administratives et enfin le secteur privé qui pèse peu face aux capacités installées des EPE.

L’activité économique en Algérie n’est pas entièrement dirigée par les lois et les concepts de l’économie de marché, dont fondamentalement ceux qui libèrent les dirigeants d’entreprises du secteur public n’ont pas les coudées franches dans leur gestion, ils doivent obéir aux injonctions des différentes tutelles administratives et appliquer une politique sociale qui est aux opposés de l’efficacité économique. En outre, la plupart des entreprises publiques ont fonctionné avec soit des cadres recrutés au sein de l’entreprise par le biais des promotions internes ou bien parachutés par la tutelle parmi les fonctionnaires, sans reposer sur le principe d’appel à candidature pour le recrutement de managers de haut niveau.

Il nous faut 600.000 emplois

Le résultat est décevant. Il y a lieu de souligner dans ce contexte pour plus d’efficacité et de transparence, l’impératif de la création d’un secrétariat d’Etat aux privatisations (PPP) pour permettre d’approfondir la concertation entre l’Etat, ses partenaires et en particulier le Conseil des participations aux entreprises publiques (CPE).Le projet de privatisation peut revêtir plusieurs procédés tels entre autres: la définition de la propriété publique, la propriété privée, les techniques et modalités pratiques de privatisation et comptables aux normes internationales. Et enfin, un droit privé (Code de commerce et Code civil) adapté pour que la charte puisse soutenir l’ouverture du capital social des entreprises publiques, ainsi que le climat dans lequel le PPP doit travailler et émerger. Ainsi donc, s’impose la nécessité et l’urgence au Forum des chefs d’entreprise (FCE), à contribuer effectivement et efficacement dans la production nationale et prendre des initiatives et à plus d’implication dans son rôle économique, afin de développer une économie de marché, facteur-clé de toute dynamique d’investissements, au transfert technologique ou know-how, pour développer la capacité du taux de pénétration de nos entreprises à être compétitives et bénéficier d’une envergure internationale de production et d’exportation, et surtout génératrices d’impôts et taxes pour conforter le budget de la nation, notamment la fiscalité ordinaire dont l’assiette fiscale qui s’avère très petite, car il y a moins de contribuables(ménages et agents économiques). Il en est ainsi par exemple, où la structure du capital social reste la même. D’où la nécessité de mettre en place un mode de gestion et organisationnel pour pouvoir développer son management. Et partant d’accroître son ouverture sur une économie participative en tant que source de croissance, d’investissements directs étrangers et maîtrise des technologies, et enfin à faire la distinction entre les intérêts de l’entreprise et les intérêts de la famille.

Très attendue par le monde de l’entreprise et le monde du travail, la tripartite doit faire preuve de son rôle stratégique dans l’enceinte économique et sociale du pays parce qu’il s’agit d’une transition économique difficile, le passage d’une économie dirigée à une économie de marché qui représente la profondeur stratégique de l’Algérie future pour un nouvel enjeu de la nouvelle économie pour instaurer de véritables paramètres de développement et de progrès économiques, tout en réhabilitant les compétences aux normes managériales internationales, réaménager l’organisation économique de nos entreprises pour évoluer vers des stratégies de croissance économique interne et externe potentielle. Car aujourd’hui, la situation n’est guère mieux dans un environnement qui a complètement changé à l’heure où les grandes questions économiques et budgétaires qui demeurent sous la contrainte de l’évolution du prix du baril du pétrole sur les marchés mondiaux et une économie qui demeure peu capitalisée en valeurs boursières, technologiques et ressources humaines, puisque nous tenons encore notre force de la rente pétro-gazière. Alors que nous avions cru trop vite dans la manne des pétrodollars pour nous rapprocher des pays développés. A la lumière du contexte socio- économique actuel et compte tenu de ce qui précède, la force productive doit reposer nécessairement sur les travailleurs, il serait souhaitable de remettre à jour les questions sociales en Algérie, et par conséquent, donner une nouvelle vie économique et sociale aux mondes du travail, de la science et de l’économie en général notamment entre autres: l’avant- projet de loi du Code du travail; la révision du salaire national minimum garanti (Snmg) à 25 000 DA; l’allégement de l’impôt sur le revenu global (IRG) qui pénalise lourdement les salariés au même titre que les retraités; notamment de revoir le taux de perception pour les salariés et d’exempter les retraités de cette imposition après de loyaux services rendus à la nation; la revalorisation annuelle des pensions de retraite en fonction du taux d’inflation réel.