Théoriquement, l’objectif est atteint. C’est ce que laisse entendre le Comité provisoire de coordination et de suivie installé par «l’Initiative nationale pour la dignité du journaliste algérien». Pratiquement, il faut attendre que le gouvernement honore ses engagements.
Réunis dimanche 17 avril 2011 avec le ministre de la Communication Nacer Mehal en son siège ministériel à Alger à 16h00, le Comité s’est déclaré « en toute réserve » satisfait par la volonté que la tutelle de prendre en charge les revendications à l’issue de cette rencontre qui a duré 2 heures 20 minutes.
Ainsi, le Comité a présenté au ministre la plateforme de revendications transmise aux plus hautes autorités de l’Etat. Au cours d’un débat «marqué par la franchise, la plateforme a été discutée point par point en mettant en exergue les insuffisances nombreuse que connaît le secteur de la presse», relève-t-on de la conférence de presse organisée mardi 19 avril 2011 par l’Initiative nationale pour la dignité du journaliste algérien à la maison de la Presse Tahar Djaout (Alger).
Suite à cette première rencontre, il a été décidé d’un commun accord l’organisation des assises nationales de concertations autour de la situation du métier de journaliste. Ces assises seront accompagnées d’ateliers de travail qui devront plancher sur les différents problèmes et difficultés du secteur d’une manière générale, explique les membres de ce collectif.
En ce qui concerne le statut particulier du journaliste, le ministre a assuré, selon l’Initiative, que le décret exécutif de 2008 définissant les relations de travail avec le journaliste, est appliqué pour ce qui est des articles entrant dans les prérogatives du ministère. Pour ce qui est de la carte professionnelle nationale du journaliste, une décision ministérielle sera prise avant le mois de juillet prochain, en laissant par ailleurs le choix aux journalistes de garder le statut particulier actuel ou le modifier ultérieurement.
S’agissant de la révision du code de l’information qui date d’avril 1990, ce point a été abordé par le Président de la République, rappelle-t-on. Il a été convenu que son amendement sera fait avec la participation des journalistes. A signaler que cet amendement inclura pour la première fois la presse électronique.
La dépénalisation de la presse a été également abordée par le Chef de l’Etat, souligne l’Initiative, et sera concrétisée à travers l’annulation de l’article 144 bis du code pénal.
La prise en charge de la réactivation du Conseil Supérieur de l’Information et du Conseil de Déontologie et d’Ethique ainsi que la création d’un Conseil Supérieur de l’Audiovisuel dans le cadre du nouveau code de l’information avec la participation des journalistes dans toutes les étapes ont été également parmi les points qui ont reçus un écho favorable, a indiqué l’Initiative.
Au chapitre des conventions collectives, le ministre a assuré, affirme le même mouvement, qu’il soumettra le problème au ministre du Travail et de la sécurité sociale dans le but de coordonner les efforts pour obliger le secteur privé à appliquer ces conventions.
A cet égard, le problème des six journalistes licenciés abusivement par le quotidien arabophone El Akhbar a été soulevé. M. Mehal a indiqué à ce propos, que leur cas sera traité par le ministre du Travail et de la sécurité sociale. Ce dernier compte charger l’Inspection du Travail pour traiter cette affaire, a rassuré le ministre de la Communication.
En outre, une commission, incluant secteur privé et public, sera créée avec la participation des journalistes et des éditeurs pour préparer un avant projet de la loi qui définit la carrière professionnelle du journaliste.
Il a été convenu aussi, un accord sur la nécessité de mettre sur pied une grille nationale de salaire du journaliste.
Dans ce cadre, plusieurs engagements ont été pris, rapporte l’Initiative, notamment une réflexion autour des mécanismes légaux pour la création et le financement d’une caisse des œuvres sociales pour les journalistes, l’engagement du ministre de la Communication à prendre des mesures pour permettre aux journalistes d’accéder à l’information, consacrer la somme de 40 milliards de centimes, qui existe dans le fonds d’aide de soutien à la presse pour la formation des journalistes à l’intérieur du pays et à l’étranger et enfin, l’accord sur la recherche de formules légales pour permettre aux journalistes de disposer d’un logement. Bref, le ministre était tout miel avec ceux qui ont passés 02heures et 20 minutes dans son bureau.
En attendant la concrétisation effective des revendications exprimées, l’Initiative nationale pour la dignité du journaliste algérien garde son droit de poursuive la contestation. A cet effet, l’action de débrayage le 3 mai prochain est maintenue par une grève d’écriture et un sit-in à la place de la Liberté de la presse à Alger.