Le cauchemar est fini. Dix mois après leur enlèvement par des pirates somaliens en haute mer, les 25 marins algériens ont été libérés, jeudi matin, au grand soulagement de leurs familles et de tous les algériens.
«C’est avec une grande joie et un profond soulagement que nous annonçons la libération, ce matin, des 25 marins de l’équipage du navire MV Blida qui étaient otages des pirates somaliens», a annoncé, dans une déclaration écrite, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. Indiquant que toutes les dispositions ont été prises par l’Etat algérien pour procéder, dans les meilleures conditions possibles, au rapatriement des ressortissants algériens, M. Belani a affirmé que le navire, «qui se trouve actuellement en haute mer, est sécurisé par les forces navales internationales opérant dans la région sous mandat des Nations unies», ajoutant que le navire «mettra environ 3 jours pour rejoindre le port de Mombasa (Kenya)». Le MV Blida n’a pas tardé pour se diriger vers le Kenya. «Il (navire) vient de mettre la cap en direction du Kenya. Là-bas, un avion militaire algérien sera à leur attente pour les rapatrier», nous fait savoir le porte-parole des familles des otages Abdelkader Achour, dans un appel téléphonique le jour même à 15h20. Rappelons que le rapatriement du marin algérien Azzedine Toudji s’est fait via le même pays. En date du 12 octobre, Azzedine ainsi qu’un autre marin ukrainien ont été libérés pour des «considérations humanitaires». Qu’en est-il de l’état de santé des 25 marins algériens ? Le porte-parole des familles des otages dira : «Nous n’avons aucun contact avec eux, pour le moment, mais franchement, nous savons pertinemment qu’ils ne se portent pas bien», rappelant qu’«ils ont vécu 10 mois et 3 jours dans des conditions lamentables, et il leur sera très difficile de reprendre la forme après cette longue expérience». Depuis sa libération à ce jour, Azzedine Toudji ne s’est pas totalement rétabli mais, toutefois, l’annonce de la libération de ses collègues a suscité chez lui un courage et la volonté de dépasser ce stade.
Nonobstant, leur état de santé n’«inspire pas d’inquiétude», a rassuré le porte-parole des Affaires étrangères. Le responsable a, dans ce contexte, indiqué que l’Algérie tout en se félicitant de cet heureux dénouement qui met un terme à une longue et éprouvante captivité, «ne ménagera aucun effort pour que les auteurs de cet acte de piraterie soient poursuivis et jugés par les instances compétentes». En somme, la libération des marins algériens est le fruit d’âpres efforts des autorités algériennes qui étaient restées pleinement mobilisées à cet effet. Elles avaient, ainsi, suivi de «très près» et «avec une attention soutenue» la situation, tout en poursuivant leurs efforts pour obtenir la libération des ressortissants algériens. Durant ces dix mois de captivité, il y a eu des moments de silence «justifié» par les autorités algériennes par la discrétion qui doit être «de rigueur» dans pareilles circonstances, ne serait-ce que pour «préserver l’efficacité des efforts en cours» en vue de libérer les otages ,a indiqué au MAE. Le MAE avait été amené aussi à démentir des informations infondées, comme celle relatives à la mort d’un des otages. Rappelons, enfin, que le vraquier battant pavillon algérien, MV Blida, avait été victime le 1er janvier 2011 d’un acte de piraterie en haute mer, alors qu’il se dirigeait vers le port de Mombasa au Kenya. Le navire avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne.
Par : Ahmed Bouaraba