Après 10 ans d’arrêt, SONATRACH relance ses forages pétroliers dans ce pays

Après 10 ans d’arrêt, SONATRACH relance ses forages pétroliers dans ce pays
forage sonatrach

Le groupe algérien Sonatrach a relancé à la mi-octobre ses opérations de forage d’hydrocarbures dans le bassin de Ghadamès, en Libye, après plus de dix ans d’interruption. L’annonce a été faite jeudi 23 octobre par la Compagnie nationale libyenne du pétrole (NOC), qui a salué le retour du partenaire algérien dans le cadre du programme de redynamisation du secteur énergétique libyen.

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Les travaux concernent un puits d’exploration situé dans la zone contractuelle 95/96, tout près de la frontière algéro-libyenne, à une centaine de kilomètres du champ pétrolier de Wafa. Selon la NOC, les opérations visent une profondeur finale de 8 440 pieds, ce qui témoigne de l’importance géologique du site.

Hydrocarbures : Sonatrach reprend ses activités d’exploration à la frontière libyenne

Sonatrach avait interrompu ses activités dans cette zone en mai 2014, en raison de l’instabilité sécuritaire qui touchait alors la Libye. La reprise de ces opérations marque donc une étape significative dans la reprise de la coopération énergétique entre Alger et Tripoli, dans un contexte où les deux pays cherchent à renforcer leur influence régionale sur le marché des hydrocarbures.

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Le bassin de Ghadamès n’en est pas à sa première découverte. En février 2013, le ministère libyen du Pétrole et du Gaz avait révélé la présence d’un gisement prometteur sur un champ opéré par Sonatrach. Les études préliminaires avaient évalué son potentiel à 8 200 barils de pétrole brut et 1 700 m³ de gaz naturel par jour, des volumes susceptibles de soutenir la reprise du secteur énergétique libyen.

Sonatrach renoue avec la Libye pour relancer la production pétrolière

La Libye, qui possède les plus grandes réserves pétrolières prouvées du continent africain — estimées à 48 milliards de barils —, a vu sa production chuter de manière dramatique depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays reste divisé entre deux pouvoirs : le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et une autorité parallèle à Benghazi, soutenue par le maréchal Khalifa Haftar. Cette dualité politique a longtemps freiné les investissements étrangers dans le secteur.

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Cependant, depuis le début de l’année 2025, Tripoli tente de relancer la production pétrolière grâce à un plan d’investissement évalué entre 3 et 4 milliards de dollars. Plusieurs compagnies internationales, comme Eni, ExxonMobil ou Chevron, ont déjà manifesté leur intérêt pour reprendre les explorations.

En avril dernier, la Libye a d’ailleurs lancé son premier appel d’offres pétrolier depuis dix-sept ans, confirmant sa volonté d’attirer de nouveaux partenaires étrangers. Le retour de Sonatrach s’inscrit pleinement dans cette dynamique, illustrant le regain de confiance entre Alger et Tripoli et la renaissance progressive de l’industrie pétrolière libyenne.