Le secteur du commerce connaît des lacunes et des carences
A défaut de prendre des mesures concrètes pour extirper le consommateur des griffes des spéculateurs et des fraudeurs, le ministre du Commerce s’est ingénié à le faire en théorie.
En panne de perspectives concrètes et totalement coupé de la réalité du marché national de consommation, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, s’est ingénié, néanmoins, en théorie pour extirper, dit-il, le consommateur des griffes des spéculateurs, des fraudeurs et faux commerçants.
La semaine dernière, au siège de son ministère, lors d’une rencontre avec la presse, il a relevé, qu’en plus d’un manque flagrant en matière d’outils répressifs contre les fraudeurs et spéculateurs, les associations de protection des consommateurs sont, à leur tour, absentes sur le terrain, d’autant plus, que celles-ci font défaut au moment où les risques d’intoxication alimentaire et la commercialisation de produits contrefaits sont de plus en plus importants.
Reconnaissant la défaillance de son secteur, le ministre a souligné que la police et les agents de contrôle de l’hygiène ne vérifient que les commerçants du secteur légal et couvrent à peine 60 daïras sur les 500 présentes au niveau national. Mais à défaut, le ministre n’a pas trouvé mieux que d’éditer un guide pour consommateur.
Un guide qui est, selon Mustapha Benbada, conçu pour orienter le consommateur sur les procédures à suivre en cas de préjudice.
Le guide du ministère se veut, dit-il, la première publication du genre en Algérie.
Cette publication contenant 241 pages, scindée en trois chapitres, tend essentiellement, selon le ministre, «à aider les consommateurs à connaître leurs droits et avoir une culture de consommation afin qu’ils puissent se protéger des marchands peu scrupuleux».
Donc, par cet ouvrage, le ministre croit que les consommateurs seront désormais mieux informés sur leurs droits. Ce qui signifie que le consommateur algérien ignore ses droits et manque de culture en la matière.
C’est du moins ce qui ressort des constats du ministre du commerce. Catégorique, Mustapha Benbada a soutenu, par ailleurs, que le marché national est pollué et est investi par des réseaux de fraudeurs, de tout acabit. Sans respect des règles d’hygiène et alimentaires, des produits sont donc commercialisés et mis au service du consommateur, sans pour autant inquiéter les représentants de la loi.
Ces lacunes et carences que connaît le secteur du commerce en matière de protection des consommateurs renseignent, fort malheureusement, sur le taux élevé des intoxications alimentaires enregistrées ces derniers temps. Et pour preuve, il convient de noter qu’une moyenne de 3000 à 5000 cas d’intoxication alimentaire sont enregistrés annuellement à travers le territoire national. Abordant la flambée des prix, il dira que les commerçants fonctionnent selon la règles du marchés. «Les prix sont dictés selon la règle de l’offre et de la demande», a souligné le ministre, relevant, par ailleurs, que même le consommateur prend part à la spéculation, en achetant plus qu’il n’en faut en denrées alimentaires, par peur de pénurie.
Blanchissant ainsi les commerçants de tout reproche, le département de Mustapha Benbada a même conçu des flashs publicitaires, qui seront diffusés en ce mois de Ramadhan. Ceux-ci serviront surtout, de l’avis du ministre, de campagne de mobilisation, visant le consommateur pour le rendre plus rationnel dans ses achats et lui éviter ainsi de tomber dans des pratiques de spéculation