Approches scientifiques et sociales pour réduire les risques du tabagisme

Approches scientifiques et sociales pour réduire les risques du tabagisme

La Société scientifique internationale des experts indépendants pour la lutte antitabac (SCOHRE) a organisé son sixième congrès scientifique en Grèce, sous le thème « Les produits modernes : Recherche et politiques », réunissant 250 experts en santé publique et en science.

L’objectif de la conférence consistait à examiner les dernières données concernant l’utilisation de produits du tabac à risque réduit comme moyen de sevrage tabagique, sous tous les angles : scientifique, technologique, médical, réglementaire, juridique et politique. Le congrès visait également à présenter les propositions des autorités réglementaires et des décideurs pour soutenir ces nouvelles approches.

Lors de la session d’ouverture, le Professeur Ignatius Economides, président de la SCOHRE, a souligné que malgré la baisse des taux de tabagisme dans le monde, le nombre total de fumeurs a augmenté en raison de la croissance de la population. Il a mis en avant l’existence de produits innovants moins nocifs que les cigarettes, en particulier dans le contexte de l’accent accru sur la réduction des dommages liés au tabagisme. Il a insisté sur l’importance de collecter davantage de données pour permettre aux décideurs et aux responsables de la santé publique de prendre des décisions efficaces.

Lutte contre le tabagisme : le modèle suédois

Dans son discours, le Professeur Andrej Val, président du Conseil d’administration de l’Association polonaise de santé publique, a déclaré que l’Organisation mondiale de la santé avait perdu sa bataille contre le tabagisme. Il a reconnu que le nombre de fumeurs dans le monde avait dépassé 1,3 milliard en 2023, malgré la croissance de la population. Toutefois, plusieurs pays ont réussi à réduire considérablement le pourcentage de fumeurs, notamment le Royaume-Uni.

La Suède a obtenu le plus grand succès en réduisant le pourcentage de fumeurs de 15 % à 5,6 % de la population en 15 ans, en fournissant des alternatives saines aux fumeurs et en soutenant ces alternatives en l’occurrence le snus. Ce dernier se présente sous la forme d’un sachet contenant de la nicotine avec des taux moins élevées que les cigarettes traditionnelles.

Andrej Val a déclaré : « en offrant des alternatives aux consommateurs plutôt que de les interdire, en renforçant les mesures de prévention et d’éducation, la Suède a réalisé la plus grande baisse des taux de tabagisme, et ce modèle devrait être adopté partout dans le monde ».

Pour réduire le nombre de fumeurs en Pologne, Andrej Val, mandaté par le gouvernement, a mené une étude et a proposé la création de cliniques pour ceux qui souhaitent arrêter de fumer dans chaque unité administrative. Des alternatives seront proposées dans ces cliniques, ainsi qu’une aide psychologique et d’autres formes d’assistance pour toute personne désireuse de réduire les dommages liés au tabagisme.

De l’utilité d’une politique de réduction des dommages du tabagisme

Lors de la session « Réduction des dommages du tabagisme : L’approche croate entre le présent et l’avenir », le Dr Ranko Stevanovic, président de l’Association croate de réduction des dommages de santé publique (HaRPH), spécialiste en médecine familiale et chef du département de soins de santé primaires à l’institut, a déclaré : « Dans le cadre de la santé publique croate, il est essentiel de soutenir les concepts de réduction des risques, qui ont clairement prouvé leur efficacité scientifique dans les pays de l’Union européenne ».

Il a souligné que le sevrage tabagique est la meilleure option pour tout fumeur, mais il est nécessaire d’appliquer le concept de réduction des dommages dans tous les secteurs des soins de santé, ce qui nécessite des lois favorables pour promouvoir les concepts de réduction des dommages et l’ouverture des communautés à cette idée.

Stevanovic a ajouté que la commission parlementaire chargée de la politique de santé et sociale en Croatie a tenu une session sur le concept de réduction des dommages et a recommandé de le soutenir dans toutes les formes de dépendance et de comportements à risque au niveau institutionnel et législatif, afin d’améliorer la santé publique en Croatie, ainsi que de l’adopter comme position officielle de l’État au niveau européen et international.

Le Dr Solomon Rathaeman, chef du département de psychiatrie à la Sefako Makgatho Health Sciences University en Afrique du Sud, a déclaré qu’il était nécessaire d’éduquer les consommateurs sur les risques du tabagisme et les effets des nouvelles alternatives à risque réduit tel que les sachets de nicotine, la e-cig et le tabac chauffé.