ALGER – Le Plan d’action du gouvernement, présenté dimanche dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fait l’objet jeudi d’appréciations mitigées des chefs des groupes parlementaires siégeant à l’Assemblée populaire nationale (APN).
Ainsi, le chef du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT), Djelloul Djoudi, a évoqué un contexte interne et externe « délicat » qui caractérise la présentation du plan d’action du gouvernement, tout en se félicitant que le peuple algérien ait « fait preuve de maturité » lors de la présidentielle d’avril dernier, en barrant la route aux « velléités étrangères » visant à impliquer l’Algérie dans ce qui est appelé « printemps arabe ».
La situation demeure « vulnérable », a-t-il souligné, appelant le gouvernement à œuvrer pour la prise en charge des revendications des citoyens, afin d’éviter que le mécontentement social ne soit l’objet de « chantage externe ». M. Djoudi a insisté, à ce propos, sur « l’impérative » résolution des problèmes que connaît la wilaya Ghardaïa, estimant que l’unique solution sécuritaire « ne saurait être suffisante ».
Qualifiant le processus de révision constitutionnelle de prélude à une « nouvelle ère » et à un « changement démocratique », l’orateur a estimé que les consultations menées actuellement « ne peuvent, en aucun cas, faire l’impasse sur la volonté populaire ».
Pour sa part, le chef du groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS), Chafâa Bouaiche, a estimé que le plan d’action du gouvernement contient des « généralités », tout en insistant sur « l’orientation majeure » de son parti consistant à instituer un Etat « démocratique et fort » à travers le « changement pacifique ».
Pour lui, la paix civile doit être « l’aboutissement d’un consensus populaire » car, a-t-il dit, « il ne pourrait y avoir de réconciliation nationale sans la consécration des libertés individuelles et collectives et une ouverture du champ politique et médiatique ». L’orateur a jugé également « incohérentes » les politiques de la santé et de l’éducation menées par l’actuel gouvernement.
De son côté, le président du groupe parlementaire de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), Youcef Khebaba, a déploré le fait que le plan d’action gouvernemental soit « dépourvu, dans son ensemble, d’indicateurs précis quant aux échéances et aux montants ».
« De nombreuses promesses ont été faites en 2012 sans qu’elles soient concrétisées », a-t-il lancé à l’adresse du Premier ministre, citant celles inhérentes au nombre de logements et aux postes d’emploi.
Il a également regretté « l’absence de prise en charge des différentes catégories victimes de la tragédie nationale, du dossier des diplomates algériens enlevés au Mali, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de sondage des contestations sociales ».
La crise que connaît l’Algérie est « éminemment politique » et elle est caractérisée par l’absence de « confiance » entre le gouvernement et le citoyen, a estimé l’intervenant qui a appelé à la concrétisation des promesses liées à la liberté d’expression, la lutte contre la bureaucratie et la corruption. L’intervenant s’est, par ailleurs, interrogée sur la non présentation de la Déclaration de politique générale, conformément au règlement intérieur de l’APN.
Saluant les grandes lignes du plan d’action du gouvernement, le parti du Front de libération nationale (FLN), par la voix du président de son groupe parlementaire, Tahar Khaoua, a souhaité la poursuite des réformes engagées sur tous les plans afin de « propulser » le pays vers le « développement et le progrès ».
Il a mis l’accent, en particulier, sur la nécessité de rapprocher le citoyen de l’administration et d’octroyer « tous leurs droits » aux Moudjahidine et aux ayants droits, de même que la poursuite de la politique de réconciliation nationale.
Représentant le groupe parlementaire des Indépendants, le député Salim Chenoufi a salué le contenu du plan d’action gouvernemental quant à la réalisation de l’autosuffisance dans tous les domaines comme étant un « élément indissociable » de la souveraineté nationale.
Pour le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, le gouvernement est appelé à œuvrer pour une « meilleure » prise en charge des préoccupations de la jeunesse et pour « davantage » d’effort dans les domaines prioritaires comme l’éducation, la santé, l’enseignement supérieur, l’emploi et l’habitat.
Il a, en outre, recommandé la poursuite de la réforme du secteur sanitaire ainsi que la « pérennité » des systèmes de protection sociale et la solidarité nationale, dans le sens de la concrétisation du « lien moral, social et humain » entre l’Etat et la société.