Application du plan de paix de Kofi Annan en Syrie,Dernière tentative d’apaisement

Application du plan de paix de Kofi Annan en Syrie,Dernière tentative d’apaisement

Le cessez-le-feu, en application du plan Annan, relativement observé depuis jeudi en Syrie

La situation restait confuse hier en Syrie où la prudence est de mise.

Malgré l’instauration d’un couvre-feu, jeudi, rien ne semble apaiser les esprits. Le plan de sortie de crise de l’émissaire onusien, Kofi Annan, est appliqué de manière quelque peu incohérente, faisait douter de son succès. Cela au moment où l’ONU lance un cri d’alarme quant à une situation humanitaire préoccupante, indiquant que près d’un million de personnes ont besoin d’une aide urgente. Sur le terrain, entre manifestation et accrochage, opposants et militaires semblent trouver des lacunes quant à l’application du plan de paix. Face à la détresse humanitaire, c’est le porte-parole de l’émissaire de l’ONU Kofi Annan, Ahmad Fawzi, qui a déclaré, hier, que la Syrie devait permettre l’ouverture de «couloirs humanitaires» et libérer des détenus. Mais la véritable priorité réside dans le respect du cessez-le-feu instauré. Conformément au plan de paix de M. Annan, le régime du président Bachar Al Assad et les forces d’opposition observent depuis jeudi 03h00 GMT un cessez-le-feu même si quelques violations ont été rapportées. «Le cessez-le-feu semble être respecté avec quelques nuances. Il est inquiétant de voir des informations non confirmées faisant état de violences à Homs et dans la zone frontalière, mais l’impression principale, c’est que la trêve est respectée», a pour sa part déclaré le général norvégien Robert Modd, qui est à la tête d’une mission technique de l’ONU. Toutefois, quelques heures après son entrée en vigueur, pouvoir et opposition ont signalé des violations du cessez-le-feu. Les militants relèvent qu’en dépit du plan Annan, chars et troupes sont toujours déployés dans les villes, en prévision des manifestations massives auxquelles ils ont appelé hier sous le slogan «la Révolution pour tous les Syriens». A contrario, M.Fawzi avait souligné, hier, à Genève que le cessez-le-feu avait été relativement respecté jusque là (du moins jusqu’a hier en milieu de journée). Il a aussi fait remarquer l’importance d’envoyer le plus rapidement possible des observateurs internationaux en Syrie pour surveiller son application. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh, basé en Grande Brertagne), des combats ont brièvement opposé hier matin soldats et déserteurs dans la région d’Idleb (nord-ouest), les premiers depuis l’entrée en vigueur il y a un peu plus de 24 heures du cessez-le-feu en Syrie. Cinq manifestants ont d’ailleurs été abattus, hier selon les mêmes sources, par les forces de sécurité, tandis que des dizaines de milliers de Syriens défilaient à travers le pays au lendemain de l’instauration d’un fragile cessez-le-feu, a affirmé l’organisation basée en Grande-Bretagne dans un communiqué. Au cas où Damas «ne respecte pas ses engagements», le Conseil «envisagera toutes autres mesures qu’il jugera appropriées». Ce paragraphe pourrait poser un problème à la Russie, qui répugne à lancer des ultimatums à son allié syrien. Selon le texte, le Conseil de sécurité «manifeste son intention», si le cessez-le-feu entré en vigueur jeudi matin est respecté, «de mettre en place immédiatement une mission d’observation en Syrie afin de surveiller cette cessation des hostilités» et d’aider à faire appliquer totalement le plan Annan. Le projet de résolution prévoit qu’un premier groupe «de trente observateurs militaires au plus, non armés» soit déployé sur place. Le Conseil de sécurité «exige» en outre du gouvernement syrien toute une série de garanties pour que les observateurs puissent remplir leur mission. Damas devra aussi assurer leur sécurité. Pouvoir circuler sans entraves dans tout le pays et prendre contact librement avec les habitants. Ils devront aussi pouvoir communiquer sans interférence entre eux et avec le siège de l’ONU. Le Conseil de sécurité réitère son appel à «appliquer immédiatement tous les points du plan Annan». Il «souligne en particulier qu’il est de la responsabilité du gouvernement syrien (…) de respecter le droit du peuple syrien à manifester pacifiquement dans le cadre légal». Le projet de résolution qui devait être discuté hier au Conseil de sécurité prévoit l’envoi d’une équipe avancée «dès que possible» de «10 à 12 personnes», a-t-il dit, sans préciser qui seraient ces personnes.