La tripartite de septembre prochain est très attendue par les opérateurs économiques. Bien qu’il a été clairement dit que cette rencontre aura un cachet social, et sera consacrée au traitement des problèmes des travailleurs, les partenaires économiques sont en attente de ce rendez-vous qui leur permettra de remettre sur la table les résultats de la précédente rencontre et l’ultime étape de la prise de décisions.
Depuis mai dernier, les opérateurs économiques ont tenu plusieurs réunions avec la direction générale des impôts ou des discussions ont bien avancé sur plusieurs dossiers touchant à la fiscalité des entreprises. Les opérateurs ont tenu une réunion avec M. Benmeradi et des cadres du ministère de l’Investissement et la Promotion de la PME, deux réunions avec le ministère du Commerce où ils ont évoqué le commerce au niveau des frontières.
Aucune réunion n’a été tenue avec le ministère de l’Habitat ni encore avec les banques, de qui dépend entièrement le règlement du problème de rééchelonnement de la dette des entreprises économiques privées, une revendication faite par l’ensemble des patrons qui ont pris part à ce rendez-vous.
Les sept commissions installées à l’issue de cette rencontre pour examiner les dossiers proposés lors de cette tripartite poursuivent leur travail.
Deux seulement ont finalisé les rapports finaux. Les avis des patrons sur le suivi des dossiers sont mitigés. «Pour nous, il n’y a encore rien de concret.
Même si des instructions fermes ont été données par le Premier ministre pour rencontrer et exposer nos préoccupations aux membres de l’exécutif, il se trouve que le nombre des réunions tenues est très restreint et ne peut prendre en charge tous les dossiers exposés lors de ce rendez-vous», a souligné M. Mehenni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA).
Pour lui, le gros problème du rééchelonnement de la dette reste à la traine. «Contrairement à la fiscalité où les choses ont bien avancé, nous n’avons pas encore discuté avec les banques pour savoir quelle est la suite et la façon dont sera examiné ce dossier», a-t-il précisé.
Le président de la CIPA reste sceptique quant à la rencontre de septembre, estimant que «ce n’est pas avec des entreprises mortes qu’on va signer un pacte économique et social. Nos entités rencontrent de multiples problèmes, ce qui fait qu’elles risquent de ne pas pouvoir répondre favorablement à la revendication de l’amélioration de la situation sociale des travailleurs».
Abdelaziz Mehenni plaide pour la réforme politique et les décisions du président Bouteflika, très attendues après la série de rencontres que les patrons ont eu à El Mouradia dans le cadre de la commission Bensalah. «On croit plus à ça», a-t-il indiqué. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) reste optimiste.
«Le fait que nous ayons pu déterrer le problème et l’exposer est déjà un pas géant pour nous. Pour l’instant, ce problème est pris en charge et des solutions vont être certainement trouvées», a-t-il expliqué, soulignant que «ce dossier est lourd et compliqué. Son traitement nécessite du temps».
Le président de la CNPA affirme que le rendez-vous de septembre est déterminant pour l’environnement économique et l’entreprise nationale «où tous ces dossiers seront définitivement tranchés». Habib Yousfi, président de la CGEOA dira que le gros travail confié aux sept commissions a été presque finalisé.
«Il reste à rédiger les rapports de synthèse avant de les soumettre au Premier ministre en vu de leur examen en septembre prochain», a-t-il souligné. M. Yousfi ne cache pas son désarroi quant à l’attitude des banques qui continue d’être très négative à l’égard des entreprises économiques.
N. B.