Application de la peine de mort en Algérie : Le ministre de la Justice précise

Application de la peine de mort en Algérie : Le ministre de la Justice précise

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, a affirmé ce mercredi soir à Alger la détermination de l’État algérien à mener une guerre sans merci contre les réseaux de trafic de drogue et à combattre ce fléau grâce à ses « hommes loyaux ».

Intervenant lors de son audition par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre les stupéfiants, le ministre a qualifié la situation de « grave ».

« S’il s’agit d’une guerre contre l’Algérie, elle est déterminée, grâce à ses hommes loyaux dans les services de sécurité et l’Armée nationale populaire, à éradiquer les gangs de drogue », a-t-il déclaré, ajoutant que « le glaive de la justice frappera et tranchera les têtes de ces réseaux criminels ».

Le ministre a justifié la révision en un temps record de la loi sur la prévention des stupéfiants et des substances psychotropes par la recrudescence alarmante de ce phénomène, exigeant des « mesures dissuasives » pour y mettre fin. Il a rappelé les quantités astronomiques de comprimés hallucinogènes saisis à travers le territoire national.

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Concernant le rétablissement de la peine capitale, le ministre a souligné que « l’Algérie, en tant qu’État souverain, a le droit de prendre toute décision pour lutter contre le crime, conformément à sa propre vision ».

« Compte tenu de la gravité de la situation, l’État a estimé nécessaire de réactiver cette peine », a-t-il insisté.

Primes pour dénoncer les trafiquants de drogue : le ministre met en garde

Le ministre a également évoqué la question des incitations financières pour les citoyens qui signalent les trafiquants de drogue, une mesure inscrite dans le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre les stupéfiants.

Selon lui, cette initiative vise à éradiquer le fléau de la drogue, faisant de l’Algérie le seul pays arabe à adopter une telle approche.

Lors de son intervention devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a précisé que cette prime serait accordée uniquement aux personnes dont les informations auraient conduit à des résultats concrets.

Il a toutefois mis en garde contre toute tentative de manipulation : « Toute information visant à incriminer une personne de manière malintentionnée engagera la responsabilité de son auteur. »

Cette disposition s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre le trafic et la consommation de drogues, un phénomène en hausse ces dernières années. En instaurant un système de récompenses financières, les autorités espèrent encourager la collaboration citoyenne tout en renforçant l’efficacité des enquêtes.

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Cependant, le ministre a tenu à rappeler que cette mesure ne doit pas être détournée à des fins calomnieuses. Les signalements devront être vérifiés et suivis d’enquêtes rigoureuses avant toute rémunération.

Ce projet de loi, qui inclut également le renforcement des peines contre les trafiquants, marque une volonté affichée de l’État de durcir son approche face au narcotrafic. Les détails sur les montants des primes et les modalités de versement restent à préciser dans les textes d’application.

Cette annonce intervient dans un contexte où les saisies de drogue se multiplient à travers le pays, témoignant de l’ampleur du défi à relever. Les autorités comptent sur la mobilisation de tous pour endiguer ce fléau.