Une fois de plus, ceux qui attendaient Apple au tournant en sont pour leurs frais. Même si, trimestre après trimestre, la barre est de plus en plus haute pourmaintenir ses taux de croissance stratosphériques, le groupe de Cupertino (Californie) a réussi, mardi 27 octobre, à dépasser les anticipations des analystes en termes de bénéfices et de chiffre d’affaires.
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Le fabricant de l’iPhone a publié au titre du quatrième trimestre de son exercice fiscal clos le 26 septembre un bénéfice net de 11,1 milliards de dollars (10 milliards d’euros), en hausse de 31 % par rapport à la même période de l’année précédente. Sur l’ensemble de son exercice, c’est un bénéfice de 53,4 milliards de dollars qu’affiche la firme à la pomme.
Côté ventes, les performances sont tout aussi impressionnantes. Apple a réalisé au quatrième trimestre de son exercice un chiffre d’affaires de 51,5 milliards (46,6 milliards d’euros), soit un bond de 22 %. Des résultats qui ont permis au groupe d’amasser une trésorerie pléthorique de 205,7 milliards de dollars (186,4 milliards d’euros), en hausse de 33 % en un an, alors que ses pratiques d’optimisation fiscale sont de plus en plus contestées.
Les ventes d’iPad déçoivent
Si l’argent continue de couler à flot chez Apple, deux petites déceptions sont toutefois venues nuancer ce tableau impressionnant. D’abord, les ventes d’iPhone, qui représentent 63 % du chiffre d’affaires et un pourcentage encore plus important du bénéficedu groupe, sont légèrement en dessous de ce que prévoyaient les analystes. Apple a ainsi vendu 48 millions de smartphones. C’est 8,7 millions de plus qu’au cours du quatrième trimestre de l’exercice précédent, mais le marché s’attendait à légèrement mieux (48,72 millions d’unités).
Point positif, néanmoins, Apple gagne des parts de marché : sur la période trimestrielle considérée, 30 % des acheteurs d’iPhone étaient des clients d’Android, le système d’exploitation de Google, un « record », selon Tim Cook, le PDG du géant californien.
Moins stratégiques, les ventes d’iPad n’ont pas été à la hauteur des attentes, avec 9,9 millions d’unités vendues, soit 1 million de moins qu’au trimestre précédent. Pour le septième trimestre d’affilée, les ventes de tablettes chutent. Ce reflux s’explique notamment par le lancement il y a un an de l’iPhone 6 Plus, un smartphone doté d’un grand écran, qui vient cannibaliser les ventes de l’iPad.
Mais plus que par le passé, M. Cook était attendu sur l’avenir, notamment sur les prévisions pour les mois d’octobre à décembre, une période cruciale, rythmée par la saison des fêtes. « Nous sommes assez confiants sur notre croissance », a-t-il affirmé. Le PDG table sur des ventes comprises entre 75,5 milliards et 77,5 milliards de dollars. Wall Street, qui s’attendait à un minimum de 77 milliards de dollars, a de quoi rester sur sa fin.
La Chine, deuxième marché du groupe
M. Cook a toutefois souligné, au cours d’une conférence avec les analystes, que cette croissance devait être jugée à l’aune de l’impact de la hausse du dollar sur ses comptes. Entre juillet et septembre, les effets de change lui ont ainsi coûté 8 points de croissance en termes de chiffre d’affaires. Ce phénomène continuera àjouer sur la fin de l’année, a affirmé le PDG. « Il est question de savoir si nous allons réaliser une croissance à un chiffre ou deux », a-t-il insisté, laissantentendre que dans le contexte monétaire actuel, cette incertitude restait un luxe. D’autant que la marge brute, la part du chiffre d’affaires, une fois retranchés les coûts de fabrication, devrait se maintenir aux alentours de 40 %, un niveau très confortable.
Pour nourrir la croissance, Apple mise sur le lancement de nouveaux produits. « Nous entrons dans la période des fêtes avec notre meilleure gamme de produits », a affirmé M. Cook. Il s’agit d’abord des nouvelles versions de l’iPhone 6, commercialisées depuis la fin septembre, même si le saut technologique par rapport à l’ancienne version peut laisser sceptique. Un nouvel iPad doté d’un grand écran a également été annoncé, tandis que les livraisons de l’Apple TV devraient commencer cette semaine. Quant à l’Apple Watch, la montre connectée, le groupe est resté très discret sur ses performances. Les ventes sont noyées au milieu de celles de l’iPod, de l’Apple TV et de Beats, son service de streaming musical. Un ensemble d’activités qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, en hausse de 61 %.
L’autre préoccupation des analystes porte sur la croissance d’Apple en Chine. Les chiffres publiés mardi sont plutôt de nature à rassurer. Le pays est désormais le deuxième marché du groupe, représentant 24 % des ventes, derrière les Etats-Unis. Les ventes d’iPhone ont quasiment doublé en un an. Toutefois, c’est 700 000 de moins qu’au cours du trimestre précédent. Les premiers effets du ralentissement de l’économie chinoise ? « Pour le moment, on ne peut pas vraimentdire que l’on ressent une différence », a assuré M. Cook. Mais qu’il s’agisse de la Chine ou de l’iPhone en général, chaque trimestre qui passe rend le rythme de croissance de plus en plus compliqué à tenir.