Le succès que remporte Apple avec son très populaire iPhone a déchaîné les appétits sur le marché des smartphones. Verizon, Microsoft et AT&T mettent les bouchées doubles pour tenter de prendre leur part du gâteau, le tout au plus grand bénéfice de la marque à la pomme.
Il n’est guère étonnant que la réussite d’Apple fasse des envieux. Selon le cabinet d’études Piper Jaffray, si 14 millions d’iPhone ont été écoulés l’an dernier, les ventes du téléphone d’Apple pourraient atteindre jusqu’à 45 millions d’appareils en 2009. Le groupe créé par Steve Jobs perçoit également une fraction du chiffre d’affaires associé aux applications que les utilisateurs achètent via sa boutique de téléchargement en ligne iTunes.
L’iPhone a aussi été une véritable manne pour l’opérateur américain AT &T. Le contrat d’exclusivité dont il jouit aux Etats-Unis lui permet de facturer ses services de téléphonie et de placer des abonnements coûteux.
Mais la période d’exclusivité dont jouit AT&T s’achève en 2010, ce qui va permettre à l’ensemble des opérateurs de télécommunications américains de se disputer les faveurs d’Apple. Il est d’ailleurs possible qu’avant même cette échéance, Apple lance une version « légère » de l’iPhone qui échappe aux fourches caudines du contrat d’AT&T.
De fait, Apple et Verizon discutent d’un nouvel appareil qui ne pourrait fonctionner que sur le réseau de Verizon. Apple verrait ainsi s’élargir le réseau de distribution de ses produits, Verizon se créerait une nouvelle source de chiffre d’affaires… et la croissance d’AT&T y laisserait quelques plumes. Le projet pourrait également n’être qu’un nuage de fumée lancé par Apple pour mieux négocier le renouvellement du contrat d’AT & T.
On dit aussi que, pendant ce temps-là, Microsoft et Verizon mettent au point un produit destiné à concurrencer l’iPhone en 2010. Mais les expériences passées de Microsoft laissent à penser que si ce rival de l’iPhone voit le jour, il y a peu de chance qu’il lui fasse beaucoup d’ombre.
Zune, le lecteur numérique de musique lancé par le géant du logiciel pour « pulvériser l’iPod », n’a jamais réussi à s’imposer. Au contraire, il n’a fait que mettre en valeur les qualités de l’iPod.
Quoi qu’il advienne, qu’AT&T et Verizon commercialisent les appareils de Microsoft, ceux d’Apple ou encore les deux, il semble impossible pour l’inventeur de l’iPhone de ne pas sortir gagnant de l’affaire : en réussissant à créer un « must », la firme à la pomme s’est assuré une position confortable, d’où elle peut tranquillement regarder les autres se démener pour rattraper le train.