Appel introduit par Louisa Hanoune contre sa détention provisoire : L’audience prévue aujourd’hui au tribunal militaire

Appel introduit par Louisa Hanoune contre sa détention provisoire : L’audience prévue aujourd’hui au tribunal militaire

Tous les regards seront braqués aujourd’hui sur le tribunal militaire de Blida qui devra se pencher sur l’appel introduit par les avocats de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, quant à sa mise en détention provisoire le 9 mai dernier. Autrement, l’affaire Louisa Hanoune risque de connaître de nouveaux basculements dès aujourd’hui.

Tandis que l’élan de solidarité avec l’accusée ne cesse de s’élargir, le Parti des travailleurs a fait savoir, dimanche dernier, que Hanoune a fait appel de la décision du juge d’instruction de sa mise en détention provisoire, précisant que cet appel sera examiné lors de l’audience programmée le 20 mai 2019 (aujourd’hui).

Pour rappel, la SG du PT a été placée en détention le 9 mai dernier, après avoir été convoquée par le tribunal militaire de Blida dans l’affaire Saïd Bouteflika, frère de l’ancien président de la République, et des deux généraux, Mohamed Mediène alias Toufik et Bachir Tartag, poursuivis pour «complot contre l’autorité de l’État et de l’Armée». Pour ce qui est des charges retenues contre Louisa Hanoune, son avocat, Me Mokrane Aït Larbi,  a fait savoir que la première est le «complot dans le but de porter atteinte au commandant d’une compagnie militaire », puni par l’article 284 du code militaire de 5 à 10 ans de réclusion criminelle. La seconde inculpation concerne « le complot pour changer le régime », puni par l’article 77 du code pénal à la peine capitale.

Il convient de préciser, sur un autre sillage, que Louisa Hanoune a reconnu avoir pris part à une «réunion consultative» avec Saïd Bouteflika en présence du général Toufik, mais nie toute implication dans le «complot» dont ces derniers sont accusés. C’est du moins ce qui a été révélé par Me Rachid Khane, également avocat de l’accusée. Celui-ci avait précisé, à travers sa page Facebook, qu’une rencontre «d’une heure environ» entre Louisa Hanoune, Saïd Bouteflika et le général Mohamed Mediène a effectivement eu lieu à la résidence officielle «Dar El Afia» d’Alger, le 27 mars dernier, soit, une semaine avant la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Selon Me Khane, cette «réunion consultative» avait pour objectif, selon sa cliente de « donner son avis sur la situation politique, et elle pensait que cette rencontre était officielle avec l’accord de la présidence de la République». L’avocat avait également affirmé que Louisa Hanoune a participé à cette rencontre pour « accomplir son devoir en tant que cheffe d’un parti agréé » et « députée » autorisée par la Constitution à « représenter le peuple devant les instances officielles ».

Quoi qu’il en soit le juge d’instruction se prononcerait davantage sur cette affaire, aujourd’hui, alors que les appels à la libération de l’accusée ne cessent de se multiplier. En ce sens, il convient de noter que le comité national de soutien à la libération de Hanoune prévoit d’organiser aujourd’hui même un sit-in devant le tribunal militaire de Blida au moment où se déroulera son audience. Celui-ci aura lieu à peine deux jours après le premier rassemblement tenu à la Grand-Poste à Alger.

Lamia Boufassa