Le ministre algérien pour le Maghreb et les Affaires africaines Abdelkader Messahel a appelé la semaine dernière le groupe de travail sur le Sahel du forum antiterroriste mondial (Global Counter-Terrorism Forum – GCTF) à « mettre en place des outils concrets destinés à renforcer les capacités des pays dans la lutte régionale contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier ».
Les efforts considérables de stabilisation de la région ont été « entravés par les récents évènements survenus au Mali », a déclaré Messahel, qui co-présidait le groupe de travail régional sur le renforcement des capacités au Sahel lors de ce forum organisé les 7 et 8 juin à Istanbul.
Selon lui, « une volonté politique commune et des mécanismes de coopération politique, sécuritaire et de développement » sont nécessaires pour que la région puisse retrouver sa stabilité.
Messahel a ajouté qu’au cours des quatre dernières années, l’Algérie avait consenti « des efforts considérables » pour renforcer la coordination avec les pays voisins du Sahel, qui « avaient commencé à donner des résultats encourageants » avant la crise malienne.

Il a souhaité la mise en place de mesures urgentes au Mali, notamment le rétablissement de l’ordre constitutionnel, la création d’institutions légitimes et la reprise du contrôle de son territoire par l’Etat malien. Le ministre a appelé de ses voeux l’instauration d’un dialogue entre le gouvernement et les rebelles du nord, qui prenne en compte les demandes légitimes de la population et permette de lutter contre le terrorisme et le crime organisé.
Reprenant les conclusions de la réunion du GCTF en avril à Alger, ce récent sommet s’est attaché à intensifier la coopération internationale en fondant un principe pour les pays confrontés aux prises d’otages et aux demandes de rançons, dans le cadre d’un effort unifié destiné à tarir les sources de financement du terrorisme.
Selon certains rapports, ces efforts visant à mettre un terme aux enlèvements pour de l’argent, à combattre l’extrémisme violent et à promouvoir le respect de la loi pourraient porter leurs fruits.
C’est ainsi que les partenariats internationaux dans la lutte contre le terrorisme ont permis plus de 120 000 arrestations et plus de 35 000 condamnations au cours des dix dernières années, selon un communiqué de presse du GCTF.
« Je pense qu’une chose est claire pour nous tous : aucun pays n’est à l’abri de cette menace, et nous ne pourrons remporter ce combat contre le terrorisme à moins d’être unis », a déclaré Ahmet Davutoglu, ministre turc des Affaires étrangères et coprésident du GCTF aux côtés de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.
Il a souhaité des condamnations immédiates pour chaque acte de terrorisme quel que soit le pays, et a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des Etats à « répondre à cette menace et continuer à évoluer ». Il a demandé aux pays arabes de coopérer et de coordonner leurs actions pour lutter ensemble contre le phénomène du terrorisme.
Les pays de la région du Sahel-Sahara avaient décidé la semaine dernière de lancer un mandat d’arrêt spécial dans les pays africains visant les personnes impliquées dans des affaires liées au terrorisme. Les délégations des pays participant à ce forum sont convenues de lancer les travaux en la matière, en intégrant les données sur les personnes les plus recherchées dans des affaires de terrorisme.