Appel à la révision du statut de l’agence nationale du développement : La pme, l’atout économique en attente de valorisation

Appel à la révision du statut de l’agence nationale du développement : La pme, l’atout économique en attente de valorisation

L’Agence nationale du développement de la petite et moyenne entreprise (Andpme) ayant le statut d’Entreprise publique administrative (EPA)

Par Hassan Gherab

L’Agence nationale du développement de la petite et moyenne entreprise (Andpme) ayant le statut d’Entreprise publique administrative (EPA), est sans doute rigidifiée par ce carcan que constitue une administration alors qu’elle est censée être souple et réactive comme tout acteur intervenant dans la sphère économique.

Ce constat est établi par le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (Cncpme), Zaïm Bensaci, qui a conditionné la dynamisation de la mise à niveau des PME algériennes, laquelle enregistre toujours de faible taux, par la révision du statut de l’Andpme. «Il faut, peut être, revoir le statut de l’Andpme ou ses conditions de fonctionnement. Étant régie par des règles administratives lourdes de part son statut d’EPA, il se peut qu’elle ait des difficultés opérationnelles, donc il faut un programme spécifique pour définir ses faiblesses et permettre de dynamiser l’opération de mise à niveau des PME», a-t-il déclaré à l’APS.

M. Bensaci dira que le gouvernement a fixé à 20 000 le nombre des entreprises élues pour la mise à niveau. Mais à la fin des délais arrêtés, seules

6 000 à 7 000 entreprises en ont bénéficié. L’existence de barrières à abattre, écueils à contourner et/ou verrous à faire sauter est la conclusion logique. Dès lors, il s’agira d’identifier ces freins et d’intervenir dessus. Pour le président du Cncpme, il est nécessaire de miser sur la qualité et de publier les chiffres concernant les entreprises ayant bénéficié de «véritables» mise à niveau. Cependant, M. Bensaci se dit «optimiste» quant à la prochaine révision de la loi sur l’investissement, notamment en ce qui concerne les PME. À ce propos, il plaidera pour l’octroi de 40% des projets publics à des PME nationales.

Pour argument, il citera l’exemple des États-Unis. Mais il ne manquera pas de souligner la faiblesse du nombre de PME en Algérie qui est bien «insuffisant» par rapport aux capacités et aux besoins du pays. Aussi, M. Bensaci appellera-t-il les autorités à «faciliter» l’accès au financement des projets et à «alléger» les procédures administratives pour les entrepreneurs afin d’encourager la création d’entreprises et de contribuer au développement de celles existantes. En dépit des mesures d’accompagnement «généreuses» qui ont été prises par le gouvernement, a-t-il poursuivi, des problèmes dans l’application des textes de loi subsistent toujours.

On doit encore faire des efforts pour faire du secteur des PME un créateur de richesses et une véritable locomotive de l’économie nationale.

Rappelant l’échéance du démantèlement tarifaire prévu en 2020 dans le cadre de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne à laquelle s’ajoute le problème de la concurrence déloyale, qui s’accentuera avec l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Bensaci a insisté sur l’urgence de parvenir à mettre à niveau davantage de PME, et d’en créer de nouvelles.

Il a précisé, à ce propos, que 90% du tissu économique est constitué de PME familiales dont les propriétaires n’ont aucune notion de marketing ou management stratégique et refusent de s’appuyer sur des compétences étrangères à la famille. Mais telles qu’elles sont organisées, ces entreprises ne peuvent faire face à la concurrence internationale. Il faut toutefois préciser que ces PME familiales sont aussi réfractaires à toute mise à niveau, d’autant plus si celle-ci implique de nouveaux investissements.

Selon M. Bensaci, le nombre des PME en Algérie avoisine les 700 000 entreprises, dont 55,6% activent dans le commerce, 36% dans les services, tandis que le reste relève du secteur industriel. «95% de ces entreprises emploient moins de 9 personnes», indiquera-t-il. Le nombre de PME ayant bénéficié du programme de mise à niveau mis en œuvre durant le quinquennat 2010-2014 et pour lequel une enveloppe financière de l’ordre de 385,7 milliards de dinars a été allouée, a atteint 7 000 entreprises en 2014, selon des données de l’Andpme.

Ce programme devant bénéficier à 20 000 PME consiste à mettre en œuvre un plan d’actions internes à l’entreprise, mais aussi d’autres actions orientées vers l’amélioration de son environnement, à travers trois phases : le pré-diagnostic et le diagnostic, l’investissement matériel et immatériel, la formation et l’assistance spécifique. Il s’adresse aux entreprises opérant dans l’industrie, le Btph, la pêche, le tourisme, les services, le transport et les services TIC.

Il consiste notamment à assurer un accompagnement à ces entreprises dans l’investissement immatériel, l’amélioration de leur compétitivité, la normalisation, la propriété intellectuelle et industrielle et la formation des ressources humaines. L’Algérie vise, à travers les divers programmes de soutien à l’investissement, la création de deux millions de PME à l’horizon 2025, on en compte actuellement 700 000.

H. G./APS