Appel à la classification des massacres du 8 mai 1945 “génocide contre l’humanité” (juristes)

Appel à la classification des massacres du 8 mai 1945 “génocide contre l’humanité” (juristes)

ALGER – Des juristes, chercheurs et enseignants ont appelé, lundi à Alger, à la « classification » des massacres du 8 mai 1945, perpétrés par la colonisation française, « crimes de génocide contre l’humanité », demandant à la France de reconnaitre ses crimes coloniaux.

Lors d’une rencontre, organisée par l’Association « Mchaal Echahid » en coordination avec le quotidien « El Moudjahid », en commémoration du 73e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, l’avocate Fatima Zahra Benbrahem a mis en avant l’impératif de prendre les mesures nécessaires pour demander la classification des massacres du 8 mai 1945 comme crimes de génocide contre l’humanité et leur inscription auprès de l’ONU, à l’instar des crimes perpétrés contre certains peuples du monde.

« Il est temps de soumettre cette demande à l’ONU pour inscrire les massacres du 8 mai 1945, qui ont laissé 45.000 chahids, parmi les crimes contre l’humanité perpétrés par la colonisation française à l’encontre du peuple algérien », a-t-elle soutenu.

Pour sa part, le juriste El Ayeb Allaoua, professeur de Droit international à l’université d’Alger 1, a affirmé que le dossier des crimes de la colonisation française, perpétrés en Algérie de 1830 jusqu’à 1962, peut être traité à travers « la demandant à la France de reconnaitre ces crimes comme « génocide contre l’humanité avec excuses et dédommageant des victimes », sachant que ces crimes sont imprescriptibles dans le Droit international, outre l’incrimination des déchets nucléaires laissés par la colonisation française à Reggane et Tamanrasset ».

Il a fait état, dans ce sens, de la possibilité de « saisir la Cour de justice européenne (CJUE) au sujet des différents crimes de la colonisation française qui ont fait des millions de chahids, indépendamment des conséquences de ces crimes tels que les effets négatifs sur l’environnement.