Apparition de maladies virales contagieuses chez les ovins et les bovins: Le poulet, la viande la plus «sûre»

Apparition de maladies virales contagieuses chez les ovins et les bovins: Le poulet, la viande la plus «sûre»

L’apparition de la peste des petits ruminants et la réapparition de la fièvre aphteuse dans le cheptel dans plusieurs wilayas du pays n’a apparemment pas eu un impact direct sur le prix de la viande rouge dans les boucheries. L’inquiétude de nombre de consommateurs s’est par contre répercutée sur le choix de la viande. Pour eux, le poulet est désormais la viande la plus «sûre».

Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Il y a une semaine, le ministère de l’Agriculture avait annoncé la propagation de la peste des petits ruminants qui a causé la perte de 1 000 à 1 200 têtes de bétail à travers 12 wilayas du pays dont Biskra, Djelfa, Oum-el-Bouaghi, Tébessa, Médéa, Saïda, Tiaret, Laghouat, Naâma et Tlemcen. Depuis, d’autres cas continuent à être confirmés dans d’autres régions. Il y a deux jours, six cas de peste des petits ruminants ont été découverts dans la wilaya d’El Tarf.

La fièvre aphteuse, elle aussi, a refait son apparition parmi les bovins dans certaines régions.

Même si ces deux maladies virales et contagieuses menaçant le cheptel ne présentent aucun risque de contamination pour l’homme, elles n’ont pas été sans susciter l’appréhension des consommateurs. Pris de panique, certains ont décidé de carrément bouder la viande rouge, déjà pas assez convoitée en raison de ses prix exagérés.

Dans les boucheries, le prix de la viande rouge demeure toujours élevé. Les clients eux aussi restent peu fréquents au vu du coût de la viande ovine et bovine. Les bouchers eux, affirment que le prix de la viande rouge n’a pas changé depuis l’apparition de ces maladies qui ont affecté le cheptel. «Ni le prix de la viande ovine ni celui de la viande bovine n’ont changé. Nous gardons les mêmes prix d’avant l’apparition des maladies qui ont touché le bétail», a souligné hier un boucher à Belouizdad à Alger.

Pourtant, les prix affichés sont exagérés. La côte de veau est affichée à 1 400 dinars le kilogramme. Le rumsteck de veau est vendu à 1 850 dinars, l’entrecôte de veau à 1 950 dinars et le filet de veau à 2800 dinars. Le prix du foie de veau ne descend pas à moins de 2 800 dinars le kilo.

S’agissant de la viande ovine, les côtelettes d’agneau, sont proposées à 1 500 dinars au même prix que l’épaule d’agneau. Le foie d’agneau, lui, vole la vedette à toutes les autres parties de l’animal en affichant 3 200 dinars le kilogramme.

Hier, au marché T’nache de Belouizdad, les boucheries étaient fermées. Seuls les étals de volailles étaient ouverts. Ici, le prix du poulet éviscéré varie d’un vendeur à un autre. Alors que certains maintiennent son coût à 380 dinars le kilogramme, d’autres le proposent à 340 dinars voire 320 dinars le kilo. «Il y a deux jours, le poulet éviscéré était à 300 dinars le kilo. Actuellement, il a légèrement augmenté pour atteindre 320 dinars», note Toufik, marchand de volaille au vieux marché T’nache.

Selon lui, depuis l’apparition de la peste des petits ruminants et de la fièvre aphteuse chez les ovins et les bovins, les citoyens évitent la viande rouge. «Après les images diffusées à la télévision sur la maladie du bétail, les gens n’achètent plus la viande rouge et se rabattent ainsi sur la viande blanche surtout le poulet. C’est ce qui explique les différents prix du poulet d’un vendeur à un autre», dit-il.

Cet engouement a justement, poursuit-il, incité les marchands de poulet à augmenter leur prix. Une autre aubaine pour nombre de ces vendeurs pour tirer profit de cette situation.

Pour faire face à cette épidémie qui risque de décimer le cheptel national, le ministère de l’Agriculture compte acquérir un vaccin contre cette maladie. Il a justement débloqué une enveloppe de 400 millions de dinars.

Autre mesure prise : la fermeture de plusieurs marchés à bétail dans certaines régions du pays.

Ry. N.