Devant mettre de l’entrain pour débattre et voter ce qui reste comme projets de loi intégrant les réformes politiques, l’Assemblée populaire nationale (APN) n’aura pas le loisir de prolonger l’intermède que lui a imposé la fête de l’Aïd.
A la veille du week-end dernier, les mercredi et jeudi, la Chambre basse du Parlement a eu à voter quatre projets de loi : le projet de loi de finances 2012, le projet de loi organique relative au régime électoral, le projet de loi organique fixant les modalités d’élargissement de la représentation des femmes dans les futures assemblées élues et enfin le projet de loi organique fixant les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire.
Le vote de ces projets de loi a donné à noter l’élargissement de la fissuration au sein de l’Alliance présidentielle. Le MSP, le segment islamiste du ménage à trois qui, depuis 2004, a postulé à servir de socle à l’action du président Bouteflika, a fait preuve d’indiscipline en s’abstenant de voter le projet de loi obligeant à un quota de femmes dans les listes électorales. Attitude conséquente chez ce parti qui, dès le début, s’est déclaré peu enclin à valider une telle disposition. Il y a risque aussi de le voir reproduire un comportement similaire lors des prochains votes, notamment celui intéressant la loi sur les partis politiques. Le MSP, comme le reste des partis d’obédience islamiste au demeurant, trouve que la copie devant amender la loi déjà existante renforce l’immixtion de l’administration dans la vie organique des partis. Son président Aboudjerra Soltani n’a pas fait mystère de sa position. Comme il n’a pas tu ses profondes divergences avec ses deux alliés, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem. Ayant engagé leur propre pugilat politique, ces deux derniers ne daignent même point prêter attention à ses jactances. Enfin, cela faisait déjà longtemps qu’ils avaient le choix de ne pas lui tendre l’oreille. Ne supportant de faire de la figuration dans une Alliance présidentielle vouée fatalement à l’éclatement, le MSP s’est affranchi de ses hésitations et s’est interdit d’être solidaire du RND et du FLN au moment de voter le projet de loi organique fixant les modalités d’élargissement de la représentation des femmes dans les assemblées élues.
Une abstention qui n’a pas grandement influé sur l’issue du vote, tant est que le RND et le FLN disposent à eux deux de la majorité nécessaire à la validation des projets de loi. Il en sera certainement de même pour les textes qui attendent d’être examinés et votés, en l’espèce le projet de loi relatif aux partis politiques, le projet de loi relatif aux associations et enfin la loi organique relative à l’information.
S. A. I.
