Ils n’ont pas participé à la séance plénière destinée au vote des projets de loi au programme. Les groupes parlementaires des partis d’opposition se sont portés absents, hier, à la séance de vote des projets de lois en débat depuis plusieurs jours à l’Hémicycle Zighout-Youcef, à savoir les projets de lois relatifs à la médecine vétérinaire et à la protection animale, aux règles générales de prévention des risques d’incendie, ainsi qu’aux activités nucléaires.
Les chefs de groupe, en l’occurrence ceux du FFS, du MSP, du RCD, du Parti des Travailleurs, du Front El Moustakbal, d’Ennahada et d’El Adala ont d’abord tenu une réunion avant de se regrouper dans le hall d’entrée de l’APN pour annoncer le boycott de la séance de vote. Dans sa déclaration à la presse, à l’issue du boycott, le chef du groupe RCD a demandé le «départ du système en place, la démission du chef de l’Etat sortant Abdelaziz Bouteflika, le départ du gouvernement et la dissolution des deux Chambres parlementaires». Athmane Mazouz a insisté sur l’«adhésion» de sa formation et «son soutien indéfectible» au mouvement de contestation populaire observé depuis la marche du 22 février dernier.
Selon ce parlementaire, la situation politique dans le pays fait passer à un «rang secondaire» le débat parlementaire sur des lois telles que celles devant être adoptées hier par les députés de la majorité.

Lakhdar Benkhellaf, chef du groupe d’El Adala, a justifié l’absence des députés de son parti de la séance de vote par le «caractère exceptionnel du moment politique» que vit l’Algérie actuellement.
Dans son commentaire de la conjoncture actuelle, il a estimé que la tenue du scrutin présidentiel dans les «conditions actuelles» ne permet pas d’envisager une échéance politique «constructive et salvatrice» pour le pays. Appelant à un report de la présidentielle et le chef de l’Etat à renoncer à une nouvelle candidature, il a affirmé que le boycott des députés d’opposition sera étendu «à toutes les plénières.
«C’est le minimum que l’on puisse faire dans une institution illégitime qui a un président arrivé au perchoir à l’aide de chaînes et de cadenas.» M. Benkhellaf faisait allusion à l’épisode de destitution de l’ancien président de l’Assemblée populaire nationale, Saïd Bouhadja, interdit d’accès à son bureau avant qu’il ne soit remplacé par l’ancien chef du groupe parlementaire du FLN, Mouad Bouchareb, aujourd’hui coordinateur du parti et président de l’APN.
Concernant la dynamique de rue observée depuis la fin du mois de février dernier, le chef des parlementaires d’El Adala a indiqué que les formations d’opposition «n’ont pas pour ambition de surfer sur la vague de contestation, de la récupérer ou de l’encadrer». «On veut juste accompagner ce mouvement auquel on adhère pleinement en notre qualité de député et citoyen», a-t-il dit, reprochant ainsi à des parties qu’il ne nomme pas de vouloir «diviser un peuple qui a démontré sa maturité et sa conscience politiques». Le chef du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi, a, pour sa part, indiqué que l’ordre du jour du débat parlementaire, hier, était devenu «anachronique».
Il a réitéré son appel pour une «Assemblée constituante» et à l’application de l’article 102 de la Constitution car le Président est dans «l’incapacité d’exercer ses fonctions». Le chef des députés MSP, Lakhdar Bouhroud, a justifié le boycott par l’ordre du jour du débat parlementaire, anachronique selon lui. «Il aurait fallu programmer des séances plénières pour discuter de la situation actuelle du pays afin de déclarer la vacance de la présidence en raison de l’état de santé du Président et reporter l’élection présidentielle».