Le Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Laksaci, a indiqué jeudi que la gestion des réserves nationales de change à l’étranger obéissait à des standards et règles mondiaux qui les protègent.
M. Laksaci qui répondait aux interrogations des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) concernant la présentation du rapport annuel du premier établissement financier du pays, a affirmé que la gestion de ces réserves obéissait à trois principes à savoir la sécurité, la rentabilité et la fluidité.
M. Laksaci a indiqué que le placement des réserves de change du pays estimés à 191 milliards de dollars à la fin 2012, se fait actuellement à travers des dépôts auprès des banques centrales à raison de 6 % de leur total. Le reste (94%) se fait à travers des obligations, des bons du trésor et des actifs bénéficiant d’une bonne notation auprès des agences internationales (AAA).
Les dépôts auprès des banques centrales étrangères sont dominés par un panier de devises étrangères à leur tête le dollar américain (61 %) et l’euro (28%). Cette démarche traduit l’attachement de la BA à garantir la stabilité de ces dépôts.
Les obligations et bons du trésor sont répartis sur plusieurs instruments dont les fonds souverains 65%, les établissements gouvernementaux (12,9%), les agences d’établissements supranationaux et internationaux (14,2%) et la banque des règlements internationaux (BRI, 6%), a-t-il encore expliqué.
La répartition par portefeuilles de ces dépôts montre que les établissements supranationaux détiennent 21,8 % des dépôts, les Etats unis détiennent 20,7% sous forme de bons du trésor, l’Allemagne (15,2%) la France (12,4%), les Pays Bas (9,6%) et le Royaume-uni (8,2%).
Le panier des devises étrangères est composé du dollar américain (52%), l’euro (37%) et la livre sterling (9,6%).
Selon les chiffres de la BA pour 2012, ces dépôts ont réalisé une moyenne annuelle de revenus estimée à 1,93 % contre une moyenne d’intérêt annuelle de 0,18%.
Les statistiques de la banque centrale algérienne démontrent qu’aucune part de ces réserves n’a été placée dans des actifs à risque comme les titres gouvernementaux émis par des pays en crise tels que la Grèce, le Portugal, l’Espagne, a affirmé le premier responsable de la banque centrale.
Retrait des anciens billets 200 DA vers la fin 2014
M. Laksaci a indiqué que la gestion actuelle des réserves de change obéissait à une étude internationale élaborée à la lumière de la crise économique et finanticière mondiale.
Cette étude a recommandé davantage de flexibilité dans la gestion de ces réserves en évitant tout facteur de risque avec une diversification du panier des devises étrangères.
En réponse à une question sur la mauvaise qualité d’une catégorie de billets en circulation, le Gouverneur de la BA a annoncé que « les billets de 200 DA imprimés en 1983 seront retirés définitivement de la circulation à partir du 31 décembre 2014 tout en maintenant leur force libératoire pour une durée de 10 ans, ce qui implique la possibilité de les échanger contre des billets imprimés en 1992 ou des pièces de monnaie de la même valeur auprès des agences relevant de la Banque d’Algérie ».
Les billets imprimés en 1983 représentent 0,7% du volume des billets actuellement en circulation, a-t-il ajouté.
S’agissant de la disponibilité des billets, M. Laksaci a rappelé que les agences de la BA disposeraient vers la fin 2013 d’un stock couvrant la demande sur trois mois en plus d’un autre compte supplémentaire disponible au niveau de la réserve générale de la banque.
Par ailleurs, M. Laksaci a souligné que le nouveau cadre juridique « permet l’octroi d’autorisations d’ouverture de bureaux de change » ajoutant que la Banque centrale avait octroyé 46 autorisations pour l’ouverture de bureaux de change dont 6 sont encore actifs, les 40 autres ayant cessé toute activité dont 18 à la demande des propriétaires. Neuf (9) nouvelles demandes sont parvenues à la BA en 2013, a-t-il ajouté.
M. Laksaci a reconnu le manque d’engouement pour cette activité, au regard des conditions imposées dont la détermination de la marge bénéficiaire à 1% et la limitation des clients aux non-résidents (étrangers et émigrés). Dans ce contexte, il a indiqué que la BA procédait à la révision du cadre organisationnel régissant l’activité de change en tentant d’y inclure la possibilité de faire bénéficier tous les clients des prestations des bureaux de change et une marge bénéficiaire de 5%.
Concernant l’éventuelle hausse de l’allocation touristique en devises équivalant actuellement à 15.000 DA, M. Laksaci a écarté cette possibilité au regard notamment du léger déficit qu’accuse la balance des paiements.
A propos de l’incendie qui s’est déclaré en 2012 au niveau de l’hôtel des monnaies à Alger, il a rappelé qu’une enquête a été ouverte. S’exprimant sur les mécanismes de contrôle qui régissent la Banque d’Algérie, M. Laksaci a souligné que son Institution « est tenue de présenter six rapports annuels sur l’évolution financière et économique, la supervision du dispositif bancaire, la gestion des réserves de change, la dette extérieure, le fonctionnement de la Banque centrale et les infractions à la règlementation des changes ».
Les comptes de la banque des banques sont soumis à un contrôle financier par des auditeurs spécialisés, a conclu M. Laksaci.