La solidité de la position financière de l’Algérie fruit des mesures judicieuses qui ont été prises (remboursement anticipé de la dette, réforme bancaire et financière, décisions en faveur des entreprises…) rassure sans doute, s’agissant de la réalisation des projets du plan quinquennal 2010-2014. Cependant les critiques des députés qui ont relevé un certain nombre d’insuffisances suggèrent que des améliorations doivent être apportées pour davantage d’efficacité.
Au moment où de nombreux pays sont confortés à la crise économique et financière l’Algérie a la chance de jouir aujourd’hui d’une position financière solide comme il ressort de l’exposé présenté dimanche dernier par le gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Mohamed Laksaci, devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Cette bonne santé financière est la conséquence des revenus d’exportation en hydrocarbures appréciables à la faveur du raffermissement du prix du baril ces derniers temps, mais aussi des mesures judicieuses prises par le gouvernement (remboursement anticipé de la dette dont l’encours à fin juin 2011 se situe à moins d’un milliard de dollars), à la politique monétaire menée par la Banque d’Algérie avec de bons résultats en matière de placement des réserves de changes, selon M. Laksaci, en plus de l’objectif de maintien sous contrôle de l’inflation.
L’utilisation rationnelle des ressources financières disponibles et l’objectif consistant à booster les investissements ont nécessité le suivi attentif de la réforme bancaire et financière mise en œuvre dans le but de faire émerger un système bancaire et financier moderne et performant. Des résultats positifs ont été atteints dans ce domaine, selon M. Laksaci qui a relevé dans son exposé l’accroissement sensible des crédits au profit des deux secteurs public et privé. Le responsable de l’institut d’émission a souligné la bonne santé des banques de la place qui ont réalisé de confortables profits ces dernières années alors qu’auparavant la lourde ardoise des créances douteuses a nécessité le renforcement des banques publiques et leur assainissement.
L’augmentation des dépôts des ménages au niveau des banques est un signe qui ne trompe pas, s’agissant de l’amélioration de la confiance.
Pour favoriser l’émergence d’entreprises performantes et prospères capables d’investir, de créer de la richesse et de l’emploi, l’Etat a décidé de mesures avantageuses au profit des entreprises aussi bien publiques que privées : rééchelonnement de la dette, effacement des intérêts et agios par le Trésor public… Cela étant, le débat autour du rapport sur la situation économique et financière du pays présenté par M. Laksaci a été l’occasion pour de nombreux députés de pointer du doigt un certain nombre d’insuffisances et dysfonctionnements dans notre système bancaire et financier. Des critiques qui suggèrent que des efforts doivent être déployés pour améliorer la qualité du service laquelle doit être hissée aux normes internationales. Les opérateurs économiques sont du même avis souhaitant que les banques soient moins exigeantes pour l’octroi des crédits tout en bénéficiant de services de qualité (rapidité…). L’installation de filiales de banques étrangères qui arrivent à tirer leur épingle du jeu doit inciter nos banques publiques à jouer à fond la concurrence pour défendre leurs parts de marché. Une émulation aux effets positifs s’agissant de la diffusion des bonnes pratiques. La formation des ressources humaines, l’expertise dans l’évaluation des projets, le développement du conseil pour les clients devraient améliorer la relation banque-entreprise. D’autres domaines comme la dynamisation de la Bourse méritent une prise en charge pour plus d’efficience de notre système financier.
M. BRAHIM