L’Assemblée populaire nationale (APN) a repris hier matin ses travaux lors d’une séance plénière présidée par Abdelaziz Ziari, président, consacrée à la présentation du débat général du projet de loi cinématographique alors que le vote du projet de loi sur les aires protégées a été reporté à la séance de l’après-midi.
Les travaux se sont déroulés en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et du ministre des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri.
Dans son exposé des motifs du texte de loi relatif à la cinématographie, Khalida Toumi, a, tout en rappelant que le cinéma algérien, qui est né dans les maquis de la Révolution algérienne, témoin de la glorieuse lutte de Libération nationale, est resté un cinéma engagé, porteur de messages.
Le projet de loi, établit au titre d’œuvre cinématographique, tout film quel que soit sa durée, sur tous supports, quel que soit le genre et dont l’avant-première a lieu dans les salles de spectacles cinématographiques, par projection cinématographique. Il considère le développement de la production de films artistiques, éducatifs et commerciaux (de fiction ou de documentaire), la promotion de l’esprit d’une culture ancrée dans les valeurs nationales et ouverte sur le monde, la promotion de l’esprit de solidarité, de justice et de tolérance, de paix et de civisme, la contribution à la diffusion et à la promotion de la culture algérienne dans le monde, la contribution au développement économique et social du pays ainsi que la mise en valeur de notre histoire et des hauts faits de la résistance nationale à travers l’histoire, comme des activités relevant du cinéma et dont certaines sont soumises à une autorisation préalable.
L’exercice des activités obéit à des critères comme la disposition de la carte professionnelle.
La production regroupe l’ensemble des activités, procédures et moyens concourant à la conception, la création et la fabrication d’une œuvre cinématographique. La distribution regroupe l’ensemble des activités relatives à la mise sur le marché national des films nationaux et étrangers et à leur importation ou exploitation.
L’exploitation, soumise à un visa préalable délivré par le ministère de la Culture après accord de la commission de visionnage des films, concerne l’ensemble des activités relatives à la projection et à la diffusion des œuvres dans les salles de cinéma. L’exploitation des salles de spectacles cinématographiques est soumise à un cahier des charges fixé par arrêté de la ministre de la culture.
S’agissant des infrastructures et de l’industrie technique, le projet de loi précise toutes les activités allant de la fabrication, la vente, la location, la distribution ou la mise en place de studios et laboratoire de développement.
Au plan du financement et de la promotion du cinéma, le texte stipule que les sociétés de droit algérien exerçant dans le créneau peuvent bénéficier de l’aide de l’Etat dans le cadre de la réalisation de leurs activités.
Au chapitre de la formation aux métiers du cinéma, le texte de loi permet la création d’établissements de formation cinématographique conformément à la réglementation en vigueur après autorisation de la ministre de la culture. Le texte de loi, articulé autour de 36 articles et pour lequel 29 députés se sont prononcés lors de son examen, vient fixer les règles générales relatives à l’activité cinématographique, son exploitation et sa promotion.
Il précise par ailleurs les domaines d’activités inhérentes au secteur et les créneaux qui leur sont adjacents comme la production, la distribution, la diffusion, l’importation ainsi que la sauvegarde et la préservation des archives filmiques.
Le cinéma algérien, qui disposait de 437 salles de spectacles au début de l’indépendance, produisait en moyenne trois films par an allant parfois jusqu’à atteindre 12 films avec des financements exceptionnels, a connu ses heures de gloire et réussi à s’imposer en 1975 en ravissant la palme d’or du festival de Cannes, ouvrant des segments à l’industrie cinématographique en Algérie.
Quarante ans après, de multiples facteurs ont contribué à la régression, citant la dissolution de l’Office, le désengagement de l’Etat en raison des mesures d’ajustements structurels, les causes de la décennie noire, les destructions et autres atteintes au patrimoine cinématographique ayant causé de graves préjudices. Le texte de loi qui vient établir les fondements de relance et de renouveau de ce secteur vital a ouvert les appétits des députés des diverses formations politiques pour tenter un diagnostic et trouver des solutions idoines en vue d’un nouveau départ.
Houria Akram