La hausse des prix de l’huile et du sucre et la spéculation sont essentiellement à l’origine des émeutes qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés en janvier en Algérie, au début du Printemps arabe, selon les conclusions d’une commission d’enquête parlementaire publiées aujourd’hui.
Les députés ont voté aujourd’hui pour la publication de ce rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la pénurie et la hausse des prix de certains produits alimentaires de large consommation sur le marché national, créée en avril.
Ce rapport affirme que « la hausse des prix des produits alimentaires particulièrement ceux de l’huile et du sucre sur les marchés mondiaux et dans les pays producteurs (…) et sa répercussion immédiate sur les prix de ces produits sur le marché local » sont à l’origine de ces violences.
« La spéculation sur le marché local provoquée par des pratiques opportunistes de certains commerçants qui ont écoulé leurs anciens stocks à des prix très élevés, l’expansion des marchés parallèles et l’absence de coordination entre les services de contrôle » figurent également parmi les causes qui ont poussé aux émeutes, selon le rapport.
La commission a également estimé que l’ »absence d’un conseil de la concurrence chargé de réguler le marché ayant permis au groupe agroalimentaire privé Cevital d’être en situation de monopole sur le sucre et le l’huile » y a contribué. Cevital détient entre 74% des parts de marché dans l’huile et près de 68% dans le sucre, selon le rapport. Cela s’est produit malgré qu’une loi anti-trust existe depuis au moins 5 ans.
Le groupe dirigé par Isaad Rebrab s’est retrouvé maître du marché du sucre après notamment le démantèlement, pour des raisons qui restent encore à ce jour obscures, de Blanky, un autre groupe spécialisé dans l’agroalimentaire. Des observateurs avertis du marché national soutiennent en tout cas que Blanky a été victime d’une machination.
Le rapport du l’APN ajoute que l’entrée en vigueur d’une mesure gouvernementale liée à l’usage des chèques pour les paiements au dessus de 500.000 dinars (5.000 euros), seule garantie de transparence dans les transactions commerciales, a également contribué à envenimer les tensions avec le marché parallèle.