APN : Des questions et un diagnostic sans complaisance

APN : Des questions et un diagnostic sans complaisance
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Les travaux se sont poursuivis, hier, à l’Assemblée populaire nationale lors d’une séance plénière présidée par Abdelaziz Ziari, président, consacrée à l’examen du bilan d’exécution du plan d’action du programme national et la projection des objectifs quinquennat 2010-2014, soumis à débat général depuis jeudi passé, à la faveur de la présentation de politique générale par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en présence des membres de l’exécutif.

La réconciliation nationale et ses résultats sur le développement

Les débats qui se poursuivent pour la troisième journée consécutive à raison de deux séances par jour, sauf les jeudi et dimanche où deux séances de nuit ont été ajoutées, avancent et l’évaluation de l’exécution du programme national gagne plus de lisibilité avec les développements et réalisations rapportés par les interventions des députés mettant en lumière les progrès que connaissent les localités des différentes wilayas qui s’invitent à la tribune de l’Assemblée.

Le débat général a surtout été marqué par l’unanimité des positions au sujet du retour de la tranquillité et de la paix qui règne sur l’ensemble du territoire et tous les intervenants ont appelé à multiplier les efforts pour lutter contre les criminels tout en demeurant vigilants.

LG Algérie

D’autres intervenants ont mis en valeur les bienfaits de la réconciliation nationale qui a permis, ont-ils souligné, le rétablissement de la paix et de la stabilité dans le pays.

Infrastructures de base, habitat, santé, transports, de prestation de services dominent les débats

Les réactions, entre analyses, critiques des résultats de 2005-2009 et projections sur 2010-2014, expriment des positions la satisfaction pour certains et manifestent des impatiences pour d’autres considérant les moyens colossaux engagés par l’Etat et des lenteurs qui persistent ça et là, considérant, également, l’importance des budgets alloués par l’Etat à l’investissement public au titre du programme quinquennal en cours avec cette crainte dissimulée de ne pas atteindre globalement tous les objectifs tracés.

Des députés du FLN, à l’exemple de Tourkia Skender, a salué l’engagement du Président de la République d’abord au niveau de la démarche de la paix, et, ensuite, des moyens financiers dégagés dans la réalisation des infrastructures autoroutières qualifiant l’autoroute Est-Ouest d’autoroute de l’espoir et du désenclavement, appelant à plus d’ouverture vers le secteur privé même si un avis contraire de Leïla Hadj Arab, du RCD, s’interroge sur les motivations de l’augmentation du budget du projet de l’autoroute qui est passé de 4 milliards de dinars, initialement fixé, à 12 milliards de dinars.

De son côté, Tahar Khaoua, apprécie l’engagement des réformes dans le secteur la justice et la modernisation du réseau des technologies de l’information et de la communication tout en plaidant en faveur de la promotion des libertés, un intérêt relayé par d’autres députés de différentes formations politiques ouvrant le débat sur le secteur de l’audiovisuel et la pluralité des expressions audiovisuelles.

Des élus du RND, nombreux sont ceux qui valorisent le bilan du gouvernement ouvrant des parenthèses sur les régions et les attentes à nourrir.

C’est le cas pour Kamel Bouchoucha qui compare l’Algérie d’aujourd’hui à celle d’avant 1999 et les sauts quantitatifs enregistrés depuis soutenant que le prochain quinquennat constitue un grand pas vers le développement durable et continu de l’Algérie et à tous les niveaux tout en rappelant les progrès socio-économiques réalisés grâce au programme quinquennal 2005-2009 et la réussite à se soustraire des impacts de la crise internationale économique et financière. Relayés par des députés de son parti, Ferhat Bendjaballah a appelé à la création d’une caisse pour le développement des régions limitrophes, à l’instar de ce qui a été fait pour les hauts-plateaux, Farouk Ikhlef a interpellé l’Etat à lutter contre les pratiques négatives, susceptibles de freiner l’avancement du processus de développement.

Pour sa part le député du RCD, Mohamed Khendek, a estimé que si le colossal budget du quinquennat 2010-2014 serait dépensé réellement dans le financement des projets auxquels il est destinés, notre pays va, en moins d’une décennie, rejoindre le rang des pays émergents tout en préconisant de mettre les moyens financiers publics à l’abri des détournements et des convoitises de l’étranger.

Des efforts pour rétablir la confiance entre le citoyen et l’administration

Et, c’est justement en termes de gouvernance et de gestion rationnelle que d’autres élus interviennent pour appeler à plus de contrôle et d’audit comme le proposent les lois votées dernièrement au sujet de la lutte contre la corruption, le crédit et la monnaie, la répression de l’infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux tout en valorisant la directive du Président de la République pour prévenir et lutter contre la corruption sous toutes ses formes.

Des questions sur l’habitat, la santé, l’éducation ou les conditions de vie et le chômage, des députés du PT balisent la problématique et l’on cite Mourad Mansour et son intervention au sujet des insuffisances qu’enregistre l’enseignement supérieur, se plaçant dans les différents problèmes dont souffre la communauté universitaire.

Un autre chapitre qui interpelle le gouvernement a retenu l’attention des députés s’agissant de la confiance et du crédit qui doit caractériser les rapports entre le citoyen et son administration, et que des députés suggèrent le confortement de cette confiance par le respect de la chose publique, l’éradication des pratiques malsaines comme la bureaucratie, la corruption et toutes sortes de malversations.

La préservation des équilibres régionaux dans la répartition des enveloppes budgétaires, des programmes ou des projets de développement entre les wilayas du pays a été soulevée par des députés des régions du Sud, de l’intérieur et des zones enclavées appelant à un plus grand engagement de l’Etat pour améliorer les conditions de vie et de travail sur l’ensemble du territoire et ainsi contribuer à la scolarisation des enfants, la formation professionnelle des jeunes, à la création de l’emploi et de la richesse pour tous.

Les programmes orientés vers le développement des ressources humaines, le développement rural, l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation ont focalisé les débats alors qu’on s’achemine vers la fin des 193 intervenants inscrits sur la liste pour laisser place aux présidents des 7 groupes parlementaires de conclure.

Houria Akram