L’Assemblée populaire nationale (APN) a poursuivi hier matin ses travaux lors d’une séance plénière présidée par Abdelaziz Ziari, président, consacrée à l’examen et débat général du rapport de la déclaration de politique générale du gouvernement
portant sur le bilan d’exécution du plan d’action et la projection du prochain quinquennal, en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et des membres du gouvernement.
Au deuxième jour du débat général et de l’examen du bilan du gouvernement des 18 mois écoulés et de la projection des grandes orientations du programme quinquennal 2010-2014, à la cinquantaine des interventions enregistrées jeudi lors des deux séances plénières dont celle de la soirée, s’ajoute la liste des intervenants d’hier qui avoisine la centaine.
En termes de temps parlés, il faut multiplier 193 interventions par 7 minutes chacune, ce qui donne environ 23 heures au total du débat général sans compter bien entendu les 2 heures d’interventions (7×15 minutes) des présidents des 7 groupes parlementaires.
Aussi, les fonctionnaires délégués à raisons de deux par département ministériel, que nous avons interrogés dans les coulisses ne chôment pas en les voyant prendre note des débats, chacun en fonction des questions posées à son secteur.
Hier aux environs de 17 Heures, alors qu’on entame la 124e intervention, les cadres des ministères de la santé et des travaux publics parlent de 13 préoccupations enregistrées, ceux de l’intérieur et des collectivités locales d’une quinzaine de questions chacun alors que ceux du premier ministre avancent d’autres chiffres plus élevés. « Est-ce que les ministres vont répondre directement» ? « Non », nous précise un des cadres des services du 1er ministre. « Chaque ministère apportera les réponses de son secteur et des équipes travaillent déjà en coordination pour les réponses finales qu’apportera plus tard, M Ouyahia ».
A 9h 30 sonnantes, l’Assemblée a repris ses travaux et c’est un député du FLN qui plaide en faveur de l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique et l’agriculture dans son volet de développement rural ouvrant ainsi le débat de ce dimanche. Un autre intervenant du FNA s’interroge sur les maux qui rongent la société et le nivellement de l’échelle des valeurs appelant à l’encouragement des compétences et la promotion des élites nationales, avançant le système de sanction et du mérite pour rétablir la morale et la culture du respect de l’intérêt public. Un autre député du RND suggère plus d’efforts aux gestionnaires de l’administration en vue d’aller davantage dans le sens de la dynamique que vit le pays dans de multiples domaines. Et pour ce faire, il appelle le gouvernement à pousser le rythme des réformes pour être au diapason des ambitions nationales.
La lutte contre les fléaux sociaux, la corruption, les détournements de deniers publics, des pratiques devenues courantes, un chapitre introduit par pratiquement l’ensemble des intervenants devra permettre au gouvernement d’aller en avant dans l’application de la directive du président de la République à travers une stratégie et des solutions efficaces à même de faire face à ce genre de crimes et de délits qui prennent de l’ampleur et menacent la société et la sécurité des citoyens, maintenant que les cadres juridiques et législatifs sont disponibles et effectifs.
Lutter contre les fléaux sociaux
Ils ont également attiré l’attention du gouvernement sur la nécessité d’enseigner la morale et les valeurs d’intégrité morale à l’école pour inculquer le sens moral dès le jeune âge.
La lutte contre le terrorisme est une position que partagent beaucoup de députés soutenant la nécessité d’éradiquer le phénomène étranger à notre société qui est un fait transnational qui interpelle la planète dans son ensemble.
Un autre député du RND de Djelfa, salue les efforts consentis par l’Etat à la faveur de l’amélioration des conditions de vie et du cadre de travail du peuple algérien, en faisant le parallèle entre hier et aujourd’hui, parlant de la décennie passée, tout en soutenant que les résultats des programmes de certains secteurs n’arrivent pas à certaines localités régionales, citant le niveau du cadre public, des PCD et autres plans de développement destinés aux communes éloignées.
Accompagner les mutations économiques et consolider les équilibres macro économiques et financiers
Au plan économique, des députés de diverses formations politiques apprécient les engagements en affirmant leur satisfaction devant la volonté affichée mais, soucieux des impacts de la crise économique et financière internationale, s’interrogent sur la projection dans le devenir du pays, considérant la fragilité et la dépendance de notre développement aux revenus des hydrocarbures et donc des dépenses publiques engagées, considérant par ailleurs qu’il est préjudiciable au pays de continuer à financer le développement économique de façon durable et continue à partir de la fiscalité pétrolière à raison de 97% et seulement 3% des revenus hors hydrocarbures. C’est dans ce sens que la député FLN, Farida Ilimi, a plaidé en faveur de plus d’efforts pour accompagner les mutations économiques pour consolider les équilibres macroéconomiques et financiers afin de contrebalancer les impacts de la crise mondiale.
Les préoccupations soulevant les efforts engagés dans les infrastructures de base, route de wilayas, rails, et autres projets autoroutiers, ont permis à des députés d’interpeller le gouvernement sur la nécessité d’œuvrer de façon à ne pas encombrer la circulation en créant l’étouffement et gênant la circulation, citant les travaux des tramways, des autoroutes et autres bretelles du métro. La modernisation des ports, des aéroports, l’extension des infrastructures de base qui sont autant de projets en réception, en cours ou en étude, montrent que l’Algérie est un grand chantier en construction de son avenir serein, comme l’a estimé un député de Skikda avant de plaider en faveur des préoccupations de sa wilaya.
L’éducation nationale, la recherche scientifique, la solidarité nationale, la santé, la justice, les droits politiques et autres améliorations du cadre de travail sont un chapitre où des députés femmes ont intervenu pour demander plus d’actions et d’efforts afin de mieux les prendre en charge, se basant sur leur importance dans la modernisation et l’ancrage dans les mentalités des fondements de l’Etat de droit, de la promotion du rôle politique des femmes dans la prise de décisions et du respect des lois de la République comme indiqué dans les derniers amendements relatifs à la femme apportés à la constitution. Idem pour la justice et la formation des magistrats et l’établissement des statuts des auxiliaires de la justice.
L’enseignement de l’histoire, le ressourcement dans les valeurs et principes de la Révolution, le respect des symboles de l’Etat ou encore le rôle des médias, leurs professionnalisme et objectivité devant l’information sont des éléments que le député Abdelhamid Boualik a évoqués en tant que facteurs de contribution à la construction et à l’édification de la société en harmonie avec les principes de notre temps maintenant que le pays a retrouvé la stabilité et son économie sort progressivement des turbulences grâce à la sagesse de la stratégie adoptée depuis plus d’une décennie.
Le député RND de Bejaia, Omar Alilet, soutient de son côté que les mutations économiques ont nécessité des améliorations pour éviter les déséquilibres macro financiers en vue de réduire et de mettre l’économie nationale à l’abri des turbulences financières internationales. Il considère importantes les décisions prises pour le renforcement de la croissance économique, ce qui soutiendra-t-il encore participe au même principe de soutenir un développement durable et stable au long terme de notre pays à l’économie émergente. L’Algérie qui a besoin d’organiser sa transition vers une économie de marché forte et efficiente, est appelée à agir avec prudence et rationalité dans ses ressources, notamment financières avec un meilleur contrôle et un encadrement des flux d’importations. Elle devra également promouvoir la création de postes de travail par des investissements productifs, le développement agricole, le renforcement de l’outil de production industrielle, l’élargissement du tissu des PME au profit de répondre aux prestations et besoins de ses populations. Quant à la réussite du troisième quinquennat, le député de Bejaia soutient que le prix de la relance économique se cristallise dans le développement humain et spatial de nos territoires qui nous permettent d’avoir une opération de production générant des ressources pour préserver l’avenir des générations et réduire la dépendance extérieure. Sur le plan local, le député s’élève contre le comportement négatif de certains cercles qui agissent en eaux troubles au sein de la société en entretenant le désespoir au moment où ils ont perdu tout crédit pour se repositionner alors que les citoyens réapproprient le progrès et le bien être. La wilaya de Bejaia s’invite au débat à travers les préoccupations que rencontrent les citoyens d’Akbou avec le complexe Alcovel et sa modernisation dans le cadre du redéploiement des investissements industriels publics, l’indemnisation des expropriés des communes de Tamokra et Bouhamza pour les besoins du barrage de Tichihaf.
Les travaux se sont poursuivis lors d’une troisième séance plénière tenue en soirée pour se poursuivre ce matin.
Houria Akram