L’Assemblée populaire nationale a repris avant-hier jeudi ses travaux lors d’une séance plénière présidée par Seddik Chihab, vice-président, consacrée aux réponses à onze questions orales adressées à six membres du gouvernement.
Il s’agit de deux questions des députés, Zoubida Kherbache et Mohamed Mekhaldi adressées au ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, une occasion pour le ministre d’apporter plus de précisions sur son secteur. Le ministre des Transports, Amar Tou, a été interpellé par le député Chérif Abdellali Hassani au sujet de l’arrêt de la ligne ferroviaire Alger-M’sila et du prix du billet, des préoccupations ayant permis au ministre de décliner le vaste programme 2010-2014 en chantier relatif aux projets des réseaux routiers et des chemins de fer.
Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Smaïl Mimoune, a répondu à deux interrogations des députés, Filali Ghouini et Kamel Bouchoucha, au sujet des moyens financiers et fiscaux destinés à la promotion touristique de la destination Algérie et des efforts de réhabilitation des patrimoines culturels, historique et touristique que recèle des localités comme Boussaâda. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hachemi Djiar, a été interpellé par la députée Naïma Farhi sur le rôle du mouvement associatif et les directions des jeunes et des sports à l’échelle des wilayas.
Le ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, a apporté des éléments de réponses aux questions des députés Mohamed Daoui et Malika Badraoui sur les décrets d’exécution des lois votées pour accompagner la promotion du partenariat dans le cadre de l’investissement et le développement industriel et économique. Enfin, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nourredine Moussa, a apporté des éclairages aux préoccupations du député Abdelaziz Mansour concernant la politique nationale de l’éradication de l’habitat précaire et des programmes inscrits pour améliorer le cadre bâti et les conditions de vie des habitants de certaines communes, citant celle de Benarfa (Blida). Les travaux se sont déroulés en présence des ministres des secteurs concernés.
Commerce
Benbada : “2011 sera l’année de la régulation du marché »
L’année 2011 sera celle de la « régulation du marché » et l’instauration de la transparence commerciale, a indiqué jeudi à Alger le ministre du Commerce, Mustapha Benbada.
« 2011 sera l’année de la régulation du marché, de la fixation ou du plafonnement des prix des produits de base et de l’instauration de la transparence commerciale », a déclaré le ministre, en réponse à une question orale du députée Salima Othmani (FLN).
Quant à la vente des marchandises sur les trottoirs, devenue un décor habituel des rues du pays, le ministre a souligné que la commission mixte Commerce-Intérieur, « travaille depuis le mois de novembre pour remédier à cette situation ».
Pour ce qui est du fléau de la contrefaçon, évoqué également par la députée, il a souligné que la protection des marques « est d’abord la responsabilité de leurs propriétaires eux mêmes qui doivent signaler toute contrefaçon à l’Institut national de la propriété industrielle (INAPI) ».
M. Benbada a, dans ce sens, appelé les citoyens à « assumer leur part de responsabilité » dans la lutte contre ce phénomène, car, dit-il, « la plupart des consommateurs connaissent bien les produits contrefaits mais continuent à les acheter ». Il a, d’autre part, appelé les associations de protection des consommateurs à jouer un rôle « plus actif » sur le terrain. Par ailleurs, le ministre a proposé, dans une déclaration à la presse, d’ouvrir « un débat national sur la subvention des prix ». « Le défaut du plafonnement des prix du pain et du lait est qu’il profite à tout le monde, ne faut-il pas que les Algériens ouvrent un débat sur ces subventions, est ce qu’elles doivent continuer à être généralisées?. Et d’ajouter « ça serait extraordinaire que les syndicats, les associations et les citoyens débattent d’une formule appropriée de cette subvention et proposer des alternatives aux questions qui concernent les citoyens ». Concernant le contrôle, le ministre a indiqué que 11.000 tonnes de produits « non conformes » aux différentes normes, d’un montant de 280 millions de dinars, ont été saisis au niveau des frontières de l’Algérie par les services de contrôle durant les neufs premiers mois de 2010. La même période a enregistré 480.000 interventions de ces services qui ont permis de soumettre au contrôle 6.500 échantillons, de constater 74.000 infractions et de délivrer 71.000 PV, a-t-il précisé.
Les services du ministère ont également procédé à l’interdiction d’entrée de 1.771 cargaisons d’une valeur totale de 870 millions de dinars, selon le ministre.
Evoquant les marchés de gros des fruits et légumes, il a indiqué que les opérateurs de contrôle « ont effectué 5.400 interventions et constaté 700 infractions relatives au non affichage des prix.
Matériaux de construction :
21 milliards de dinars de transactions sans facture en moins de trois ans !
Le renforcement du contrôle du marché des matériaux de construction en Algérie, notamment le ciment, a permis aux services concernés de dévoiler des transactions sans facture d’une valeur de 21 milliards de dinars entre mars 2008 et décembre 2010, a indiqué M. Mustapha Benbada.
Durant cette période, « 87.000 interventions de contrôle ont été enregistrées et 11.500 PV ont été dressés ce qui a permis la saisie de 1,4 milliard de dinars de ciment et la décision de fermeture de 323 locaux commerciaux », a précisé le ministre qui répondait à une question orale du député Mohamed Salmi (RND).
« Des constats de falsification dans les extraits du Registre du commerce durant la même période ont également engendré plusieurs poursuites judiciaires », a-t-il ajouté.
La mission de contrôle commercial sera davantage renforcée grâce au « large programme de recrutement de contrôleurs prévu par le plan quinquennal 2010-2014 », a avancé le ministre.
Evoquant la spéculation sur les prix du ciment, constatée auparavant, il rappelé que ces prix étaient libres et n’obéissaient qu’aux seules lois de l’offre et de la demande, mais que cette liberté du marché « n’empêche pas l’Etat d’intervenir pour plafonner les prix quand la situation l’exige ».
En réponse à une autre question du même député, relative au « retard dans le remboursement des frais de transport des produits commerciaux vers les wilayas du Sud », le ministre a indiqué que l’enveloppe budgétaire consacrée à cette opération a atteint 2,5 milliards de dinars en 2010, assurant que ce genre de retard sera, dans la mesure du possible, évité dans le futur.
Santé
Ould Abbès : “29 nouvelles écoles de formation paramédicale d’ici à 2014”
Vingt-neuf nouvelles écoles de formation paramédicale seront ouvertes entre 2011 et 2014 qui formeront plus de 9000 infirmiers et infirmières toutes spécialités confondues, annoncé le ministre de la Santé, de la Population et de Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès.
Répondant à des questions orales de membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une séance plénière, M. Ould Abbès a souligné que ces structures viennent renforcer celles déjà existantes pour combler le déficit enregistré dans le corps paramédical à travers le territoire national.
l A une question sur le retard enregistré dans la réalisation du nouvel hôpital et le manque de médecins spécialistes dans la wilaya de Skikda, le ministre a indiqué que son département « œuvre à rattraper un retard qui dure depuis 20 ans et à trouver des solutions aux problèmes que rencontre le secteur de la santé ».
Il a indiqué, à ce propos, que l’Etat œuvre à garantir une couverture sanitaire équitable et globale, rappelant que 140 paramédicaux ont été recrutés dans cette wilayas durant l’année 2010, dont 52 infirmières, 13 sages-femmes, 15 laborantins et 41 assistants en réanimation et administration. Il a ajouté qu’entre 2011 et 2013, 400 autres paramédicaux dans différentes spécialités seront recrutés.
l En réponse à le question similaire d’un député de Djelfa, le ministre a indiqué que 411 médecins généralistes ont été affectés dans cette wilaya ces dernières années, alors que 88 médecins et infirmiers cubains sont venus renforcer les services maternité et pédiatrie et 86 autres ont rejoint l’hôpital d’ophtalmologie.
l Un député de la wilaya d’Ilizi a interrogé le ministre sur le retard accusé dans la réalisation des hôpitaux de In Amenas et Bordj Omar Idris, le projet d’acquisition de 3 ambulances équipées et d’une clinique de proximité itinérante.
S’agissant du retard dans la réalisation des deux hôpitaux, M. Ould Abbès a expliqué que « la commission nationale des marchés publics n’avait pas trouvé les entrepreneurs qui ce chargeraient de ces projets ». Il a annoncé, toutefois, que cette mission sera confiée au groupe Cosider à partir de février prochain.
Pour ce qui est des ambulances, le ministre a assuré que ce problème sera résolu à travers la conclusion d’un marché de gré à gré entre le gouvernement et les importateurs de ces véhicules.
Le premier responsable du secteur a, enfin, rappelé qu’un hôpital psychiatrique, trois polycliniques et un centre de désintoxication seront réalisés dans la wilaya d’IIizi.
Le transfert des malades du secteur public au privé sera combattu
M. Djamel Ould Abbès, a affirmé jeudi que le transfert des malades du secteur public vers le secteur privé sera désormais combattu.
Répondant à la question d’un député de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales, M. Ould Abbès a souligné que le ministère de la Santé a formé 198 inspecteurs au niveau national, dont la mission consiste, notamment, à lutter contre le phénomène de transfert des malades du secteur public vers le secteur privé, une pratique qu’il a qualifiée de contraire à l’éthique et à la déontologie médicales.
Il a déploré, dans ce sens, le transfert de malades vers les cliniques privées pour effectuer des radios à des tarifs exorbitants, alors que les équipements médicaux publics demeurent en panne.
Tayeb Louh
“La mise en œuvre de la stratégie nationale de promotion de l’emploi est tributaire du « rôle » des responsables locaux”
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh a affirmé jeudi que la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre le chômage et de promotion de l’emploi était tributaire des responsables locaux. A une question orale posée lors d’une session plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur le phénomène du chômage, M. Louh a indiqué que la mise en œuvre de cette stratégie était tributaire « de l’important rôle » que doivent assumer les responsables locaux, à savoir les élus et les administrateurs.
La mise en œuvre de cette stratégie consiste à assurer un accompagnement et un bon accueil aux jeunes demandeurs de formation et d’emploi, outre le rapprochement des mécanismes de l’emploi des citoyens des communes isolées et éloignées.
Il a, dans ce contexte, rappelé le rôle de l’Etat dans la mise en place d’une vision et l’octroi d’un soutien pour la promotion de l’emploi, à la faveur de la mise en oeuvre de cette stratégie, adoptée par le gouvernement en avril 2008 et lancée en juin 2008.
Cette stratégie s’inspire d’une approche économique qui repose sur l’encouragement de l’investissement créateur de richesses et d’emploi et comprenant des mesures d’encouragement de l’emploi notamment à travers la levée des restrictions administratives et financières pour l’amélioration des performances des dispositifs de l’emploi, a estimé le ministre.
Les mesures d’encouragement consistent en le prolongement de la période d’exonération fiscale au profit des jeunes investisseurs qui s’engagent à recruter cinq personnes au moins pour une période indéterminée et la prise en charge par l’Etat d’une partie des cotisations de l’employeur à la sécurité sociale au profit des employeurs qui recrutent des demandeurs d’emploi.
Le ministre a rappelé les mesures prises par le gouvernement pour le soutien de l’investissement générateur d’emploi, à l’instar de la création d’un fonds national d’investissement d’un capital estimé à 150 milliards de dinars et la création de fonds d’investissement de wilaya qui contribuent au capital des PME créées par les jeunes. Concernant les mesures incitatives prises par l’Etat dans le domaine social au sein de cette stratégie, le ministre a dit que l’Etat participe au paiement du salaire des jeunes durant les trois premières années de leur recrutement, en vue de réduire les charges des employeurs et faciliter ainsi l’insertion socioprofessionnelle des jeunes.
S’agissant des secteurs créateurs d’emploi, M. Louh a cité le tourisme et l’industrie. Il a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures pour la promotion de mécanismes socio-économiques visant à renforcer l’insertion des jeunes dans le monde de l’emploi.
Recrutement de 130.000 jeunes diplômés universitaires en 2010
Près de 130.00 jeunes diplômés universitaires ont été recrutés en 2010, a affirmé M. Tayeb Louh.
M. Louh a indiqué que « 530.917 jeunes ont été recrutés en 2010 dont 130.000 diplômés universitaires ».
Dans ce contexte, le ministre a précisé que le marché de l’emploi accueillait annuellement près de 120.000 diplômés ajoutant que « la composante démographique est formée de 72% de demandeurs d’emploi âgés de moins de 30 ans, ce qui nécessite l’intensification des efforts au niveau local afin de réaliser les objectifs visant la consolidation de l’intégration professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi ». Parmi les postes d’emploi créés, 60.133 ont été créés à travers l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ), 15.804 par la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) et 181.839 emplois créés dans le cadre de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM).
Après avoir rappelé le recul à 10% du taux de chômage en Algérie, M. Louh a précisé que le Fond monétaire international (FMI) avait prédit le recul de ce même taux à moins de 10% en 2011.
L’Office national des statistiques (ONS) a affirmé que « l’enquête sur l’emploi et le chômage menée durant le dernier trimestre de l’année 2010 a révélé que le chômage touchait à 21,4% les universitaires et les diplômés universitaires (11,1% d’hommes et 33,6% de femmes) alors que le chômage touchait 7,3% de personnes sans diplômes.
« Dans le cadre des mesures incitatives prévues par l’Etat dans la stratégie nationale de promotion de l’emploi et de lutte contre le chômage, l’Etat contribue au paiement des salaires des jeunes universitaires durant les trois premières années de leur recrutement à hauteur de 12.000 DA/mois, durant la première année et 10.000 DA/mois pendant la deuxième année », a conclu le ministre.
Près de 50.000 travailleurs étrangers en Algérie
M. Tayeb Louh, a souligné qu’il y avait près de 50.000 travailleurs étrangers en Algérie.
Il y a en Algérie près de 50.000 travailleurs étrangers, a précisé M. Louh qui répondait à une question orale lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN). Le nombre de travailleurs étrangers en Algérie demeure « très faible » par rapport aux autres pays, a estimé le ministre, précisant que cette main-d’œuvre travaillait essentiellement au niveau des grands projets en cours de réalisation à l’échelle nationale comme les barrages, les routes, etc. La main -d’œuvre chinoise arrive en tête, a-t-il encore précisé. M. Louh a, par ailleurs, souligné que le projet de nouveau code du travail, en cours d’élaboration, « comprend des articles et des dispositions relatives à la lutte contre le travail informel ».
Ce projet de code constitue « un outil de référence unifié » qui comprend plus de 700 articles, avait indiqué M. Louh, soulignant que ces articles « sont adaptés aux développements socio-économiques ». 200 articles ont été introduits pour amender la législation du travail en vigueur, a-t-il ajouté.
Tourisme
M. Mimoune : “Le tourisme souffre de plusieurs lacunes”
Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, M. Smaïl Mimoune a affirmé que le tourisme en Algérie « souffre de plusieurs lacunes » sur les plans qualité, prestations, conformité aux normes mondiales en vigueur et enfin hébergement.
Répondant à deux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN) sur la situation du secteur, M. Mimoune a indiqué que « la concrétisation d’un pôle touristique attractif et compétitif nécessite des efforts colossaux et soutenus afin de transformer les atouts touristiques que recèle l’Algérie en de véritables sites touristiques ».
Evoquant les capacités d’hébergement, il a annoncé que son ministère ambitionne d’encourager l’investissement et d’accompagner les investisseurs durant toutes les étapes de réalisation de l’entreprise touristique, rappelant la tenue il y a deux semaines d’une rencontre nationale qui a permis, dira-t-il, de recenser les problèmes et difficultés rencontrés par les investisseurs ».
M. Mimoune a déclaré à ce propos, que le ministère « a donné son accord de principe à 523 projets en cours de réalisation avec une capacité d’acceuil de 50 000 lits à un coût de 150 milliards de dinars. La formation fera elle aussi, l’objet d’une révision en vue de la modernisation et de l’amélioration des prestations, a-t-il poursuivi.
Le ministre du Tourisme soulignera quant à la publicité, « le manque de communication touristique, appelant à la mise au point d’ »un plan d’action professionnel » élaboré en fonction des caractéristiques du marché.
Pour l’évaluation de l’activité touristique (2007-2010), il a précisé qu’un diagnostic détaillé a été établi en 2007 donnant ainsi lieu à une stratégie de plan d’orientation et de développement touristique adopté par le gouvernement en 2008. D’autres plans d’orientation sont en cours d’élaboration au niveau de l’ensemble des wilayas tenant compte des spécificités touristiques de chacune.