L’Assemblée populaire nationale (APN) a repris, jeudi, ses travaux lors d’une séance plénière consacrée aux réponses à cinq questions orales adressées à cinq ministres.
Il s’agit d’une question adressée aux ministres de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nourredine Moussa, et de la Communication, Nasser Mehal, de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population, Djamel Ould Abbès
Benbouzid :
“Le recrutement des enseignants du cycle secondaire est tributaire de l’obtention d’un master ou d’un magister”
Le ministre de l’Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid a annoncé jeudi à Alger que le recrutement des enseignants du cycle secondaire se basera, à partir de cette année, sur la condition sine qua non de l’obtention d’un master ou d’un magister.
A une question posée par un membre de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une séance plénière, sur le concours de recrutement des enseignants et les problèmes rencontrés dans ce domaine, M. Benbouzid a indiqué que le recrutement des enseignants du cycle secondaire « est tributaire de l’obtention par le candidat à ce poste, d’un master ou d’un magister, en vue d’améliorer la qualité de l’encadrement, qui a un effet direct sur la qualité des résultats obtenus à la fin de l’année ». Apres avoir rappelé que les postes budgétaires du secteur, gelés en 1994, ont été rouverts en 2001 suite à une décision du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le ministre a souligné que plus de 100.000 enseignants titulaires d’une licence ont été recrutés depuis la réouverture de ces postes.
Le recrutement dans le secteur de l’éducation nationale depuis le lancement du processus de reforme du système éducatif concerne seulement les diplômés titulaires d’une licence (baccalauréat+3 pour le cycle primaire, baccalauréat+4 pour le cycle moyen et baccalauréat+5 pour le cycle secondaire), a souligné le ministre.
La formation de ces enseignants relève des prérogatives des écoles supérieures des enseignants qui dispensent une formation spécialisée et de qualité, a-t-il estimé. M. Benbouzid n’a pas nié « l’existence de problèmes et de dépassements dans les concours de recrutement des enseignants », soulignant que « ce genre de dépassements sont également enregistrés dans d’autres secteurs et à tous les niveaux, d’où la nécessité d’y remédier ».
La crédibilité des concours est en général « difficile à assurer », a-t-il estimé, soulignant que les parties en charge veillent d’année en année, à les améliorer, en assurant leur déroulement dans de bonnes conditions. Le ministère n’est jamais tolérant avec les cas confirmés de manipulations ou de dépassements enregistrés lors de ces concours, a-t-il affirmé.
A une autre question sur les œuvres sociales du secteur, M. Benbouzid a souligné que le dossier se trouve actuellement « au niveau du gouvernement qui examine chacun de ses aspects ». Le dossier ne concerne, en aucun cas, le ministère de l’Education, a précisé le ministre, soulignant que les parties en charge actuellement de ce dossier prenaient en compte les intérêts des travailleurs de l’éducation.
Le pluralisme syndical « incite à plus d’ouverture pour que chaque syndicat contribue à la gestion des fonds des œuvres sociales », a-t-il estimé. Le ministre a saisi cette occasion pour réaffirmer la détermination de son département ministériel à œuvrer, de concert avec tous les syndicats, sans exception aucune.
La preuve en est les rencontres organisées ces jours-ci, avec les syndicats que le ministère de l’Education accueille, l’un après l’autre, en vue d’examiner et de débattre des différents volets socioprofessionnels des travailleurs du secteur, dans la transparence totale.
Il a rappelé les différentes opérations de revalorisation des salaires des travailleurs du secteur de l’éducation nationale depuis 2008, variant entre 70 et 90% pour les différentes catégories des employés de ce secteur, insistant sur le fait que son secteur était le seul à avoir bénéficié d’une augmentation budgétaire conséquente de 420 milliards de dinars (5,5 milliards de dollars).
Noureddine Moussa :
“Les propriétaires de logements de type F1 peuvent bénéficier des autres programmes avec des conditions”
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Noureddine Moussa a affirmé jeudi que les citoyens habitant des logements de type F1 peuvent bénéficier d’un logement promotionnel ou d’une aide de l’Etat sous réserve de remplir les conditions requises. En réponse à une question orale d’un membre de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur les logements socio-locatifs de type F1 situés dans la wilaya de Boumerdès, le ministre a indiqué que « le règlement en vigueur n’empêche aucun citoyen de bénéficier d’un logement promotionnel ou d’une aide de l’Etat parce qu’il a déjà bénéficié d’un logement socio-locatif de type F1 ou plus ». « Mais, a-t-il ajouté, le citoyen doit remplir les conditions d’accès à un nouveau logement et s’engager à restituer le logement qu’il occupait avant ».
Le ministre a également indiqué dans le même contexte, qu’en application des instructions du Président de la République, la réalisation et l’attribution des logements socio-locatifs de type F1ont été suspendues depuis 2002 et que son département a adressé une instruction aux Offices de promotion et de gestion immobilières (OPGI) pour l’étude de la possibilité de transformer ces F1 en F2 ou en F3 et même en F4.
Le représentant de l’exécutif a en outre relevé que le nombre de logements réalisés avant la promulgation de cette instruction ministérielle ne dépasse pas 25.000 unités à l’échelle nationale et il ne reste actuellement que 13.000 unités qui n’ont pas été transformées pour des raisons purement techniques. Le nombre de logements non transformés ne dépasse pas 2 % du parc socio-locatif géré par les OPGI et qui englobe 800.000 unités.
Benmeradi :
“L’augmentation de la production industrielle, une priorité pour le gouvernement”
Le ministre de l’Industrie, de la Oetite et moyenne entreprise, et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi a affirmé, jeudi à Alger, que « l’augmentation de la production industrielle est une priorité dans la stratégie du gouvernement » soulignant qu’un programme d’investissement public de l’ordre de 450 milliards de dinars a été retenu à cet effet.
Répondant à un membre de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une séance plénière, le ministre a réaffirmé la volonté du ministère de poursuivre la stratégie industrielle initiée dans le cadre du programme du gouvernement soulignant que la relance du secteur s’appuyait sur le renforcement du secteur public à travers de nouveaux investissements dans le cadre du programme de relance des entreprises.
Concernant le secteur privé, M. Benmeradi a indiqué que le gouvernement l’avait doté de différents mécanismes de soutien, dont le programme national d’assainissement des entreprises d’un montant de 386 milliards de dinars au profit de 20.000 petites et moyennes entreprises.
Le gouvernement aspire à assurer une croissance soutenue « d’autant que 80% des potentialités de production sont exploitées à moins de 50% de leur capacité », a-t-il dit. Le secteur industriel public poursuit toujours sa restructuration.
Ainsi, « une cimenterie a été créée en 2002 à la faveur d’un programme d’investissement de 141 milliards de dinars pour la production de 20 millions de tonnes de ciment par an à l’horizon 2020 », a-t-il ajouté précisant que cela permettra, en sus de la production du secteur privé « la couverture des besoins nationaux et l’exportation d’une partie de la production ».
Le ministre a souligné que d’autres infrastructures industrielles seront réalisées au cours des années 2010-2011 et « donneront l’élan escompté à la production industrielle sachant que des études y afférentes sont en cours de finalisation et permettront de prendre en charge un programme d’investissement de 540 milliards de dinars au profit du secteur public qui n’a bénéficié d’aucun programme depuis plus de 20 ans ».
S’agissant l’avenir de la stratégie industrielle initiée par l’ancien ministre de l’industrie et de la promotion de l’investissement, M. Hamid Temmar, le ministre a précisé qu’ « il s’agissait d’une stratégie s’inscrivant dans le cadre d’un programme gouvernemental et que le gouvernement adoptait la même politique ». Il a affirmé, à ce propos, que son département oeuvrera pour le renforcement du tissu industriel existant et l’assainissement des dettes.
En réponse à une question sur l’industrie pharmaceutique en Algérie, M. Benmeradi a indiqué qu’un programme de développement du groupe SAIDAL a été adopté par le conseil des participations de l’Etat et doté d’un crédit d’investissement appuyé par le trésor public de plus de 16 milliards de dinars pour la réalisation de 6 usines de production de médicaments.
Le chiffre d’affaires du marché international de l’industrie des médicaments s’élevait à 600 milliards de dollars US en 2009, dominé par dix grands laboratoires internationales, alors que le marché national y représentait 170 milliards de dinars (1,450 milliards d’euros) en 2009, a-t-il indiqué. Les importations sont estimées à 900 millions d’euros dont 152 millions d’euros pour la pharmacie centrale et 35 pc des importations sont des médicaments génériques, a indiqué le ministre.
La production nationale, a-t-il ajouté, couvre seulement 38 pc des besoins du marché national. Le marché algérien de l’offre est constitué de 326 laboratoires, 55 producteurs, 133 importateurs, 95 vendeurs en gros et 9000 pharmacies.
En reponse à une question sur un projet du constructeur automobile français Renault de fabriquer des véhicules en Algérie, le ministre a affirmé « qu’il n’ y avait pas de réelles négociations avec cette société sur la construction de véhicules en Algérie » évoquant des projets en cours d’études préliminaires.
« Ce constructeur français est prêt à investir en Algérie, après le rejet de sa première proposition, a ajouté le ministre qui a souligné que des études en cours actuellement au niveau de l’administration n’étaient pas encore parvenues au niveau du gouvernement ».
M. Mehal insiste sur le respect des règles d’éthique et de déontologie pour garantir le droit du citoyen à l’information
Le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, a souligné, jeudi à Alger, l’importance du respect des règles d’éthique et de déontologie dans l’exercice de la profession de journaliste pour garantir le droit du citoyen à l’information.
En réponse à une question orale d’un député de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une séance plénière, sur l’accès aux sources d’information, le ministre a indiqué que « ni le journaliste ni l’institution ne peuvent décider de l’accès aux sources d’information ». « C’est une culture à développer entre la source et le média », a-t-il expliqué.
Rappelant que l’accès aux sources d’information « n’est pas chose aisée même dans les pays les plus développés dans ce domaine », M. Mehal a estimé qu’ »en dépit du niveau acceptable acquis par la presse algérienne, il est impératif d’assurer davantage sa crédibilité à travers une professionnalisation du métier de journaliste et le respect des règles d’éthique et de déontologie ».
Il a en outre souligné la nécessité de lutter contre les agissements condamnables qui ont porté atteinte à la profession et de consacrer une relation de respect entre le journaliste et la source d’information insistant, à cet effet, sur l’importance de la formation en tant que facteur essentiel dans l’amélioration de la performance et de l’efficacité pour les journalistes des médias ou des chargés de communication dans les instances et institutions.
Le ministre a indiqué, dans ce contexte, qu’un cycle de formation sera organisé fin octobre au profit des chargés de communication au niveau des départements ministériels en vue d’édifier une communication institutionnelle « de qualité plus efficiente en termes de concurrence internationale ».
M. Mehal a appelé toute personne détentrice de l’information à permettre au journaliste d’y accéder à charge pour ce dernier de faire montre de professionnalisme.
A une autre question sur le retard accusé dans la concrétisation du projet de la radio locale de Boumerdès, le ministre a imputé ce retard aux mesures de transfert du siège de l’Entreprise du centre des produits rouges au profit du ministère de la Communication pour en faire le siège de cette station.
Toutes les mesures ont été prises et l’étude est fin prête pour le démarrage de ce projet, a précisé M. Mehal , ajoutant que son secteur accorde un intérêt accru à l’information de proximité en vue de répondre aux aspirations des citoyens et de mieux transmettre leurs préoccupations.
La feuille de route de Mehal
“La télévision algérienne appelée à améliorer ses prestations pour offrir un meilleur service public”
La télévision algérienne est désormais appelée à améliorer ses prestations et à offrir un meilleur service public à la hauteur des aspirations des citoyens, a déclaré jeudi dernier, M. Nacer Mehal.
Les réformes engagées au niveau du secteur de la communication visent essentiellement à améliorer le service public des médias, a souligné M. Mehal dans une déclaration à la presse en marge d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales.
« L’ENTV a été largement critiquée pour les programmes qu’elle a diffusés pendant le mois de Ramadhan », a rappelé le ministre qui a tenu à présenter officiellement ses excuses aux téléspectateurs algériens pour la diffusion de ces programmes.
« L’heure est aux réformes. Il est d’une nécessité impérieuse d’insuffler un nouvel élan qualitatif afin d’améliorer les prestations de la télévision en y associant tous les acteurs qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Entreprise », a souligné M. Mehal. Le premier responsable du secteur a mis l’accent sur la nécessité pour la télévision algérienne « d’aller vers une autre dimension afin de se hisser à la hauteur des défis auxquels nous faisons face ».
Concernant l’éventualité de la création de nouvelles chaînes de télévision, M. Mehal a indiqué que le problème ne se situait pas au niveau de leur création mais plutôt au niveau des capacités matérielles nécessaires notamment la possibilité de produire des programmes à même d’assurer une diffusion non-stop.
Enfin, le ministre a souligné l’importance d’encourager les producteurs et créateurs dans le domaine de l’audiovisuel pour qu’ils puissent « répondre aux attentes des téléspectateurs ».
Couverture des activités des partis par la télévision : Un caractère prioritaire
M. Nacer Mehal, a souligné jeudi que la couverture par la télévision des partis politiques « doit tenir compte de l’importance de leur activité », estimant inutile leur passage à l’antenne s’il ne s’agit que d’activités ordinaires.
Le ministre qui répondait à une question orale d’un député de l’APN lors d’une séance plénière, a également évoqué la surcharge qui caractérise le journal télévisé.
« Certains contestent la durée du journal télévisé de 20h00 qui dépasse les 45 mn », a encore souligné M. Mehal pour qui cette durée « est professionnellement inconcevable ».
Il a appelé à engager une réflexion sur les moyens à même d’améliorer les prestations de la télévision, précisant qu’une telle initiative « exige de certaines parties davantage de compréhension ».
« Le temps où les activités étaient organisées dans le seul but de passer à la télévision est révolu », a noté le ministre, soulignant que désormais « la couverture sera fonction de l’importance de chaque acteur ».
Ould Abbès
“Un budget de 16 milliards de Dinars affecté aux établissements hospitaliers dans la wilaya d’Oran”
Le ministre de la Santé, de la Populatiion et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès a affirmé jeudi à Alger qu’un budget de 16 milliards de Dinars a été affecté aux établissements hospitaliers dans la Wilaya d’Oran au titre du plan quinquennal 2010-2014. En réponse à une question orale d’un députe de l’APN sur la situation sanitaire dans la wilaya d’Oran, le ministre a indiqué que le plan en question prévoit plusieurs projets d’hôpitaux dans cette wilaya dont un dans la commune de Gdyel, d’une capacité de 200 lits et dont les travaux ont été lancés, et un institut de lutte contre le cancer dans la commune de Bir el Djir (160 lits) Il est prévu également la réalisation d’autres projets d’hôpitaux dans les communes de Sidi Chahmi ( 240 lits), Oued Tlelat (120 lits), Bir el Djir (120 lits) et El Karma (60 lits), a-t-il ajouté. Outre les projets sus-cités, la wilaya d’Oran « compte 13 grands établissements hospitaliers, 3984 lits, 96 salles de soins et 35 polycliniques », a encore indiqué le ministre M. Ould Abbes a également relevé que toutes ces données « témoignent de l’intérêt accordé par l’Etat au secteur de la santé dans la wilaya d’Oran à l’instar des autres wilayas du pays ».Concernant l’agression dont a fait l’objet un médecin de garde à l’hôpital de la commune d’El Karma (Oran), le ministre a estimé que l’incident « était marginal et peut arriver dans n’importe quel pays » et que l’Etat « n’est pas resté les bras croisés car l’agresseur a été arrêté et condamné à 6 mois de prison ferme par le tribunal d’Oran ».