Selon une source proche de la wilaya d’Alger, pas moins de 1.000 fonctionnaires des APC et daïras ont démissionné au cours du mandat en cours. Il s’agit dans l’ensemble de techniciens, ingénieurs, chefs de service et élus locaux qui, pour plusieurs raisons, ont fini par claquer la porte. Les mauvaises conditions de travail, entre autres, les salaires non motivants sont derrière ce départ massif de fonctionnaires.
D’autres causes ayant poussé ces centaines de fonctionnaires à abandonner leurs postes sont à signaler. Il s’agit des règlements de compte et parfois des rixes subis par beaucoup de cadres d’APC et daïras, poussant ces derniers à opter pour d’autres horizons beaucoup plus cléments. Selon la même source, l’absence de moyens dignes de ce nom permettant aux ingénieurs et techniciens d’accomplir leurs missions, sur le terrain, sont à déplorer. Ils ont fini par abandonner leurs postes face à cette situation, d’autant que beaucoup de communes du pays souffrent d’énormes difficultés en moyens humains et matériels.
Ces derniers ont tranché sur ce choix face aux multiples difficultés rencontrées au cours de leur carrière professionnelle. Selon notre source, la plupart des départs ont été enregistrés au niveau des APC et daïras relevant des grandes villes du pays. A Alger, à titre d’exemple, plus de 120 fonctionnaires, dont des cadres ont démissionné suite aux règlements de compte et mauvaises conditions de travail, qu’ils avaient vécus durant le mandat en cours. Pour les techniciens et ingénieurs ayant démissionné de leurs postes, ces derniers ont été contraints de le faire car ils n’avaient pas bénéficié d’une augmentation de salaire voilà déjà plus de six années de cela. Pis, ces cadres n’ont pas bénéficié, aussi, d’une revalorisation de leur salaire dans le cadre de la nouvelle loi et c’est ce qui a motivé leurs décisions de départ. Cela arrive alors qu’on est à trois mois seulement des prochaines élections municipales, prévues le 29 novembre prochain. Des élections municipales qui ont déjà mis les partis politiques sur la course. Ces derniers vont disputer les milliers de sièges à travers les 1.542 communes existantes dans le pays.
Le RND, FLN, Hamas et les autres ont déjà mobilisé leurs troupes afin d’arracher le maximum de sièges au sein des prochaines APC, alors qu’en face le départ des fonctionnaires clefs a créé une véritable hémorragie. Face à cette situation, il faut ajouter un autre détail et pas des moindres, l’arrestation d’élus locaux déloyaux. Durant le mandat en cours près de 150 élus locaux, entre P/APC et responsables, ont été interpellés et traduits devant la justice pour diverses affaires. Corruption, et détournements, deux raisons pour lesquelles, la plupart de ces élus locaux ont été arrêtés et jugés devant les tribunaux. Une situation qui avait aggravé, de plus, les conditions de travail des fonctionnaires. Malheureusement, la mauvaise gestion continue d’exister dans la plupart de nos communes, jusqu’à nos jours.
D’ailleurs, les citoyens ont beau réclamer, à plusieurs reprises et depuis des années, la rénovation des regards défoncés et des trottoirs dégradés dans leurs quartiers, mais en vain ; toutes leurs doléances ont fini par tomber à l’eau. Cela arrive au moment où, certains élus locaux et P/APC pensent déjà au départ, oubliant par la même occasion leurs responsabilités face aux SOS des citoyens.
Par : Lotfi Hadji
