Comme rapporté dans notre édition d’hier, l’attaquant du Dynamo Dresde, Mohamed Amine Aoudia, qui s’est blessé grièvement lundi dernier à l’entraînement, est officiellement out jusqu’à la fin de cette saison minimum. Le joueur qui se trouve actuellement toujours en Allemagne, va subir dans les jours à venir une intervention chirurgicale dans une clinique médicale privée à Augsbourg (Allemagne), très réputée chez les joueurs de haut niveau.
«En principe, et sauf changement de dernière minute, je vais subir mon opération dans une clinique réputée à Augsbourg. Là où mon coéquipier et ami, Mickael Poté (joueur béninois qui évolue au Dynamo Dresde) avait été opéré il y a quelques mois. Je vais prendre rendez-vous dès demain. Après l’opération, je devrais observer une longue période de repos avant d’entamer la rééducation», nous a révélé le joueur. Notons que plusieurs joueurs de la sélection d’Allemagne ont subi leur opération dans cette clinique Hesssing Park d’Augsbourg, à l’image du Madrilène Sami Khedira, notamment.
Rupture totale des ligaments croisés, l’IRM l’a confirmé
L’information rapportée par le journal Bild mardi en fin d’après-midi s’est révélée exacte, puisque les résultats de l’IRM effectuée par Amine Aoudia ont révélé une rupture totale des ligaments croisés du genou droit. Une blessure qui nécessite cinq à six mois minimums d’indisponibilité.
Halilhodzic l’a réconforté
Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic et dès qu’il a eu vent de l’information de la blessure d’Aoudia, a pris son téléphone et l’a appelé pour prendre de ses nouvelles et le réconforter surtout. Le coach national lui a exprimé toute sa tristesse et a tenu à lui apporter son soutien ainsi que celui de tout le staff technique.
Il garde le moral malgré tout
Il faut dire que l’ancien Belouizdadi nous a étonnamment surpris lorsqu’on l’a appelé au téléphone pour prendre de ses nouvelles et réaliser l’entretien ci-dessous. En effet, c’est un Aoudia joyeux, détendu et pas du tout attristé qu’on a eu au bout du fil. Pourtant, et suite à cette blessure, le joueur ne va plus rejouer cette saison et manquera le Mondial. Très solide mentalement, Aoudia a accepté le sort que lui a été réservé et assure qu’il a déjà connu pire comme situation. Pour notre part, on lui souhaite un prompt rétablissement et un retour rapide sur les terrains.
«Triste de rater le Mondial mais pas abattu»
Comment va le moral après cette grave blessure au genou ?
El Hamdoulilah. J’essaye de garder le moral malgré tout et de positiver, même si ce n’est pas facile de faire face à une telle blessure.
Vous confirmez qu’il y a eu rupture des ligaments croisés ?
Oui, malheureusement. L’IRM que j’ai effectuée mardi a révélé une rupture totale des ligaments croisés du genou droit. Une sérieuse blessure.
Vous vous êtes blessé durant l’entraînement de lundi. Racontez-nous comment ça s’est passé ?
Vous savez très bien qu’il y a beaucoup d’intensité au cours des entraînements dans les clubs européens. Durant la séance de lundi, le coach a mis en place un exercice de « un contre un ». Je devais donc disputer la balle avec un coéquipier, et celui-ci, sans faire exprès m’a touché au genou. J’ai eu mal sur le moment mais sans plus. J’ai pu terminer normalement ladite séance.
Et après ?
A la fin de l’entraînement, je suis allé à la maison et durant la soirée, j’ai vu que mon genou enflait de plus en plus. J’ai commencé à avoir des petites démangeaisons, mais je ne croyais pas que c’était aussi sérieux. Durant la nuit, les douleurs s’accentuaient et mon genou n’arrêtait pas d’enfler. Du coup, le matin, dès que je me suis réveillé, j’ai appelé le médecin du club, qui m’a ordonné d’aller passer une IRM.
Et là, le verdict est tombé…
Voilà. Quand les résultats de l’IRM sont sortis, le médecin traitant est venu m’annoncer la mauvaise nouvelle. Sur le coup, j’étais anéanti et j’ai senti le ciel me tomber sur la tête. Mais bon, j’ai fini par me ressaisir par la suite et j’ai accepté cette blessure, sans souci.
Et le moral dans tout ça. Comment gérez-vous tout ça ?
Le plus normalement du monde. On est des musulmans et des croyants. C’est le mektoub d’Allah et je me dois d’accepter tout ce qui vient de Lui. Ça ne sert à rien de se lamenter sur son sort et se compliquer davantage l’existence. Moi, je prends les choses du bon côté malgré tout. Je me dis que peut-être Dieu a vu en cette blessure une chose positive pour moi pour l’avenir.
Ça fait plaisir de vous voir autant sourire malgré la gravité de cette blessure qui va vous éloigner des terrains durant plusieurs mois…
Vous savez, je suis quelqu’un de très fort mentalement. J’ai traversé assez de périodes difficiles dans ma carrière jusque-là. Je sais désormais gérer tout ce qui vient. J’ai aussi un fort caractère et c’est très rare que quelque chose me touche profondément. Cette blessure ne me fait pas peur et, avec de l’abnégation, je finirai par revenir sur les terrains, plus fort que jamais.
Ce type de blessure nécessite une indisponibilité de six mois au minimum…
Oui, tout à fait. C’est ce que le médecin m’a dit. J’en aurai pour six mois, voir cinq, si je récupère bien.
Vous dites du coup au revoir au Mondial brésilien…
C’est ça les risques du métier, comme on dit. Tout joueur espère jouer un Mondial, mais que voulez-vous, le destin en a voulu autrement pour moi. Je prends les choses du bon côté, dans tous les cas. Vous savez, même si je ne m’étais pas blessé, rien ne m’aurait garanti de jouer le Mondial. Peut-être que le sélectionneur ne m’aurait pas fait appel.
Il était prévu que vous retrouviez la compétition officielle ce week-end, après que vous avez purgé votre suspension de trois matchs. C’est ce qu’on appelle ne pas avoir de la chance du tout…
Effectivement. Je ne vous cache pas que j’étais très déterminé à retrouver la compétition et jouer les 12 derniers matchs de la saison à fond. Malheureusement, ça ne sera pas le cas. J’espère revenir fin juillet afin que je puisse prendre part à la préparation estivale et entamer en force la prochaine saison.
On imagine que vous avez reçu beaucoup de messages de soutien ?
Oui et ça m’a fait énormément plaisir. Beaucoup de personnes m’ont appelé et m’ont remonté le moral. Ici à Dresde, que ce soit mes coéquipiers, la direction et même les supporters, tous ont fait preuve de sympathie à mon égard. Ça m’a touché.
Allez-vous quand même effectuer le déplacement au Brésil pour soutenir vos coéquipiers lors du Mondial ?
Si je pourrai, oui, pourquoi pas. Je soutiendrai mes coéquipiers à fond durant cette Coupe du monde et Inch’Allah, ils créeront la sensation et qualifieront l’Algérie pour le second tour.
