«J’ai refusé une offre alléchante d’un club ukrainien»
«Les déclarations de Capello ne nous intéressent pas»
Si vous aviez eu le sentiment d’avoir aperçu Anthar Yahia hier à Belcourt, ce n’est pas qu’une impression. L’international algérien de Bochum a sillonné hier les quartiers de Belouizdad pour les besoins du tournage d’un spot publicitaire de son partenaire, Hamoud Boualem.
Entouré d’un dispositif sécuritaire impressionnant, le défenseur de Bochum a arraché le quartier à son train-train habituel. Déjà que d’ordinaire, la grande rue grouille de monde, il est difficile d’imaginer le nombre de personnes qu’il y avait hier autour du joueur, tous étant venus approcher de près celui qui a envoyé l’Algérie au Mondial.
Il était en compagnie de son agent
Anthar Yahia n’était pas venu seul. Il s’était fait accompagner par son agent, Mohamed Attik, qui a assisté de très près au tournage du spot publicitaire. Etait aussi présent, Nabil Boutenoune, le représentant de la FAF, qui a tenu à s’assurer en personne la sécurité du joueur et du bon déroulement des choses. Les trois hommes ont pris le déjeuner ensemble en compagnie du P-DG de Hamoud Boualem avant de commencer le tournage.
Les séquelles de la rétrogradation encore vivaces
Anthar Yahia cachait mal sa déception. Une déception née de la rétrogradation de Bochum en deuxième division à l’issue de la dernière journée face à Hanovre. La déception est d’autant plus grande car Anthar Yahia et ses coéquipiers avaient leur destin entre leurs mains, étant donné qu’une victoire face à Hanovre leur assurait le maintien, mais ils ont laissé filer cette chance. Du coup, Anthar Yahia avait le masque, même s’il essayait à chaque fois de se montrer décontracté lorsqu’il salue la foule, ou tourne devant la caméra. Protocole oblige !
Il y avait du monde hier après-midi à Belcourt ! Des gens de tout âge, de 7 à 77 ans ! Des femmes, des enfants. Il y en a même ceux qui sont venus en famille avec l’intention déclarée d’approcher l’international algérien et poser avec lui pour des photos souvenir. Imaginez alors l’engouement qu’il y avait, frisant par fois avec la bousculade, ce qui a contraint le service de sécurité à durcir le ton pour tenir la foule un peu à l’écart et permettre l’achèvement du spot.
SD Box s’est chargée du tournage
C’est la boîte de communication SD Boxe présidée par Sid-Ahmed Gnaoui qui a été engagée pour la conception et la réalisation de ce spot publicitaire qui sera diffusé dans quelques jours. SD Box a mis quinze jours pour la conception de cette pub qui a été une réussite, selon les responsables de Hamoud Boualem.
Belazoug (chargé de communication HB) : «C’est un honneur de traiter avec Yahia et Chaouchi»
Belazoug, le chargé de communication de Hamoud Boualem, s’est dit «très honoré de collaborer avec Yahia et Chaouchi qui restent deux idoles incontestées et incontestables des Algériens.
Il est vrai que le but commercial ne peut être occulté dans notre démarche, mais il reste qu’il y a une envie certaine de la part de Hamoud Boualem de contribuer au développement du football national», a-t-il fait savoir.
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«Je resterai en Allemagne, mais pas à Bochum»
Anthar Yahia nous parle dans l’entretien qui suit de son avenir qui n’est pas lié, obligatoirement, à celui de Bochum. L’Algérien a décidé de changer d’air, tout en manifestant l’envie d’humer encore l’air de l’Allemagne. Oui, il jouera en Bundesliga la saison prochaine. C’est lui qui le dit.
Vous êtes de nouveau à Alger, quel est votre sentiment ?
Je ne trouve pas les mots pour exprimer ma joie d’être ici, chez moi, en Algérie. Bien qu’il y ait des obligations professionnelles à côté qui font que je ne suis pas maître de mon emploi du temps, il reste que j’éprouve une joie certaine d’être ici.
On imagine que vous êtes venu avec un moral au plus bat après la rétrogradation de Bochum en deuxième division…
C’est dur. C’est dur de se remettre d’une relégation qu’on ne croyait pas possible il y a à peine quelques semaines. Nous les joueurs étions presque sûrs que nous allions sauver le club, mais voilà que la réalité des terrains a dicté sa vérité. C’est un échec pour moi, pour le club, pour tout le monde en fait. Oui, je suis très déçu. Déjà que de nature, je n’aime pas la défaite, alors là, descendre en deuxième division, c’est une catastrophe !
Comment expliquez-vous votre défaite face à Hanovre ?
C’est dur à expliquer. L’envie de réaliser un bon résultat était pourtant là. On savait que notre destin dépendait de ce match, ce qui fait qu’il y avait une grosse motivation chez tout le monde. Mais comme à chaque fois depuis le début de la saison, on était complètement à côté du match. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je ne dirai pas qu’on était dans un jour sans, car toute notre saison ressemble à ce match.
La victoire de votre concurrent direct a-t-elle influé sur votre moral ?
Oui, mais une fois le match terminé. Les calculs étaient implacables ! On savait alors que tout était fini. Mais durant le match, on n’y pas pensé. On était plutôt concentrés sur le jeu.
Y a-t-il une vie après Bochum ?
Heureusement ! (rires) Il faut se projeter vers l’avenir. C’est ce que j’essaye de faire. Je ne digère toujours pas, il est vrai, mais il n’empêche que j’essaye d’aller de l’avant. Là, je pense à la sélection, au stage qui va débuter dans trois jours. Nous avons un Mondial à préparer et c’est sur cet objectif que toute mon attention est focalisée.
Doit-on comprendre que votre moral n’est pas affecté par la rétrogradation de Bochum ?
Il ne faut pas mélanger les choses. Je suis un pro et je dois le rester en tout état de cause. Bochum avait une place dans ma vie, tout comme la sélection. Là, le championnat est derrière moi. Je n’y peux rien changer, quand bien même je pourrais être déçu par la rétrogradation du club. Là, je pense me consacrer à fond à la sélection. Nous avons une Coupe du monde à préparer et cela demande beaucoup de concentration et de motivation. La sélection, c’est mon oxygène. Ça m’aide à me retaper un moral à chaque fois que je ne suis pas bien. J’ai hâte d’y être !
En parlant de la Coupe du monde, que vous inspirent les déclarations de Capello qui dit trop se méfier de l’Algérie ?
Je ne les ai pas lues. Et pour être franc avec vous, je ne leur accorde aucun crédit. Il est libre de dire ce qu’il veut. Cela fait partie de sa manière de préparer son équipe pour la compétition. Tout ce qui m’intéresse, c’est notre équipe. Ce ne sont, en tous les cas, pas les déclarations de Capello qui vont nous motiver, quand bien même elles pourraient être flatteuses. Nous avons tout un peuple derrière nous. Cela suffit pour nous motiver.
L’aventure avec Bochum prend-elle fin avec la rétrogradation de ce dernier ?
Sans aucun doute. J’ai pris la décision de changer d’air. J’ai envie de passer un cap. J’ai donc délégué mon agent pour négocier avec les clubs qui souhaitent m’engager.
Fenerbahçe et Galatasaray ont déjà manifesté leur désir de vous enrôler, y a-t-il une chance pour que vous portiez le maillot de l’un de ces deux clubs, sachant qu’ils participent régulièrement aux compétitions européennes ?
Tout est possible. Enfin, je suis tenté de dire que tout est une question de maktoub. On verra bien. Pour dire vrai, il n’y a pas que ces deux clubs qui veulent m’avoir. J’ai reçu des propositions de France et d’Allemagne que je suis en train d’étudier. Je n’ai pas envie de me précipiter. Je préfère prendre mon temps pour décider de ma prochaine destination.
Peut-on connaître les noms des clubs qui veulent vous engager ?
Je ne peux rien dire pour l’instant. Je préfère garder ça pour moi. Du moment que rien n’a été conclu, il est préférable pour tout le monde que je taise les noms.
Qu’est-ce qui pourrait déterminer votre destination ? L’aspect financier ?
Du tout ! Je n’attache pas beaucoup d’importance à l’argent. Il y a d’autres paramètres plus importants.
Peut-on les connaître ?
En fait, je viens de recevoir une offre d’un club ukrainien qui joue la cinquième place, je crois. Sincèrement, l’offre est très alléchante. Beaucoup de joueurs auraient sauté dessus sans hésiter, et mon agent est là pour en témoigner, mais moi, j’ai refusé. Je veux passer un cap dans ma carrière. L’argent ne m’intéresse pas du tout.
Sincèrement, où vous verrez-vous dans trois mois ?
Pour être franc, en Allemagne ! En dépit des nombreuses offres qui me sont parvenues, je préfère rester en Allemagne où J’ai mes repères. J’aime le mode de vie des Allemands. Je jouerai dans un grand club, inch’Allah !
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Joachim Brockel (PDG Hamoud Boualem) : «Nous avons choisi Belcourt parce que c’est le fief de Hamoud»
«Nous avons choisi de tourner notre spot publicitaire avec Yahia à Belcourt, parce que ce quartier est tout simplement le fief de notre marque. Déjà que la direction générale et l’une de nos raffineries se trouvent ici à Belcourt, ce quartier incarne aussi l’Algérie profonde dans toute sa splendeur. Voilà ce qui a motivé notre choix. Quant à Yahia, tout le monde sait pourquoi nous avons porté notre choix sur lui. C’est l’un des héros du Soudan, ce n’est donc pas un hasard»
