Antar Yahia attend avec impatience les retrouvailles avec ses camarades de la sélection pour préparer la rencontre Egypte-Algérie. Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, leur a donné rendez-vous, le 8 novembre, pour un stage en Italie avant le départ pour Le Caire. Nous l’avons joint hier, par téléphone, au moment où il s’apprêtait à subir une consultation médicale dans une clinique de la ville de Bochum après avoir ressenti, la veille, une douleur aux adducteurs.
Une information a fait état mardi d’une douleur au niveau des adducteurs…
Effectivement. Mardi, j’ai écourté la séance d’entraînement juste après avoir ressenti une petite douleur au niveau des adducteurs. En accord avec le staff médical du club de Bochum, il a été convenu que je subisse une visite de contrôle dans une clinique spécialisée. Je rassure les supporters algériens : ce n’est pas méchant, ce n’est pas grave. C’est juste une petite douleur musculaire au niveau des adducteurs qui, j’espère, disparaîtra après un court traitement.
Justement, les supporters algériens ont craint le pire, après les blessures qui se sont abattues en cascade sur les Verts depuis quelques jours…
Il ne faut pas trop s’inquiéter. Ce sont des situations que je maîtrise bien, comme du reste mon corps, que je connais parfaitement bien. C’est par précaution que j’ai écourté, la veille, ma présence à la séance d’entraînement. Normalement, d’ici deux jours, tout sera rentré dans l’ordre et ce souci ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Dimanche, vous allez retrouver le groupe en Italie après avoir joué la veille un match de Bundesliga contre Fribourg.
Oui, je suis content à l’idée de retrouver mes copains de la sélection. Pour le match Bochum-Fribourg, il est prématuré de dire si je vais jouer ou pas. Cela dépendra de ce qu’indiquera le médecin. Mais surtout, je ne veux prendre aucun risque par rapport au match du Caire. Si le petit bobo nécessite un arrêt de deux à trois jours, je ferais l’impasse sur le match de championnat en plein accord avec le staff médical et technique du club.
Comment vivez-vous la pression qui entoure le rendez-vous du Caire ?
Du fait de notre éloignement et surtout de notre concentration uniquement sur les objectifs du club, nous les joueurs vivant et jouant à l’étranger n’avons rien ressenti de cette pression. Comme vous devez l’imaginer, on ne s’intéresse pas à ce qui s’écrit ou se dit dans la presse. Donc la pression, on la gère. Parfois, des membres de notre famille nous parlent de ceci, de cela, mais sans que cela influe sur nous. Toute notre attention est tournée sur le stage de préparation en Italie. Le match du Caire, on y pensera en temps opportun. Chaque chose en son temps.
Vous ne gambergez pas ?
Il n’y a aucune raison pour le faire. Nous sommes des compétiteurs et savons parfaitement sur quoi nous devons nous concentrer. Le match, il ne faut pas le jouer avant l’heure.
D’aucuns s’inquiètent des conditions qui présideront au match du Caire…
Ce n’est pas le moyen indiqué pour préparer un match important. Ceux qui focalisent sur la rencontre de 1989 au Caire oublient que les choses ont évolué depuis. L’Algérie dispose de joueurs capables de s’imposer partout. Nous sommes parfaitement conscients de la difficulté de la tâche qui nous attend face aux Pharaons. Vous pensez que ces derniers ne sont pas inquiets, qu’ils dorment sur leurs deux oreilles ? Eux aussi mesurent parfaitement la difficulté de la tâche qui les attend. Les joueurs de l’équipe nationale vont tout faire pour donner de la joie et du bonheur aux Algériens. Une qualification à la Coupe du monde comblerait les Algériens partout dans le monde. Les joueurs de ma génération veulent finir le travail entamé en 2003. Quoi de mieux qu’un billet pour la Coupe du monde pour les récompenser pour tout ce qu’ils ont fait depuis qu’ils ont porté pour la première fois le maillot de l’Algérie ?
C’est un match couperet ?
Effectivement, avec au bout une belle récompense pour l’heureux élu. C’est le match de l’année pour les deux équipes. Il ne faut pas perdre de vue que l’Egypte est double champion d’Afrique en titre. Malgré cela, les Egyptiens craignent beaucoup l’équipe d’Algérie. C’est dire sa valeur… Ce sera un match de haut niveau entre deux sélections de très haut niveau sur le plan continental.
La crainte des Algériens se situe ailleurs : la forte pression qui entourera ce rendez-vous risque d’être défavorable aux Verts…
Tous mes camarades ont l’habitude de jouer un match important chaque week-end. La pression ne nous fera jamais perdre nos moyens. Au contraire, elle va être une source de motivation supplémentaire pour nous. Je respecte les joueurs et la sélection d’Egypte, mais sur le terrain il faudra nous passer sur le corps pour nous battre !
Le stage en Italie va souder davantage les liens dans le groupe…
Le groupe a toujours bien vécu ensemble. Sur place, on sera coupés du monde extérieur et c’est un bon moyen pour maintenir la concentration en prévision du match important face à l’Egypte. Les nombreuses sollicitations dont les joueurs font l’objet lors des regroupements nuisent beaucoup. A la veille d’un important rendez-vous, il faut mettre les joueurs à l’abri.