Le leader du mouvement islamiste Ansar Eddine, en tournée «d’islamisation» dans le nord du Mali, a rencontré à Gao les responsables du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui détient en otages un diplomate algérien et six de ses collaborateurs, a appris l’AFP hier de sources concordantes.
«Nous avons rencontré Iyad Ag Ghaly dans la nuit de jeudi à vendredi au sujet des otages algériens. Il nous a demandé de voir comment on peut les libérer», a déclaré à l’AFP Moustapha Ould Tahel, membre du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
«Nous allons continuer les discussions, a-t-il poursuivi, sans autre détail. L’entourage de Iyad Ag Ghaly a confirmé la rencontre, selon l’agence de presse. Le Mujao, qui a revendiqué l’enlèvement le 5 avril à Gao (nord-est) du consul d’Algérie et de six de ses collaborateurs, a lancé mardi dernier un ultimatum de 30 jours au gouvernement algérien pour donner satisfaction à ses revendications, à savoir la libération d’islamistes détenus en Algérie, et une rançon de 15 millions d’euros, rappelle-t-on.
Passé ce délai, la vie des otages sera «en grand danger», avait ajouté le Mujao dont l’annonce de création a été faite en décembre 2011, et qui se présente comme une dissidence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a ses bases dans le nord du Mali.
Pour rappel, les otages algériens ont été enlevés le 5 avril dernier, quelques jours après que la ville de Gao eut été tombée sous le contrôle de divers groupes armés islamistes dont le Mujao, Ansar Eddine, épaulés par Aqmi. Les trois organisations terroristes sont installées à, respectueusement, Gao, Tombouctou et Kidal, trois principales villes du nord du Mali. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avait, précédemment, annoncé leur libération «imminente». Libération qui n’a, malheureusement, pas eu lieu, jusqu’à aujourd’hui.
M. A./agence