Ansar Dine fait ainsi un nouveau pas en avant, après s’être démarqué des deux autres groupes terroristes qui sèment la terreur dans le nord du pays, à savoir Al-Qaïda au Mahgreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Ce groupe dissident des Touareg du MNLA dit «souhaiter seulement l’application de la charia dans les zones sous notre contrôle, c’est-à-dire dans la région de Kidal. Tout se fera avec pédagogie, et nous allons détailler notre argumentation lors des négociations avec l’autre partie» (les autorités maliennes de transition, ndlr), a affirmé Mohamed Ag Aharib, porte-parole de la délégation, dans une déclaration reprise par la presse internationale.
Ansar Dine applique depuis avril dernier de manière rigoriste la charia en procédant à des amputations et des lapidations. Ces pratiques, en vigueur dans d’autres pays comme l’Arabie Saoudite, ont été condamnées par l’ensemble de la communauté internationale. Ce revirement spectaculaire d’Ansar Dine sur la charia survient au moment où la menace d’une intervention militaire africaine se précise.
La Cédéao a entériné le plan opérationnel qui prévoit l’envoi de 3 300 militaires pour aider l’armée malienne à déloger les groupes armés islamistes, tout en ne fermant pas la porte à la négociation. Ce plan d’intervention sera soumis au Conseil de sécurité le 26 novembre.
S’il reçoit l’aval des membres du Conseil de sécurité, l’ONU adoptera une résolution pour cette intervention qui pourrait être menée à partir du mois de mars 2013.
Sonia B.