États, institutions, cartels, sectes, multinationales… ils peuvent frapper n’importe qui, n’importe quand. Insaisissables, les Anonymous font trembler la planète et ses systèmes informatiques qui la gouverne. Mais que veulent-ils vraiment ?
L’Église de la Scientologie, les majors du disque, les révolutions du Printemps Arabe, Facebook, ou encore Wall Street, les Anonymous s’attaquent aussi bien aux gouvernements, qu’aux multinationales. Certains prétendent que ce sont des hackers sans foi ni loi, d’autres les considèrent comme des geeks en quête de sensations fortes, ou encore des révolutionnaires capables de changer le monde…
En réalité, cela peut-être vous, moi, un voisin, un collègue, un adolescent, n’importe quel internaute peut revendiquer son appartenance aux Anonymous.
Pour cela, rien de plus simple, il suffit de rentrer en contact avec eux, et de participer à leurs actions… Ce n’est pas les causes qui manquent : ils luttent pour défendre le droit à la liberté d’expression, l’accès à la culture, et contre toutes formes de censures sur Internet.
Légion anonyme
Au fil du temps, le phénomène a pris une ampleur considérable. Ce groupe de cyber-activistes anonymes mène des opérations visant généralement à rendre des sites Internet inaccessibles. Pour se faire, ils utilisent un logiciel « LOIC » qui permet d’envoyer des centaines de requêtes simultanées jusqu’à ce que le site Internet ciblé arrive à saturation. De Paypal, à Mastercard, en passant par le gouvernement tunisien, et le FMI, aucun site Web n’est vraiment protégé contre ce type d’attaques dites par « dénis de services » (ou DDOS). Le mouvement serait né il y a trois ans aux États-Unis sur le forum anonyme d’images « 4chan » : un espace de discussion sur le thème des mangas et des animations japonaises dont les membres se nomment… anonymous.
Ils communiquent par le biais du légendaire réseau de messagerie instantanée « IRC » privilégié aujourd’hui essentiellement par les geeks. Leur symbole (le masque du révolutionnaire anglais Guy Fawkes) fait référence à celui derrière lequel se cache le héros de la bande dessinée « V for Vendetta » et du film éponyme. Anarchiste et très cultivé, ce mystérieux personnage est une sorte de Robin de bois des temps modernes qui mène un violent combat pour libérer l’Angleterre de son gouvernement fasciste.
Activistes ou terroristes ?
Les motivations des Anonymous sont beaucoup plus vastes et confuses. Leur premier « gros coup » remonte à 2008 lorsqu’ils ont déclaré la guerre à l’Église de la Scientologie par l’intermédiaire, comme toujours, de vidéos postées sur YoutTube. Mais c’est en s’attaquant aux organismes bancaires (Paypal, Visa, etc.) qui avaient bloqué les ressources financières du site de publication de fuites d’informations WikiLeaks qu’ils sont vraiment devenus populaires.
En mettant les sites des grandes puissances en berne durant quelques heures, les Anonymous sont désormais traqués par les polices du monde entier. Bien qu’ils ne volent rien, leurs actions sont évidemment répréhensibles par la loi. Certaines d’entre elles ont pourtant eu des effets bénéfiques.
Durant le Printemps arabe, ils ont fourni des outils (comprenez des méthodes) aux Tunisiens pour qu’ils puissent contourner la censure Internet du gouvernement et continuer à communiquer avec le reste du monde. En ce moment même, les Anonymous sont descendus dans la rue à New York pour soutenir les « indignés » de Wall Street. Peut-on vraiment les blâmer pour cela ?