A quarante-huit heures du renouvellement des structures de la chambre basse du Parlement, prévu pour demain jeudi, la direction du FLN, sous la houlette intérimaire de Abderrahmane Belayat, a décidé d’annuler l’élection alors que le RND a préféré reporter cette opération à l’après-session du conseil national du parti programmé pour le 20 juin, sachant que la session actuelle de l’APN est prévue pour le 2 juillet.
Il y a deux semaines, de fortes tensions ont été constatées entre les différents clans du vieux parti présents à l’APN avec plus de 200 députés, en raison de l’opération de renouvellement des structures de cette institution. La moitié des députés FLN, soit 100 personnes, ont inscrit leur candidature pour le renouvellement de 27 postes dévolus aux structures de la chambre basse du Parlement. Ce n’est pas tout, puisque dans les coulisses on entend les chuchotements des uns et des autres sur l’achat de voix par certains députés. Des procurations auraient ainsi été vendues entre 150 000 et 200 000 DA.
L’agitation au sein du groupe parlementaire du FLN à la veille de l’opération de renouvellement des structures de l’APN a toujours existé, mais, selon certains observateurs, la crise que vit le parti aurait augmenté la tension. Il est à rappeler que le FLN est sans secrétaire général depuis la destitution de Abdelaziz Belkhadem de ce poste, le 31 janvier dernier. Depuis, le parti n’arrive même pas à tenir une session de son comité central et ouvrir la porte aux candidatures pour la succession de Belkhadem.
Cette crise qui ne semble pas trouver d’issue, s’est élargie à l’APN. Au sein du groupe parlementaire c’est le désaccord en ce qui concerne déjà le successeur de Belkhadem, en plus de la naissance d’un clan contre le patron de l’APN, Ould Khelifa (FLN), à cause de l’annulation de la prime de logement, sachant que dans un récent communiqué la direction de l’APN a démenti une éventuelle augmentation des salaires des députés.
Dans ce contexte de tensions, le coordinateur du bureau politique du FLN, Abderrahmane Belayat, chargé de gérer les affaires courantes du parti depuis le 1er février dernier, a décidé d’annuler l’élection des structures du FLN à l’APN. C’est une première dans l’ex- parti unique, puisque dans la tradition il n’y a que le poste de président du groupe parlementaire qui est désigné par le SG du parti du fait qu’il s’agit d’un poste «politique», alors que les autres postes passent par l’élection, à l’instar des vice-présidents et des présidents de commissions.
Dans un communiqué rendu public lundi soir, il est indiqué que le coordinateur du bureau politique du parti FLN a décidé de reconduire pour l’année 2013-2014 le mode de désignation des députés FLN devant siéger au sein des structures de l’APN. Cette décision a été adoptée par le bureau politique après étude et concertation (décision n° 09.bp.2013 datée du 03 juin 2013). Selon la même source, cette décision s’inscrit dans le cadre de l’application du statut principal du parti et après de larges concertations dans le souci de préserver l’aspect de militantisme et la discipline.
Pour Kassa Aïssi, président du groupe parlementaire, son vice-président, les présidents et membres des commissions parlementaires, les vice-présidents de l’APN seront désignés par la direction du parti et non élus. S’agissant de l’élection du SG du parti, le coordinateur du bureau politique du parti, Abderrahmane Belayat, aurait affiché son intention de convoquer une réunion du comité central fin juin ou début juillet, alors que certains redresseurs refusent de tenir cette réunion avant le retour du Président Bouteflika en Algérie.
Il est à rappeler que d’officielles concertations ont été entamées vendredi dernier pour trouver une issue à la crise du parti. Du côté du RND, le secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, aurait décidé de reporter l’élection des structures du RND à l’APN et ce, à l’après-session du conseil national du parti prévu le 20 juin en cours afin d’éviter toute dérive. Il est à noter que le renouvellement des structures de l’APN débute demain jeudi, jusqu’à la clôture de la session de printemps du Parlement, attendue pour le 2 juillet prochain.
Par Nacera Chennafi
