Le compte à rebours de l’échéance des législatives du 10 mai a commencé. Trois semaines ont été arrêtées pour les partis afin de convaincre plus de 21 millions d’électeurs a venir voter et pourvoir les 462 sièges de la prochaine Assemblée nationale.
En effet, la campagne électorale débutera officiellement le dimanche 15 avril et se déroulera jusqu’au dimanche 6 mai 2012, a indiqué hier, le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi. En dehors de cette période, aucun candidat ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire campagne, a rappelé le responsable du ministère.
La loi interdit également aux candidats d’utiliser les langues étrangères. Concernant la durée des émissions à la télévision et à la Radio nationale et locale, elle varie en fonction de l’importance respective du nombre de candidats présentés par un même parti ou groupe de partis politiques. Les candidats indépendants regroupés de leur propre initiative bénéficient, quant à eux, des dispositions prévues dans le même texte « dans les mêmes conditions ». La loi organique définit également les lieux où doivent être organisés les meetings et les réunions. A savoir que pour éviter toute surenchère et polémique au sujet du parti vainqueur, le texte interdit, à moins de soixante-douze heures avant le scrutin, « la publication et la diffusion de sondages portant sur les intentions de vote des électeurs et les cotes de popularité des candidats ». S’agissant de la communauté nationale établie à l’étranger, cette interdiction intervient cinq jours avant le jour du scrutin.
La nouvelle loi définit également les surfaces publiques réservées à l’affichage des candidatures, de manière « équitable », à l’intérieur des circonscriptions électorales et interdit tout autre forme de publicité en dehors des emplacements réservés à cet effet. Allant dans le même sens, le texte de loi interdit l’utilisation des biens ou moyens d’une personne morale privée, publique, institution ou organisme public ainsi que l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, des lieux de culte, des institutions et administrations publiques, ainsi que des établissements d’éducation d’enseignement et de formation quelle que soit leur nature ou appartenance, à des fins de propagande électorale. La nouvelle loi prévoit aussi, un plafonnement des dépenses de campagne pour chaque liste de candidats aux élections législatives à un million de dinars par candidat. Au sujet du financement des partis, la loi précise qu’il est strictement interdit, de recevoir de manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou tout autre contribution, quelle qu’en soit la forme, émanant d’un État étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère.
Salima Ettouahria
Medelci :
“Toutes les mesures ont été prises pour l’accueil de plus de 500 observateurs internationaux”
Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé hier que toutes les mesures avaient été prises pour l’accueil de plus de 500 observateurs internationaux dans le cadre des législatives prévues le 10 mai prochain. M. Medelci qui s’exprimait sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, a indiqué qu’il a été décidé de l’envoi de 120 observateurs par l’Union européenne (UE), 200 par l’Union africaine (UA), 100 par la Ligue arabe, 10 par l’ONU et 20 par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en attendant les deux délégations des ONG Carter et NDA, qui ont confirmé l’envoi de leurs observateurs à ce rendez-vous électoral. S’agissant du vote de la communauté nationale établie à l’étranger, M. Medelci a affirmé que l’Algérie avait une longue expérience dans ce domaine, soulignant que « toutes les mesures juridiques et organisationnelles ont été prises, en vue de permettre aux ressortissants algériens établis à l’étranger d’accomplir leur devoir électoral dans les meilleures conditions ». Evoquant la décision prise par le Canada de ne pas permettre à la communauté algérienne de voter, M. Medelci a souligné que cette décision ne concernait pas uniquement l’Algérie mais tous les autres pays, précisant que plusieurs pays dont l’Algérie ont demandé avec « insistance » aux autorités canadiennes « de respecter les lois internationales qui nous autorisent à organiser un scrutin au niveau des postes diplomatiques et consulaires ».
Le chef de la diplomatie algérienne a évoqué la possibilité de rencontrer « quelques difficultés par rapport au passé » quant au vote des ressortissants établis au Canada, affirmant que les contacts étaient en cours avec les autorités canadiennes « afin de trouver une solution qui permettrait à notre communauté établie dans ce pays de participer fortement et honorablement aux prochaines échéances électorales ». Abordant la coopération algéro-britannique, M. Medelci a affirmé que cette coopération « a enregistré une évolution positive dans tous les domaines », soulignant que « les consultations sur d’importantes questions se poursuivent toujours ». Il a annoncé sa prochaine visite à Londres en réponse à une invitation de son homologue britannique, M. William Hague, précisant que plusieurs conventions seront signées entre les deux parties dans plusieurs secteurs de coopération qu’il a qualifiés de « sensibles ».
Préparatifs des législatives
Les partis politiques misent sur le citoyen
L’ensemble des partis politiques est déjà à pied d’œuvre à deux mois des législatives. En effet, le parti du Front de libération nationale (FLN) qui a annoncé, par la voix de son secrétaire général, M. Abdelaziz Belkhadem, avoir reçu un total de 3.409 candidatures des différentes mouhafadhas du pays, a mis l’accent sur le critère de popularité des candidats pour déterminer les têtes de listes. Affirmant lors d’une conférence de presse à Alger que le FLN compte attirer le plus grand nombre possible de voix pour demeurer la première force politique du pays, M. Belkhadem a indiqué que le parti compte 702 candidates (20,5 %) et 744 candidats âgés de moins de 40 ans (21,8 %).
Le Rassemblement démocratique national (RND) a appelé le peuple algérien à se mobiliser pour les prochaines élections et à concrétiser les résultats escomptés des réformes politiques engagées par le Président de la République. Le porte-parole du RND, M. Mouloud Chorfi, qui a estimé que notre pays « est visé par l’extérieur », a souligné à cet égard que l’Algérie n’importe pas de réformes et refuse les fetwas venant de l’étranger, avant d’appeler les militants de son parti à semer l’espoir au sein de la jeunesse à « l’heure où l’Algérie s’engage, sous la direction du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sur la voie de la modernité et du progrès ».
M. Chorfi a mis également en exergue la place de la jeunesse et de la femme au sein du RND, estimant que leur place au sein du parti « est déterminante dans nos actions et préoccupations ». Dans ce contexte, il a annoncé l’organisation par sa formation politique d’une conférence nationale sur la femme le 3 mars à Constantine et d’une autre, les 15 et 16 du même mois, concernant les jeunes (dont le lieu n’a pas encore été déterminé), afin de cerner leurs problèmes et leurs proposer des solutions.
Quand au Mouvement de la Société pour la paix (MSP) celui-ci a mis l’accent sur une participation aussi large que populaire aux prochaines élections législatives, estimant que « le Parlement influent et générateur de changement est celui pour lequel votera le peuple à travers une participation qui dépasse les 60% ».
M. Soltani a, de cette manière, invité les citoyens à rompre avec tout comportement négatif, lors des prochaines élections, les exhortant à se rendre aux bureaux de vote et à ne pas dévaloriser leurs voix. Le Front pour la justice et le développement (FJD) de Abdellah Djaballah a appelé ses militants et partisans à se mobiliser comme un seul homme pour la bataille des législatives du 10 mai, les exhortant à voter massivement pour le programme du changement porté par le FJD.
M. Djaballah a souligné que son parti s’inspire de la Déclaration du 1er-Novembre 1954, qui appelle, a-t-il dit, « à la fondation d’un Etat algérien démocratique dans le cadre des principes de l’islam ».
Le président du Front du changement (FC), M. Abdelmadjid Menasra, a renouvelé son appel à une participation massive au scrutin pour un changement pacifique par les urnes. Il a assuré que son parti est pour un changement « positif, constructif et paisible qui défend l’unité nationale, invitant les électeurs à voter ».
Wassila Benhamed