Année universitaire Plutôt calme, en attendant les remous

Année universitaire Plutôt calme, en attendant les remous
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Contrairement à la précédente année, la contestation estudiantine n’affiche pas trop de couleurs pour cette année universitaire 2011-2012. La fameuse histoire et bagarre entre les deux systèmes classique et LMD ne fait plus l’objet de polémique ou de grève, comme c’était le cas durant l’année dernière. Mis à part quelques départements qui ont été touchés par des mouvements de protestation et de grève, l’année universitaire en cours, qui entame son troisième mois, a eu droit à une stabilité contrairement à sa précédente, laquelle a été marquée par une large et forte contestation. Malgré le retard, coutumier, de la rentrée enregistré cette année, la communauté universitaire n’a pas été davantage entravée par les appels aux débrayages. Contactés, des étudiants de plusieurs universités à travers le territoire national affirment n’avoir pas de mouvements de grève et de protestion à signaler dans leurs facultés. Pour sa part, un représentant de la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae), sous couvert de l’anonymat, expliquera qu’effectivement «il n’y a eu que des petits blocages. Mais il ne s’agit pas là d’une stabilité, car le mal de l’université algérienne est beaucoup plus profond. Le risque d’explosion de la contestation n’est donc pas à écarter …». Cet avis est partagé par les enseignants universitaires. Dans ce contexte, un enseignant de l’Institut agricole d’Algérie estime regrettable la situation de l’université algérienne : «Tout est à revoir dans l’université avec ou sans les mouvements de grève. A commencer par l’activité syndicale qui représente les enseignants et les étudiants, qui est à renouveler de manière à défendre effectivement l’intérêt de l’étudiant et un enseignement de qualité». Et de conclure que l’accalmie de la protestation ne signifie nullement que les maux de l’université ont enfin trouvé leurs remèdes. S’agissant des actions de contestation ayant marqué les premiers mois de l’année, on notera quelques perturbations dans plusieurs universités. A l’université de Blida, ce sont les étudiants de première et troisième année de la faculté des sciences d’agronomie, section vétérinaire qui ont entamé une grève de la faim depuis la fin du mois dernier. Par leur action, les étudiants protestataires dénoncent la grande vitesse avec laquelle ils ont reçu leurs cours de rattrapage, lesquels ont été donnés sur des documents sans explication. Ces étudiants refusent, en effet, de payer les conséquences de la grève de l’année dernière, au détriment d’une réception adéquate des cours. Les grévistes reprochent par ailleurs à certains professeurs d’avoir corrigé les copies d’examen au pif et de donner des notes «inventées» sans une véritable correction. Parmi les autres actions de protestation ayant marqué l’université cette année, on citera également celle des étudiants du département de l’université des sciences humaines de Bouzaréah. Les recalés de ce département ont dénoncé la moyenne de rachat qui a été fixée à 9,20/20 au prétexte qu’ils n’ont pas eu les mêmes conditions que les autres facultés, puisque tout étudiant ayant une note éliminatoire est exclu, c’est pourquoi ils plaident pour une moyenne de rachat de 09/20. Il faut souligner que depuis plusieurs années, le taux de réussite de ce département n’a jamais dépassé 20%. D’autres contestations sont certes à signaler dans d’autres universités, mais globalement tout semble bien «marcher» au sein de l’université cette année.

Yasmine Ayadi