Pour Anne-Marie Idrac, la France est le premier investisseur en Algérie hors hydrocarbures avec la présence de plus de 400 entreprises,35 000 emplois directs et 100 000 emplois globalement en comptant les emplois indirects.
Nous voulons investir en Algérie sur le long terme», a déclaré hier à Alger, en début de soirée, la secrétaire d’Etat français chargée du Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac.
Arrivée plus tôt à Alger pour une visite de deux jours, la secrétaire d’Etat a rencontré, dans la journée d’hier, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Son programme pour la journée d’aujourd’hui est chargé, puisqu’elle aura à rencontrer, entre autres, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le ministre des Finances, Karim Djoudi.
Pour sa première journée, hier, et après la rencontre avec le ministre du Commerce, la secrétaire d’Etat, Anne-Marie Idrac, a donné une conférence sur les priorités de la France pour le G20 aux étudiants de l’Ecole supérieure algérienne des affaires. C’est lors de cette conférence, qu’elle a eu à évoquer l’objet de sa visite en Algérie et l’état des relations entre les deux pays.
Le message que la secrétaire d’Etat est venue transmettre aux autorités d’Alger est simple et clair. La France a l’intention de coopérer avec l’Algérie sur le long terme, même avec les nouvelles mesures prises par le gouvernement algérien concernant l’investissement étranger en Algérie.
«Nous voulons investir en Algérie sur le long terme et je dirai que les projets portés par les entreprises qui m’accompagnent sont en écho avec ce que nous disent nos amis algériens», a déclaré Anne-Marie Idrac. «Ce que disent les Algériens est légitime», a-t-elle ajouté à propos de la stratégie de développement qui vise à substituer la production nationale aux importations et à mettre en place un tissu industriel pour préparer l’après-pétrole.
«Produire sur place ce qui est importé, c’est possible avec une relation gagnant gagnant», a indiqué la secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur. «Nous pensons qu’il est important de développer un tissu industriel», a-t-elle ajouté.
Pour Anne-Marie Idrac, la France est le premier investisseur en Algérie hors hydrocarbures avec la présence de plus de 400 entreprises, 35 000 emplois directs et 100 000 emplois globalement en comptant les emplois indirects.
La position que la secrétaire d’Etat a exposée sera confirmée aujourd’hui au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a-t-elle soutenu indirectement. La secrétaire d’Etat a indiqué que c’est pour toutes ces raisons que le président Sarkozy a décidé de désigner une personnalité éminente en la personne de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin pour suivre la coopération avec l’Algérie.
Une visite de Raffarin à Alger n’est pas à exclure dans les prochaines semaines, selon une source. A une question relative au même sujet, la secrétaire d’Etat a confirmé une deuxième fois la position du gouvernement français sur les dernières mesures prises par Alger en matière d’investissement.
«Nous sommes pragmatiques et amicaux», a-t-elle indiqué.
«Il y a des questions politiques qui se régleront», a-t-elle estimé en réponse à une question sur les relations politiques entre Alger et Paris. Concernant les mesures des lois de finances complémentaires (2009 et 2010), elle a précisé encore la position des autorités françaises : «Pas de récriminations, ni de doléances et encore moins de jugements, le message est celui du pragmatisme et il est tourné vers les projets.»
Lors de cette visite, la secrétaire d’Etat était accompagnée de plusieurs représentants de sociétés françaises importantes (Total, Lafarge, Saint Gobain, Sanofi-Aventis, Alstom…). Ces sociétés seraient porteuses de projets mûrs de plusieurs milliards d’euros et qui pourraient créer plusieurs milliers d’emplois, a indiqué Anne-Marie Idrac. A une question sur les projets, la secrétaire d’Etat a refusé de donner plus de détails, la primeur serait pour les autorités…
Liès Sahar