Les éléments de la Protection civile ont déployé des efforts énormes pour dégager les victimes
Les occupants d’habitations délabrées ne sachant où donner de la tête, se disent décidés à planter des tentes.
Le drame s’est produit dans la soirée de vendredi dans une maison situé à Boumette El Gaz, faisant cinq victimes d’une même famille, a-t-on constaté sur place. Il était 18 heures 45 minutes lorsque les habitants de l’immeuble, connu sous le nom de Dar El Massou, ont été surpris par les cris de leurs voisins. Il s’agissait d’une famille occupant une pièce dans cette vieille bâtisse, qui a été surprise par l’effondrement non seulement du plafond mais aussi des murs, sous les violentes rafales de vent qui s’abattaient sur la région Est du pays. Dépêchés sur les lieux, les éléments de la Protection civile, accompagnés des services de police, ont déployé des efforts énormes pour dégager les victimes de sous les décombres. Evacués aux urgences du centre hospitalier Ibn Rochd de Annaba, les membres de la famille ont reçu les soins d’urgence. Bien que leur état de santé ne soit pas inquiétant, la famille victime a été retenue au CHU en observation.
Cette vieille maison se compose de plus de 30 pièces louées à des familles depuis l’Indépendance. C’est une bâtisse menaçant ruine qui faisait office de bain-maure. Elle est actuellement occupée par plus de 32 familles vivant en permanence dans la peur et l’inquiétude, sa construction remontant à l’ère turque. Son propriétaire l’a transformée en habitations. Depuis 50 ans, aucun entretien ni réhabilitation n’a été opéré dans cette maison appelée communément «Dar El Massou».
Comme son nom l’indique, cette résidence hautement dangereuse figure parmi les habitations menaçant ruine, et ce pour la vétusté très avancée de son état.
Par ailleurs, il convient de rappeler que sur les trente-deux occupants de cette maison postulant pour un logement décent, une seule famille a pu en bénéficier. Et dire que des dizaines de faux postulants, pour ne pas dire des opportunistes, qui sont venus on ne sait d’où, ont pu obtenir un logement en une période record au détriment des vrais ayants droit! Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que les héritiers propriétaires avaient sommé les occupants de cette maison, située dans l’un des plus vieux et chauds quartiers de la ville de Annaba, de quitter les lieux pour mettre en vente cette bâtisse.
C’est là encore une autre brèche qui vient aggraver la situation sur la plaie du logement, avec 32 autres demandes que les autorités locales se doivent de satisfaire sans plus tarder, au risque de se retrouver avec l’implantation d’un nombre important de tentes. En effet, les occupants, ne sachant où donner de la tête, se disent décidés à planter des tentes pour y trouver refuge, notamment en cette période hivernale.