Quelques responsables ont tenté de convaincre les grévistes d’opter pour la sagesse et reprendre leurs postes
L’indifférence du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n’a pas démotivé l’action massivement suivie.
L’appel au débrayage illimité, lancé dimanche par le syndicat des travailleurs du secteur de l’enseignement supérieur (Ugta), a été massivement suivi, enregistrant ainsi, et au deuxième jour de grève, un taux de 100%, dans les Universités d’Annaba, El Tarf, Souk Ahras et Guelma, avons-nous constaté sur place et appris aussi de source syndicale. Cette action est reprise du mouvement de protestation qui avait été gelé le 5 mai de l’année en cours pour cause d’élections législatives, a annoncé un communiqué, sanctionnant la réunion regroupant des cadres des 19 universités de l’Est réunis à Béjaïa. Selon notre source, le gel du mouvement devait laisser à la tutelle un temps de réflexion, avant de donner suite à leurs doléances. Ce qui ne fut pas le cas; et par conséquent, ce silence radio de la tutelle, depuis, a poussé les travailleurs des Universités d’Annaba, El Tarf et Guelma, à l’instar de leurs homologues de la région Est du pays à réagir aussi énergiquement. Concernant les points de la plate-forme de revendications, certains travailleurs de l’institut agronomique de la wilaya d’El Tarf les qualifient de légitimes. Ainsi, outre l’augmentation de salaires, ils réclament des statuts particuliers pour certains corps comme les administrateurs et les financiers et une prime de rendement à hauteur de 40% comme pour les enseignants. Par ailleurs, ils exigent une répartition équitable avec les enseignants des quotas de logements destinés aux universitaires et un statut semblable à celui de secteur de la Santé, c’est-à-dire une demi journée de travail et un salaire de 39.000 DA au lieu des 21.000 versés actuellement. Ils noteront, dans ce sens, que des employés sont toujours rémunérés à 9000 DA comme les gardiens, les femmes d’entretien, que le Snmg est fixé, lors de la révision des salaires par l’Etat à 18.000 DA. Les contestataires n’ont pas omis de demander la titularisation des contractuels comme pour le secteur de l’éducation. Dans le même sillage, les grévistes de l’Université d’Annaba ont gardé fermées les portes des bureaux de l’administration, d’où une paralysie totale de l’université. En dépit des subterfuges quelques responsables ont tenté de convaincre les grévistes d’opter pour la sagesse et reprendre leurs postes. Ce fut peine perdue, le mouvement durcit de plus belle. Selon Aziz, secrétaire général de la section syndicale de Sidi Amar, banlieue de Annaba, le bras de fer opposant les grévistes à la tutelle risque de durer, du fait, d’une part, l’indifférence de celle-ci, quant à cette action, et d’autre part, de la détermination des travailleurs, d’aller jusqu’au bout de leur mouvement, quitte à compromettre la rentrée universitaire, notamment pour les nouveaux inscrits. Même constat pour l’Université du 8-Mai-1945 de Guelma, où, pour les mêmes revendications, la grève a été suivie à cent pour cent et avec une détermination à poursuivre l’action, le temps qu’il faudra, et ce, jusqu’à l’aboutissement de leur action.