Le mois de ramadan est-il propice au vol ? Des malfaiteurs, voire des criminels, semblent le croire. Ainsi, après les dommages causés au complexe sidérurgique d’El-Hadjar, plusieurs autres vols de cuivre ont eu lieu. Ainsi, la mafia du cuivre a encore frappé.
Avant-hier, au niveau de la zone industrielle dite « Pont Bouchet », 250 mètres de cuivre servant principalement aux télécommunications ont été volés, vraisemblablement par plusieurs individus, si ce n’est pas ceux-là qui avaient fait le casse à ArcelorMittal Annaba. Dans la même journée, à hauteur de la ZAC (Zone d’activité commerciale) de Sidi Salem, dans la daïra d’El-Bouni de la wilaya d’Annaba, 300 mètres de câbles de cuivre ont disparu brusquement et aucune trace des voleurs n’a été laissée. Ainsi également, le MIN (marché d’intérêt national), le marché de gros des fruits et légumes de la wilaya d’Annaba n’a pas été épargné et a aussi fait l’objet, mercredi dernier, d’un important vol de fils en cuivre pour une mesure de 200 mètres.
Le plus édifiant de ces vols avait concerné, dans la nuit de dimanche à lundi, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, détenue à hauteur de 70% par ArcelorMittal, où 450 mètres de fil téléphonique en cuivre totalisant une tonne ont été subtilisés. Aussi, le plus incroyable dans ce vol a été la manière que les cambrioleurs avaient utilisé pour opérer en toute tranquillité en pleine nuit, alors que le site sidérurgique était, comme de coutume, protégé en ultra surveillance. Selon des sources proches de cette affaire, les enquêteurs, Gendarmerie nationale et services de police, sont en train de répondre à deux questions principales : Y a-t-il eu des complicités à l’intérieur du complexe sidérurgique ? Comment le gang, apparemment constitué de plusieurs personnes a-t-il pu retirer les fils de cuivre à travers leurs différents passages souterrains pour les embarquer à bord de plusieurs camions et quitter le complexe sidérurgique en toute quiétude ?
Arrestations et convocation
Avant hier, les services de sécurité appartenant au corps de la Gendarmerie nationale, suite à des informations qui leur sont parvenues, ont pu repérer 4 trafiquants de cuivre au niveau de la localité de Oued-Zied, daïra de Berrahal. Les quatre malfaiteurs étaient à bord d’un gros camion immatriculé à Alger. Poursuivi intelligemment par les services de sécurité, le gang du cuivre a été neutralisé dans la daïra de Sidi Amar, dans la localité de H’jar Eddis, à quelques encablures du complexe sidérurgique. A l’intérieur du camion, les éléments de la Gendarmerie nationale découvrent plus de 106 quintaux de cuivre et autres dérivés. Selon des sources proches des services de sécurité, le cuivre saisi était destiné, selon les premiers aveux des contrebandiers, à des clients tunisiens installés aux abords de la frontière algero-tunisienne avant d’être expédié en Italie pour sa transformation. Outre la Tunisie, longtemps signalée par les forces de sécurité comme une destination privilégié de la contrebande criminelle du cuivre algérien, le Maroc, pays frontalier, devient à son tour la seconde destination de la mafia du « cuivre algérien volé ».
Ainsi, dans un communiqué diffusé mercredi dernier par la direction générale des Douanes (DGD) « 900 kg de cuivre destinés à être introduits frauduleusement au Maroc ont été saisis mardi dans la commune de Maghnia (Tlemcen) par des agents de la douane ». Le communiqué note que cette saisie de quantité de cuivre a été effectuée à bord d’un véhicule avec des documents falsifiés à la sortie de l’autoroute est-ouest près du village d’El-Bettim, dans la commune de Maghnia. Pour le moment, côté services de sécurité au niveau de la wilaya d’Annaba, plusieurs convocations ont été adressées à différents agents de sécurité activant au niveau du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, de la zone industrielle « Pont Bouchet », ou à de simples vigiles de la ZAC de Sidi Salem et du MIN (marché d’intérêt national). A noter surtout que l’ensemble de ces vols pénalisent avant tout Algerie-Télécom et Sonelgaz, sans parler de leurs éventuels clients. Une pénalisation qui se chiffrent à coups de centaines de milliards.