ANNABA ,Tourisme dites-vous?

ANNABA ,Tourisme dites-vous?

Annaba dispose d’un énorme potentiel touristique

Bien que considérée comme pôle industriel, la wilaya de Annaba offre pourtant une grande opportunité pour les amoureux de la nature, de conjuguer les plaisirs balnéaires et le tourisme de montagne.

Le secteur du tourisme dans la wilaya de Annaba sera bientôt renforcé par cinq nouveaux hôtels, actuellement en cours de réalisation, a-t-on appris en marge de la visite de Mohamed Amine Hadj Saïd, secrétaire d’Etat chargé du Tourisme. Celui-ci était en visite dans ladite wilaya au titre d’une visite d’inspection et de travail. Les chantiers de ces projets, actuellement à 60% d’avancement, seront réceptionnés début 2015 au plus tard. Notons que ces projets font partie d’un nombre global de 11 établissements initiés au titre de l’investissement privé, dont deux ont connu des retards dans leur lancement. En outre, alors que quatre de ces infrastructures hôtelières sont à l’arrêt pour des raisons d’ordre technique ou financier, la mise en service de ces infrastructures, avec 1600 lits totalisant ainsi 5600 lits en matière d’hébergement, le secteur devrait atténuer le déficit enregistré actuellement en la matière. La wilaya de Annaba compte actuellement cinq hôtels classés sur les 40 structures hôtelières en activité, dont 36 sont concentrées au chef-lieu de wilaya. Dans ce contexte, les services en charge du secteur du tourisme ont rappelé que les hôtels Seybouse (ex-Plazza), à Annaba, et El Mountazeh, à Seraïdi, figurant parmi les plus anciennes structures publiques haut de gamme dans le secteur, ont été déclassés d’une étoile chacun pour se retrouver classés à 4 étoiles pour le premier et à 3 étoiles pour le second. En dépit de ces acquis, le renforcement du parc hôtelier de la wilaya de Annaba, est la principale préoccupation de l’Etat, quant aux nouveaux mécanismes pour redynamiser le secteur du tourisme à Annaba. C’est dans cette optique que s’inscrit la visite de travail et d’inspection du secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, M.Mohamed Amine Hadj Saïd. L’homme a, lors de sa visite guidée, inspecté le projet de réalisation de l’hôtel Yougourta dont l’avancement des travaux est à hauteur de 30%. Un taux qui n’a pas satisfait l’émissaire du département du tourisme. Outre l’insistance sur les normes standard et le respect des délais de réalisation, concernant cette infrastructure hôtelière, et les autres, Mohamed Amine Hadj Saïd a proposé pour l’énergie l’utilisation des panneaux solaires, écologiquement recommandés. Le commis de l’Etat estime qu’il est temps de bannir l’ère de l’énergie électrique et de s’orienter vers l’énergie renouvelable. Il mettra en relief l’expérience de plusieurs établissements touristiques, dans le Grand- Sud algérien qui, depuis plusieurs années, ont recours au soleil, comme source d’énergie renouve-lable, mais surtout inépuisable. Cet hôtel devra, non seulement renforcer les capacités d’hébergement avec 200 lits, mais surtout créer plus de 125 postes d’emploi directs. Une opportunité pour les débouchés des institutions de formation en hôtellerie, qui n’arrivent pas à mettre en application leur savoir-faire. La promotion du secteur du tourisme semble trouver les mécanismes pour amorcer une relance touristique à Annaba où le manque d’infrastructures à la taille du secteur fait défaut dans une wilaya gâtée par Dame nature. A cet effet il semble que la chaîne hôtelière Sheraton, est le propulseur adéquat, pour une promotion touristique à la taille des attentes, tant des gouverneurs, que des amoureux de l’ex-Bône la Coquette. Ainsi, la wilaya de Annaba vient de bénéficier d’un autre projet touristique de normes internationales, l’hôtel Sheraton. Un projet qui sera réalisé en plein centre-ville de Annaba, à la place du 19-Juin, d’une capacité d’accueil de 280 lits et plus de 350 postes d’emploi, entre directs et indirects. Selon le secrétaire d’Etat auprès du ministère du Tourisme, la promotion du secteur n’est pas uniquement la réalisation de projets hôteliers. «Le visiteur, voire le touriste, outre un hébergement et une prestation de services standard, a aussi besoin d’un circuit touristique de la renommée de la wilaya de Annaba», a estimé le responsable. Dans ce sens, il n’a pas omis de rappeler que Annaba recèle des richesses naturelles, notamment dans la commune de Seraïdi, le patrimoine culturel de la wilaya qu’il faut exploiter en faveur du secteur. «Le tourisme balnéaire est une vocation par excellence de la commune de Seraïdi située à 800 mètres au-dessus de la mer, mais, il est très mal exploité. Cette commune, à elle seule, pourrait faire de la wilaya de Annaba un vrai pôle touristique», s’est étonné encore plus, le secrétaire d’Etat au Tourisme,, lors de la visite de la basilique saint- Augustin. Ce lieu de culte, avoisine depuis des siècles le mausolée de Sidi Brahim Ben Taoumi. Le représentant du département du tourisme et de l’artisanat a, comme ses prédécesseurs, inspecté les zones d’extension touristiques au niveau de la Grande Place (oued Bagrattes) à Seraïdi et celle de Chetaibi où deux assiettes foncières avaient été dégagées à l’effet de créer des zones touristiques par excellence. Des projets qui sont restés «projets de programmes de visites depuis 2005», sans avoir été concrétisés pour des raisons inconnues. Entre mosquée et basilique, une étendue de ruines romaines à l’abandon. Le tourisme est à la traîne. Une situation décevante pour une wilaya aussi importante. En effet, Annaba figure comme pièce maîtresse du pôle touristique d’excellence nord-oriental constitué des wilayas d’El Tarf, Guelma, Souk Ahras et Tébessa est, aujourd’hui, en pole position pour la mise en place d’un schéma- directeur d’aménagement touristique, tel que décidé par les autorités du pays pour une véritable relance du secteur. Annaba dispose d’immenses plaines et de somptueuses montagnes adossées à des plages de rêve, dont certaines sont classées parmi les meilleures du pays à l’image de la baie ouest et les sables d’or de Chetaïbi, Celles-ci drainent chaque année des milliers d’estivants nationaux et étrangers, mais ne font pas l’attrait du tourisme international, à l’image de nos voisins tunisiens, qui, même en dépit de la situation sécuritaire prévalant chez eux, leurs infrastructures hôtelières affichent complet, notamment en cette période de fêtes de fin d’année. Pourtant, rien qu’au nord-est, l’Algérie dispose, entre Skikda, Annaba et El Tarf, de quelque 300 km de côtes et de 87.000 ha de forêts devant en principe constituer un point d’appui touristique pour le développement du secteur en question. Annaba, à elle seule, constitue la meilleure porte d’entrée au pays. Elle pourrait devenir un lieu privilégié des touristes européens. Malheureusement, cela n’est pas le cas. Pourtant la région dispose d’importants atouts majeurs pouvant stimuler le tourisme international à l’effet de l’existence, entre autres, de six lacs principalement localisés au niveau de la wilaya d’El-Tarf, de dix massifs montagneux, d’une trentaine de sources chaudes.

De plus, elle est desservie par un réseau routier neuf renforcé par l’autoroute transmaghrébine, des aéroports, des ports de commerce et de voyageurs, de trois bassins de plaisance, de grands centres urbains et de grandes agglomérations. Elle dispose également d’une faune assez importante, tel le cerf de barbarie, le sanglier, l’anguille, la loutre, le tout ponctué par le Parc national Brabtia d’El Kala, et le lac des oiseaux, des zones humides à vocation écologique, et de majestueuses montagnes du djebel Béni Salah. Avec tout cela, le tourisme ne semble pas trouver le bon essor pour amorcer un développement à la hauteur d’une wilaya qui a tout pour rivaliser avec ses similaires en outre-mer. Selon certains observateurs, les contraintes sont multiples, dont les plus importantes sont celles liées à la rigidité et/ou absence de textes réglementaires devant libéraliser le secteur et lui permettre une ouverture certaine à l’investissement.