Annaba: Souk Erahma jugule la concurrence déloyale

Annaba: Souk Erahma jugule la concurrence déloyale

La disponibilité des produits, la rigueur du contrôle et la loyale concurrence, des facteurs à l’origine de la baisse des prix des fruits et légumes à Annaba.

Loin de l’effet Ramadhan, les prix des produits de large consommation, fruits et légumes notamment, ont affiché non pas un soupçon de baisse, mais une vraie chute au premier jour du mois sacré. Souvent appréhendé par les petites bourses surtout, cette année, le mois de Ramadhan semble permettre, un tant soit peu, aux petits ménages de satisfaire quelques caprices, interdits jusque-là. D’ailleurs, c’est ce qui explique la frénésie sur les différents produits de consommation.

La fièvre acheteuse qui s’est emparée des Annabis, trois jours avant le mois sacré, est alimentée par la crainte de revoir à la hausse, les prix des denrées alimentaires. Néanmoins, les assurances apportées par le ministre du Commerce, sur la disponibilité des produits de consommations et la mise en place d’un dispositif de contrôle, pour lutter contre toutes formes de spéculations ont été à l’origine de cette baisse conséquente des prix.

Aussi, il convient de noter que l’ouverture du souk Erahma sis avant-port-Annaba a contraint les commerçants du marché El Hatab et le marché couvert ainsi que tous les marchés de proximité de Annaba à bannir la spéculation, notamment en ce mois de piété. En effet, ouvert mercredi dernier, Souk Erahma de Annaba est devenu une tradition à Annaba. Loin de toute concurrence, cet espace commercial est en réalité une forme de solidarité avec les populations. De 26 commerçants, le souk est passé à 30, tous en quête d’écoulement de produits de très bonne qualité, mais surtout pour tenter de juguler la concurrence déloyale. Un fait qui selon un commerçant du souk Erahma ne peut aboutir sans la contribution des commerçants de gros.

Ce qui permettra de contenir les prix au détail dans des fourchettes moyennes. Comme c’est le cas dans la wilaya de Annaba où la baisse des fruits et légumes au marché de gros s’est répercutée sur le marché de détail. Plusieurs pères et mères de familles interrogées sur la situation des marchés confirment la tendance. Le mouvement de baisse a été entamé par la pomme de terre, bien avant le Ramadhan. L’arrivée de la récolte des grandes zones de production de saison a ramené le prix de 90 DA le kilo à 50 DA, le plus bas enregistré à la mi-mai, avant un léger rebond, autour de 45-50 DA depuis le début du Ramadhan. Dans la foulée, le prix de la tomate a chuté.

Mercredi, elle était cédée à 50 DA le kilo sur la plupart des marchés. Un produit phare du Ramadhan, la courgette, a subi une chute vertigineuse. A 60 DA elle ne trouvait pas preneur, affirme-t-on. Seuls l’oignon et les carottes 45 DA sauvaient la mise. Les haricots verts sont cédés à 100 DA.

Le reste des légumes, la betterave, le concombre, la salade verte entre autres, sont affichés entre 40 et 55 DA le kg. Pour les fruits également, la baisse est relativement sensible. La pastèque de premier choix coûte plus ou moins cher 50 à 60 DA le kg. Le melon d’importation entre 90 et 120 DA kg, car ce n’est pas encore la saison. Pêches, abricots et fraises très abondants cette année, sont affichés, respectivement à 200, 120 et 100 DA/kg.

Cette baisse des prix est exceptionnelle comparativement aux années précédentes où, le dysfonctionnement des marchés, la fièvre du gain facile doublée d’un effet psychologique ravageur, provoquent souvent un dérèglement qui, à son tour, débouche sur une flambée des prix. Pour cette année le Ramadhan 2017 marquera certainement les mémoires, de ceux qui, de mémoire de jeûneurs, n’ont jamais vu les prix des fruits et légumes, aussi abordables, voire même accessibles aussi bien pour les petites bourses que pour les plus aisés.