A Annaba, en ce mois de Ramadhan, l’informel a atteint sa vitesse de croisière et s’impose désormais comme activité qui, maintenant, touche à tout et devient incontournable.
Des milliards sont ainsi brassés sur les trottoirs et sur la chaussée, échappant à toute forme de contrôle sous les regards des agents de l’Etat censés réprimer ce type d’activités illicites.
Cette pratique s’est multipliée ces derniers temps jusqu’à envahir des espaces jusque-là épargnés tels que le théâtre régional ou les environs immédiats du cours de la Révolution, c’est l’overdose et les marchandises d’origines diverses, particulièrement celles de Chine ou des pays du Sud-Est asiatique sont exposées à perte de vue, sur les trottoirs, sur la chaussée, accrochées au mur ou aux devantures des magasins, agitées dans les mains et portées sur les épaules.
On vend à la criée et on loue la qualité du produit pour attirer le client qui, la plupart du temps, se fait avoir tout en croyant avoir fait une affaire.
A la rue Ibn Khaldoun, communément appelée rue Gambetta, on trouve de tout, des ustensiles de cuisine devant lesquels se bousculent les ménagères qui en achètent presque tous les jours, des effets vestimentaires de toutes sortes, de la lingerie féminine, des cosmétiques et des parfums dits «made in» mais qui ne sont en réalité que de vulgaires contrefaçons présentées dans des emballages presque originaux pour tromper une clientèle essentiellement composée de la gent féminine.
Les fournitures scolaires, stylos, règles, cahiers, classeurs, sacs à dos et autres tabliers et cartables sont présentés aux passants sur les trottoirs qui deviennent ainsi un espace commercial «admis et reconnu» et que rien ni personne ne peut supprimer.
Les piétons, obligés de descendre sur la chaussée pour passer, s’approprient ainsi l’espace normalement réservé aux automobilistes, qui peinent à emprunter ces rues «piétonnes» par la force des choses.
Ces rues encombrées ne sont donc plus «autorisées» à la circulation et les conducteurs sont contraints de faire de grands détours pour arriver à destination.
La Coquette, qui n’en peut plus aujourd’hui, étouffe et croule sous des tonnes de marchandises, douteuses pour la plupart, et ses rues, ruelles et espaces publics sont occupés chaque jour par des centaines de vendeurs qui se disputent le moindre mètre carré.
Partout, à perte de vue, à la rue Gambetta, à El Hattab, au quartier Mersis, à La Colonne ou à Souk Ellil, c’est une véritable «marée» de marchandises et de produits divers -tous importés-, à croire que le pays est devenu le débouché de marchandises refusées ailleurs mais qui trouvent preneurs chez nous parce que nos services de contrôle sont défaillants.
Mohamed Rahmani