Auditionnés, les présumés accusés de trafic des thons rouges sur des eaux territoriales nationales ont été déférés à la 3e chambre du même tribunal pour l’instruction de l’affaire qui a éclaboussé la corporation des marins pêcheurs.
Selon la direction de la pêche et des ressources halieutiques de Annaba, les trois bateaux remorqueurs turcs sont arraisonnés actuellement au port de la même ville à 3 miles et le bateau algérien, El Djazaïr, à Bouharoun dans la wilaya de Tipaza.
Selon toujours la même source, il s’agit d’une transaction illégale portant sur 210 t des thons rouges vivants conclue entre l’armateur algérien privé de El Djazaïr et ceux des trois bateaux remorqueurs turcs Abdi Baba 3, Serter Ahmet 1 et Aquadem 2.
Les thons, que remorquait le Abdi Baba 3 dans une immense cage à destination des fermes d’élevage, seront prochainement relâchés au large sur décision du ministère de tutelle, ont précisé les mêmes sources.
Entre temps, le ministère déclare qu’« il s’est constitué partie civile auprès des instances judiciaires compétentes pour préserver l’intérêt national.
De même, des mesures coercitives seront prises à l’encontre des bateaux nationaux ayant enfreint à la réglementation en vigueur ».
Le quota de thon rouge alloué à l’Algérie par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) au titre de 2009 est, selon le ministère de la Pêche, de 1117,42 t.
Les pourcentages de quota/limite autorisés en affrètement par l’ICCAT au profit d’une société japonaise sont de 20%, soit 223 t après une autorisation portant attribution du permis de pêche aux grands migrateurs halieutiques délivrée suite à l’accord motivé du ministère de la Défense nationale.
Les armateurs nationaux ont une part de 80% représentant 894 t. Ces attributions ne seront plus valides en 2010, selon toujours la même source, car la pêche du thon méditerranéen sera totalement algérianisée.
Pour ce faire, le ministère de la pêche encourage les armateurs nationaux pour l’acquisition de navires thoniers en vue d’exploiter cette ressource halieutique exclusivement par les nationaux.
A l’heure où nous mettons sous presse, le magistrat instructeur auditionne toujours les présumés accusés sans pour autant décider une quelconque mesure.