La basilique Saint-Augustin d’Annaba, en restauration depuis 30 mois, a été officiellement réceptionnée hier, dimanche.
Lors d’une visite guidée de ce monument, dont la construction remonte à 1900, organisée au profit des représentants de la presse locale, l’évêque du diocèse de Constantine-Hippone, Monseigneur Paul Desfarges, a déclaré qu’une enveloppe de l’ordre de 500 millions de dinars a été allouée pour restaurer un repère phare de l’ancienne Hippone.
Les travaux de restauration ont concerné la reprise des canalisations, la restauration des vitraux et la réhabilitation des fresques murales de l’édifice de grande qualité architecturale, a encore indiqué l’évêque.
Lancés en novembre 2010, les travaux de restauration ont été confiés à une entreprise française spécialisée dans le domaine de la préservation des sites et monuments anciens, avec la contribution de plusieurs partenaires et institutions gouvernementales nationales et étrangères et le concours de l’Association diocésaine d’Algérie, initiatrice du projet.
Erigé sur une colline dominant les ruines de l’antique cité d’Hippone et la rive méditerranéenne, cet édifice, mémoire de la ville d’Augustin l’Algérien, le penseur universel, le théologien chrétien de l’Antiquité et l’évêque d’Hippone, un des quatre pères de l’Eglise latine, figure parmi les sites phare d’Annaba. Annuellement, la basilique est visitée par 18 000 touristes, chercheurs, étudiants et curieux qui remontent le temps et retracent une partie de l’histoire de l’Algérie. La basilique Saint-Augustin d’Hippone, symbole d’échange entre l’islam et le christianisme, est également visitée par près de 1 000 pèlerins chrétiens par an.
Il faut dire que depuis sa construction, l’édifice n’a pas connu de véritable restauration ou réhabilitation, on se contentait de petits travaux ponctuels sans plus. La basilique a attiré l’attention des pouvoirs publics algériens et français en vue d’une restauration complète de cet édifice religieux, comme cela a été le cas pour Notre-Dame-d’Afrique à Alger. Les fonds nécessaires à cette entreprise ont été collectés des deux côtés de la Méditerranée, sociétés algériennes et étrangères, communauté chrétienne et le Conseil régional Rhône-Alpes.
Les travaux ont concerné tout l’édifice. Une construction que les effets du temps ont ravagée malgré l’entretien quotidien que s’efforcent de faire les pères qui y sont installés : murs lézardés, toit tombant en ruine, vitraux cassés et dôme qui a besoin d’être rénové.
R. L. / APS