ANNABA, Ces kiosques qui défigurent la Corniche

ANNABA, Ces kiosques qui défigurent la Corniche

P131008-08.jpgLes facteurs défigurant la ville de Annaba, continuent de persister dans le temps et dans l’espace, en l’absence d’une véritable politique.

La ruralisation aussi bien du centre-ville, censé être un haut lieu du tourisme, que des boulevards, artères et la corniche a fait qu’ils sont devenus le lieu privilégié de vendeurs de toutes sortes qui y font d’abord, une incursion timide en y installant une table pendant quelque temps avant de ramener une armature qu’ils couvrent d’une bâche pour ensuite la fixer au sol avec du béton, tout en remplaçant le tissu par de la tôle et le tour est joué. Ces magasins et kiosques grandeur nature sont là, narguant tout le monde au grand dam des commerçants établis. Pratiquant le commerce illicite, il ne sont enregistrés nulle part et ne paient pas les impôts. Ainsi, un aspect de désolation s’offre aux regards de ceux qui arrivent dans cette ville, dont le blason a été terni tant par l’incivisme d’une population rurale, établie depuis ces dernières années dans la ville de Sidi Brahim Ben Taoumi, que par la cohabitation dans l’indifférence et un laxisme qui ne disent pas leurs noms. C’est dire que face à la délinquance des institutions de l’Etat, le littoral du chef lieu de la wilaya de Annaba, une anarchie ambiante s’est installée, avec la prolifération des kiosques multiservices. Ces commerces illicites, mais surtout informels exercent au su et au vu des services en charge de la lutte contre la clandestinité commerciale, l’APC, la DCP et les services de sécurité, en l’occurrence. Outre la déformation du design de la corniche de celle qui fut autre fois la Coquette, avec l’installation de leur baraquement dans l’impunité totale, ces commerçants illicites ont piraté l’électricité depuis les poteaux de l’éclairage public dont, le manque financier à gagner est tout simplement payé par les abonnés de la Sonelgaz.

Ces kiosques offrent des produits consommables tels les boissons, les fruits, tabacs et recharges de portables entre autres produits. Dans le fond, ces commerces sont en réalité des chasseurs de terrains, ils sont venus de partout et de nulle part. Non seulement, ils se transforment la nuit tombée en lieux de débauche et vente de drogue, mais aussi s’approprient des parcelles de terre notamment dans les zones en front de mer, où ils y installent des habitations illicites et précaires pour y vivre. Dans ce sillage, il y a lieu de signaler que des dizaines de baraquements et maisons en béton ont été érigés sans aucune autorisation de construire sur des assiettes foncières domaniales constructibles, sans que les pouvoirs publics ne réagissent. Sachant pertinemment que l’Andt (Agence nationale de développement touristique), est habilitée par décret 88 232 en date du 5/11/88 et l’article 21 de la loi 3/3 en date du 17/2/2003, stipulant que l’Andt détient le droit de préemption quelle que soit la nature du terrain, situé à l’intérieur de la zone industrielle. Cette dernière rappelons- le, s’étend depuis El Kharouba jusqu’au cap de Ras El Hamra en passant par Toch, Belvédère, et Aïn Achir. En fait, l’Etat mise sur un ambitieux programme de relance touristique, la wilaya de Annaba qui, depuis les années 1970 au profit de cette ville a vu son chef-lieu connaître une chute infernale. La dégradation la plus totale a touché ses institutions tant politiques à l’image de l’APC, que les services en charge d’appliquer les programmes retenus pour la promotion de divers secteurs, le tourisme entre autres, techniques, DCP, Domaines, impôts et services de sécurité notamment. Il est à noter qu’à l’origine de cette désolante situation, le manque de rigueur dans la politique de gestion des élus locaux quant à la lutte contre la prolifération de kiosques illicites. Il est à rappeler que la wilaya de Annaba, n’a connu qu’une seule et unique opération de «nettoyage» des quartiers et rues, où se sont dressées des constructions hybrides de par les matériaux utilisés. Elle remonte à 2006, et avait abouti à la démolition de 14 kiosques. L’opération avait touché à l’époque l’avenue de Sidi Achour où il y a une forte concentration d’étudiants du fait de la proximité de la faculté et des résidences universitaires. Depuis, aucun suivi n’a été fait un tant soit peu, pour cette zone Ouest de la ville, encore moins pour son extrême Nord qui, a été totalement défiguré par la prolifération des kiosques de fortune. Pour le moment et, pendant que ces facteurs défigurants affichent une persistance ancrée dans le temps et dans l’espace, une vraie politique de lutte demeure inadéquate, voire absente, au bonheur des gestionnaires de la wilaya de Annaba.