Annaba – Centre anticancer Le calvaire des déplacements pour les malades

Annaba – Centre anticancer Le calvaire des déplacements pour les malades

Si au CAC l’activité est intense, surtout en matinée où tous les services font de leur mieux pour assurer la prise en charge de malades de plus en plus nombreux, le handicap majeur réside cependant dans le fait qu’il s’agit, comme dans tous les établissements de cette catégorie, d’un hôpital de jour. Un établissement qui embrasse plusieurs wilayas limitrophes, ce qui veut dire que les malades du cancer de toutes les localités environnantes affluent vers cette structure de santé, qu’ils doivent quitter en général après une séance de radiothérapie, la chimio étant administrée généralement dans les hôpitaux régionaux.

Le problème réside dans la difficulté de transporter un (ou une malade) souvent très fatigué d’une wilaya à une autre pour ces soins et la ramener chez elle dans la journée même. Pour ceux qui ont les moyens de louer un véhicule, la contrainte est moindre, mais pour les malades aux moyens limités, il est quasi impossible d’effectuer le déplacement. « Je ramène ma femme de Mechroha (wilaya de Souk-Ahras) jusqu’à Annaba pour les séances de radiothérapie, et je dois utiliser le bus. Si à l’aller le problème ne se pose pas, au retour elle est très fatiguée et dort durant tout le trajet. Cela me pose un sérieux problème. Je dois presque la porter le long de la distance entre le bus et le taxi qui nous mène à la maison. Et c’est à chaque fois la même contrainte », explique l’époux d’une malade rencontré au CAC, qui tentait d’arrêter un taxi pour l’amener à la gare routière, tandis que son épouse attendait dans le hall sur une chaise roulante. Au CAC, les responsables sont très conscients de ces difficultés auxquelles les malades et leurs familles font face régulièrement. « La vocation du CAC est d’administrer le traitement et surtout la radiothérapie en mode ambulatoire. Les malades les plus faibles peuvent se reposer un moment après le traitement avant de céder la place à d’autres qui attendent leur tour. » dira un médecin rencontré qui, d’un autre coté, s’est félicité  du fait que  les malades de la région n’aient plus à se déplacer à Constantine où ils devaient attendre souvent plusieurs heures avant d’être pris en charge. « C’est une grande avancée, mais il reste encore beaucoup à faire. L’idéal serait d’avoir à la disposition du CAC un pavillon pour les malades éloignés qui pourraient au moins passer une nuit avec leur famille et se reposer du voyage avant de rentrer chez eux ».

Farida H.