Les autorités locales tentent de débusquer les spéculateurs qui revendent les logements sociaux.
La nouvelle ville de Draâ Erriche de Annaba est envahie par les constructions illicites. Le projet aboutit à la construction de 40.000 logements avec tous les équipements d’accompagnement. Le projet s’étend sur 4000 hectares et devrait résoudre la crise de logement dans la wilaya.
Dans l’intervalle, la prolifération des constructions illicites reprend de plus belle. Quant au logement social, il fait l’objet d’un trafic et ne cesse de faire couler la salive des opportunistes. En s’abritant dans des constructions illicites, ils bénéficient de logement social à la place des ayants droit. Au chef-lieu de la commune, les logements sociaux sont un véritable créneau juteux. De 1999 à 2011, Annaba a bénéficiée de plusieurs projets de réalisations de logements d’où la création de nouvelles cités: Ryme, 8-Mars et Aadl. Elles sont érigées à Sidi Achour, El Zaâfrania, El Hattab et Oud Forcha. Des milliers de maisons précaires sont démolies.
La wilaya à bénéficié de 50.000 unités livrées ou en cours de réalisation. Les baraquements sont de l’ordre de 20.000 pour une population de 6 700 âmes. Les attributions sont destinées à 87,22% des demandeurs recensés depuis 2008 ouvrant droit à un logement social.
La crise du logement dans cette wilaya est provoquée par des trafiquants cherchant à faire fortune en recourant à plus d’un subterfuge, dont celui de l’installation de baraquements de fortune en guise d’habitation afin de bénéficier d’un logement social. La majorité des prétendants aux logements sociaux ne sont pas dans le besoin. Venus des wilayas limitrophes dans le but de se faire attribuer un logement, ces tricheurs sont prêts à tout, même à occuper un taudis dans l’un des bidonvilles de Annaba, démuni de toutes les conditions de vie décentes comme celui de Sidi Harb dans le chef-lieu de la commune de Annaba, ou encore ceux de Sarouel et Oued Ennil dans la daïra d’El Bouni sans oublier celui fraîchement implanté en face du nouvel hôpital dans la commune d’El Hadjar. Ces occupants de baraquements sont en quête d’un logement qui sera revendu aussitôt.
Les occupants de maisons menaçant ruine dans les vieux quartiers de Annaba (la Colonne, la cité Ausas, Bourmet El Gaz) sont là depuis l’ère coloniale. Des demandes de logement remontant à plus de 40 ans demeurent insatisfaites suite à la confusion créée par les faux postulants. Les autorités locales tentent de débusquer les spéculateurs. Le dispositif mis en place a touché les constructions illicites de Soltana et Skoufi dans la commune d’El Hadjar. Les terrains de l’Etat sont monnayées à 35 millions de centimes le mètre carré.
Des hectares relevant du domaine public ont été accaparés par des familles et des individus. Il y a aussi des terrains bradés par des personnalités influentes dans la wilaya. Des personnes venues de wilayas avoisinantes érigent de nuit des baraques pour bénéficier de logements dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire. Ils le font avec la complicité de certains agents de l’administration ainsi que certains responsables locaux. De nombreux bénéficiaires revendent, après quelques mois, ces logements et retournent dans leurs wilayas d’origine avec un pactole de plusieurs millions de dinars.
Les autorités locales avaient démoli 200 baraques à la cité Seybouse suite à un rapport des services sécuritaires faisant état d’un afflux sans précédant de familles venues du chef-lieu de wilaya et des wilayas limitrophes. Sommés à maintes reprises de quitter les lieux, les occupants de ces habitations précaires avaient occupé une assiette foncière située à proximité d’un réseau de distribution de gaz adoptant ainsi la politique du fait accompli. Des cas similaire avaient été enregistrés dans la daïra de Berrahal où des constructions illicites avaient été implantées au milieu de la chaussée tout comme à la cité des 120 Logements de la cité Belaïd-Belkacem où elles ont été érigées sur les trottoirs. Les démolitions de quelques habitations illicites demeurent occasionnelles et insuffisantes. Les démolitions avait eu lieu dans un climat d’affrontement entre les services de l’ordre et les occupants. La wilaya fait l’objet d’un trafic gigantesque dans le secteur du foncier. Le chef de l’exécutif, Mohamed El-Ghazi, a promis de déclencher une nouvelle opération pour assainir définitivement Annaba en avertissant qu’il ne tolérera aucune construction illicite. Des mesures draconiennes sont prises dans le but de mettre un terme à cette situation.